Frédéric Veraghaenne dévoile les futurs développements du centre de Tubize: "Une tribune de 2000 places pour mieux accueillir nos fans"
Directeur des opérations à l’Union belge, Frédéric Veraghaenne nous dévoile les futurs développements du centre de Tubize.
- Publié le 09-10-2019 à 10h58
- Mis à jour le 09-10-2019 à 11h36
Directeur des opérations à l’Union belge, Frédéric Veraghaenne nous dévoile les futurs développements du centre de Tubize. Sans vouloir faire injure à Saint-Marin, les Diables valideront officiellement leur ticket pour l’Euro 2020 ce jeudi soir. Un tournoi qu’ils pourraient bien vivre dans leurs pantoufles, au centre national de Tubize. Si le tirage (le 30 novembre à Bucarest) n’offre pas des déplacements trop lointains en phase de poules, Roberto Martinez et ses hommes s’entraîneront à domicile, avant et pendant la compétition.
Mais où en est-on exactement à Tubize, deux ans après l’ouverture d’un centre qui a longtemps ressemblé au monstre du Loch Ness après notre Euro 2000 ? Quelques mois avant l’arrivée du siège de la fédération, on en a discuté avec le Hannutois Frédéric Veraghaenne, directeur des opérations de l’Union belge depuis le début 2019. Le lieu de l’interview ? Le restaurant privatisé des Diables qui offre une jolie vue sur tout le centre.
Quand vous regardez autour de vous, êtes-vous un homme heureux ?
"Quand je suis arrivé en 2012, il n’y avait rien. L’endroit où on se trouve n’existait pas et la partie hôtel était en ruine. Il y avait des terrains mais pas dans l’état qu’on connaît aujourd’hui. On a commencé par la base en développant d’abord tout ce qui était sportif, notamment la qualité des terrains. Dans le même temps, on a fait les plans du centre. Hôtel, salle de sport, salle de congrès, auditorium… Ça a pris deux ans pour faire les plans et obtenir le permis. Puis un peu moins de deux autres années de travaux. On a ouvert en septembre 2016, quasi en même temps que l’arrivée de Roberto Martinez. Une de nos premières réunions avec Roberto, c’était d’ailleurs ici. Il a directement été enthousiasmé par l’endroit."
Vous vous étiez basé sur un modèle de centre d’entraînement pour Tubize ?
"On a visité pas mal d’endroits. Plusieurs fois Saint George’s Park, le centre national anglais. Mais aussi le centre de Tottenham, de l’OM, Clairefontaine… On s’est aussi rendu en Serbie et en Hongrie pour voir des centres à notre échelle. Chaque fois, je posais la question : ‘Si vous deviez recom mencer aujourd’hui, qu’est-ce que vous ne feriez plus ?’ On a pris les bonnes idées. On a vu des centres de très haut niveau qui coûtaient beaucoup d’argent chaque année comme en Angleterre… Tubize s’est fait avec un budget rigoureux mais dans un cadre de haut niveau. C’était indispensable vu que nos Diables et nos Flames, notamment, jouent dans de grands clubs où les infrastructures sont au top. Les retours des joueurs nous font plaisir : ils sont ravis."
Tubize peut être un centre national qui rapporte de l’argent ?
"L’hôtel est un produit qui se veut être rentable. Le centre, lui, est un outil pour la fédération, pour toutes ses composantes. Il n’y a pas que les pros. On est la maison de tous les footballeurs. La rentabilité se calcule aussi par la diminution des coûts que ce centre permet. On ne doit plus louer d’hôtel, de centre d’entraînement, d’autocar… La location engendre aussi des revenus. On n’est pas des commerçants mais l’ambition est de pouvoir couvrir nos charges. On n’y est pas encore mais c’est normal vu qu’on est encore en plein développement. Les projections sont bonnes en tout cas. On pense qu’on pourra équilibrer nos charges à terme. On gère ça en bon père de famille. On fait attention à chaque euro."
Le but, c’est donc d’attirer des clubs et des fédérations étrangères à louer les installations de Tubize ?
