Sabino Boccuzzi: "J’aurais pu tout perdre avec le RCCF"
L’ancien patron sportif des Rhinos a trouvé un nouvel équilibre et est désormais manager de sa propre vie.
- Publié le 19-12-2018 à 12h22
- Mis à jour le 19-12-2018 à 12h23
Sabino Boccuzzi, l’ancien patron sportif des Rhinos, a trouvé un nouvel équilibre et est désormais manager de sa propre vie.
Sabino Boccuzi fut un personnage sympathique du football de la région de Charleroi. Durant trois saisons, il a porté à bout de bras le club du RCCF. Une équipe atypique, mais qui a fermé quelques bouches avec ses excellents résultats. Il y avait du caractère et de l’envie. Mais l’aventure a tourné court. L’ancien manager est le nouvel invité d’Allô, tu fais quoi ? Entretien.
Sabino Boccuzzi, vous êtes en voiture ?
"J’ai 45 minutes à vous consacrer. C’est le temps de mon trajet retour d’Allemagne, dans le cadre de ma nouvelle activité."
C’est parfait. Le football, c’est terminé ?
"Aujourd’hui, cela fait exactement deux ans que j’ai mis un terme à cette aventure."
Cela ne vous manque pas ?
"Non. J’ai assez donné. Cela m’a bouffé de l’énergie et une partie de ma vie."
Vous étiez très impliqué dans le projet du RCCF…
"C’était le club de mon beau-père. J’ai tout donné pour l’aider à le monter. À l’époque, les gens nous prenaient pour des fous. En P1, on avait décidé de confier l’équipe au duo Lenti-Massaux. Les mauvaises langues nous voyaient descendre. Au lieu de cela, le groupe a connu deux montées jusqu’à la D2 amateurs."
En même temps que l’Olympic ?
"Avec un budget qui devait être cinq fois plus petit. C’était une belle réussite. Malheureusement, les belles promesses de certains n’ont pas été tenues. Le projet a tourné court. On aurait aimé que cela puisse se passer autrement jusqu’à la vente du matricule."
Vous avez évoqué le côté prenant de la fonction. Ce projet a failli vous coûter cher…
"J’aurais pu tout perdre. Je n’étais plus beaucoup à la maison. Comme d’autres dans le club, j’ai tout donné pour que le RCCF puisse réussir. J’en ai perdu le sens des réalités. Heureusement, j’ai su rectifier le tir au bon moment. Je me rends compte des vraies choses. Aujourd’hui, je profite des moments avec ma femme. Je peux voir mes enfants tous les jours. Je passe du temps avec eux. Cela n’a pas de prix."
Le football, c’est donc bel et bien terminé ?
"En tout cas, cela ne me manque pas. Je ne regarde même plus Télésambre, alors que c’était un plaisir de suivre les résumés. Je garde juste un œil sur d’anciens joueurs qui me tiennent à cœur."
Travail et famille ?
"C’est exactement ça. J’ai un nouveau job qui me plaît dans le transport. Il me permet de voir du pays et de profiter des gens que j’aime. C’est le plus important."
“Quand il n’y a plus d’intérêts communs…”
Sabino Boccuzzi a perdu le contact avec les anciens Le RCCF, c’était une aventure incroyable. Si l’histoire a connu une triste fin, il n’en reste pas moins que ceux que certains baptisaient comme des “sacrés caractères” ont trouvé le moyen de réussir. Aujourd’hui, la majorité du noyau évolue entre la P1 et la D1 amateurs. C’est la preuve qu’il y avait du talent aux Fiestaux. “C’est une certaine fierté, explique Sabino. Je garde toujours un œil sur des gars comme Dario Spitaels ou encore Marvin Vanhorick. Sur les réseaux sociaux, je suis content quand je vois qu’ils réalisent de bons résultats.”
Ces deux-là réussissent à Braine, l’un dans le BW et l’autre dans le Centre. Mais la fin du projet a sonné le glas de certaines amitiés. “Je vois encore Manu Castronovo, c’est le parrain d’un de mes enfants. D’ailleurs, au moment où je vous parle, je suis avec son papa. Par contre, les autres, je n’ai plus de nouvelles. C’est la vie. Il n’y a pas que dans le football. Pour moi, c’est la même chose. Quand il n’y a plus d’intérêts communs, les contacts se raréfient. J’ai mes amis, cela me suffit. Il m’arrive de croiser un ancien joueur. On se salue, on se claque la bise, mais cela en reste là.”
À la fin de son aventure au RCCF, l’homme ne comptait plus poursuivre dans le foot. “J’ai lâché prise. J’ai eu quelques contacts. Mais il n’y a rien eu de concret. Je n’en avais pas la moindre envie.”
Aujourd’hui, l’homme a repris le cours de sa vie. “C’est bien mieux comme cela. Je me sens plus heureux. Le football ne me manque pas. J’ai trouvé mon équilibre.”
300 jeunes à Marcinelle
Sabino Boccuzzi est le beau-fils de Nino Manes, l’ex-président du RCCF. À la fin du club, ce dernier a mis un point d’honneur à sauver l’école des jeunes. “Il avait un matricule, explique Sabino. Il est parvenu à convaincre les enfants et les parents de poursuivre l’aventure. Il a su garder Philippe Thibaut qui a une grande expérience.” Aujourd’hui, le projet du Racing Couillet-Marcinelle est plus familial. “Il y a deux équipes. Une P3 et une P4, avec des anciens jeunes du club. Il y a une belle structure pour les gamins. C’est ça le football. Cela ne sert à rien de se ruiner pour évoluer à l’échelon national. Une bonne P2 et des jeunes, cela peut être suffisant pour avoir un projet qui tient la route.”