"C’est déjà le cas. Aston Villa vient chaque été faire son camp d’entraînement ici. Ils repartent à chaque fois ravis. Le Zenit est venu aussi. Des clubs utilisent Tubize toute l’année pour les mises au vert. Des équipes nationales comme l’Angleterre, le Mexique et le Japon ont aussi séjourné ici."
C’est cher de louer le centre national de Tubize ?
"Non. Pour les amateurs, ce n’est pas cher, on est dans les prix du marché. On a aussi un prix pour les clubs de Pro League, qui est plus élevé car des services supplémentaires sont ajoutés. Mais ça reste très attractif. Anderlecht vient souvent au vert ici. Des clubs de basket et de futsal aussi. Lotto-Soudal a aussi fait sa préparation au Tour de France ici, pendant 8 jours. Même le RACB vient ici en stage pour ses jeunes pilotes. L’objectif, c’est de rassembler les compétences pour accueillir le sport professionnel. On va aussi construire des terrains de padel pour les pros et un court de tennis. On peut ainsi imaginer qu’on vienne préparer un match de Coupe Davis ou de Fed Cup ici."
Les travaux ne sont pas terminés à Tubize. Le siège de l’UB va déménager prochainement. Pareil pour la fédération de cyclisme. Quand tout sera-t-il terminé ?
"On espère dans un an et demi. On a un plan de développement assez complet. On va quasi doubler la capacité du site. De 13 à 25 hectares. On a 6 terrains de foot avec la salle et on va passer à 10. On ajoute la fédé de cyclisme puis le nouveau bâtiment de la fédé de foot."
Quand l’UB arrivera-t-elle à Tubize ?
"Dans un an et demi, tout le monde devrait être ici. On est en train de déposer le permis. On peut espérer raisonnablement commencer les travaux au début 2020. Puis il y aura un an de travaux."
À quoi ressemblera ce nouveau bâtiment qui succédera à la Maison de Verre ?
"On a les plans. On recevra les images 3D quand on aura réellement le permis dans les mains. Avant, ça ne sert à rien. Le bâtiment restera dans le look actuel du site. Pareil pour la fédé de cyclisme. On aura une unité de visuel. Ça doit être harmonieux."
Dans les développements futurs, prévoyez-vous des facilités pour permettre aux supporters de venir plus facilement, notamment pour des entraînements des Diables ?
"Oui, on a un projet d’une tribune de 2 000 places avec un parking derrière. Pour mieux accueillir les gens et de manière plus régulière. Il y a les entraînements mais aussi les matchs des équipes nationales de jeunes. Le projet est bien en route. Ce sera pour les mois qui viennent."
“Une modernisation, comme au Standard” pour le stade Roi Baudouin
Les travaux du stade Roi Baudouin seront le futur grand chantier de la fédération. Début 2019, les fonctions de Frédéric Veraghaenne ont été étendues. À tel point qu’Axel Lawaree, ex-pro et ex-directeur d’un centre de formation (à Seraing), a été engagé le 1 er juillet pour le suivi quotidien à Tubize. Outre une fonction de Match Delegate à l’UEFA qui le fait voyager pour des rencontres de Ligue des champions et de Ligue Europa, Frédéric Veraghaenne s’occupe aussi de l’organisation des matchs des Diables.
Le contraste est grand entre un centre national tout neuf qui continue à évoluer et une enceinte totalement dépassée.
Comme les autres dirigeants de l’UB, il prie pour que la modernisation du stade Roi Baudouin arrive le plus vite possible. “Tous les opérateurs sont pour la modernisation : le Van Damme, Live Nation et nous. On est très motivé mais il est encore trop tôt pour fixer des dates.”
La modernisation pourrait même devenir une reconstruction. “Si on refait tous les espaces, on arrivera à ce qu’on veut. Quelque chose de vraiment bien. Regardez au Standard. Ils vont bien refaire leur propre stade en le modernisant. Qu’est-ce qui nous empêche d’enlever les tribunes et de le refaire ? Je ne dis pas que c’est ça qui arrivera mais l’objectif, c’est d’avoir un stade moderne qui répond aux normes Fifa, UEFA et IAAF (athlétisme). Avec un vrai confort pour le spectateur. Si Tubize est terminé dans un an et demi, ce sera un bel objectif d’avoir un stade national à niveau ensuite.”