Nouveau propriétaire pour le château de Maredsous: "On va lui rendre son panache"
Alexandre de Radiguès a acheté le château de Maredsous. Il était grand temps de le restaurer. Son projet: du logement touristique, deux grandes salles de réception, une galerie d’art… et un grand parking.
- Publié le 19-04-2024 à 10h47
- Mis à jour le 19-04-2024 à 13h33
Les racines d’Alexandre de Radiguès se trouvent dans la vallée de la Molignée. Il a acquis le château de Maredsous, il compte y mener un grand chantier de restauration et de la sorte, dit-il, "lui rendre son panache, ainsi que sa place dans notre région". Ce lieu, situé sur le territoire de Denée mais tout proche du village de Maredret, est lié à l’histoire familiale de son nouveau propriétaire. Il le rappelle, "la communauté monastique aujourd’hui installée à l’abbaye, a d’abord séjourné ici, entre 1868 et 1872. Quand l’abbaye a été construite, les religieux y sont montés en procession. Après, le château de Maredsous est devenu privé, entre les mains d’une branche de ma famille. D’héritage en héritage, les propriétaires qui m’ont précédé étaient de vagues cousins".
À 50 ans, Alexandre de Radiguès n’a pas l’intention d’habiter les lieux, "de devenir égoïstement un châtelain", dit-il.
Ne pas devenir un châtelain
Son grand projet, pour lequel il espère obtenir un permis d’ici le mois d’août: rendre vie à ces vieux murs, en faire un atout supplémentaire de la vallée de la Molignée. Il faudra deux ans de travaux, calcule-t-il. Car l’état général du bâtiment n’est pas fameux, doux euphémisme. D’urgence, on a déjà enlevé du plâtras pour faire sécher les murs, consolidé des poutres ou masqué des fenêtres. À titre conservatoire, avant le chantier annoncé. L’idée, ou plutôt l’une des idées: proposer des logements touristiques sur place, une trentaine (de chambres). Sous forme de gîtes, pas d’hôtel. Car un hôtel, souligne notre interlocuteur, sous-entend des frais fixes, quel que soit le taux d’occupation. "Tandis qu’un gîte non occupé, on le ferme et on coupe le chauffage". Alexandre de Radiguès sait de quoi il parle. Il gère actuellement six gîtes dans le coin, à Falaën, Sosoye, Denée et Bioul. Lui-même, avec son épouse, se partage entre Denée et Bruxelles, "mais on est de plus en plus souvent dans la région". Car les racines restent molignardes. Elles vont encore davantage s’enfoncer dans ce terroir.
Parallèlement à ces gîtes (les actuels sont gérés par sa société Go Wild), Alexandre de Radiguès a prévu deux salles de réception de plus de 200 places, dans la grange et une partie de l’ancienne ferme. Il maîtrise également ce métier, via une autre de ses sociétés ; "Enjoy by Alex", qui propose un service traiteur pour des événements familiaux ou d’entreprises, un peu partout. Le "château Maredsous", comme il a décidé d’appeler les lieux (et non plus "château de Maredsous") servira de cadre prestigieux à cette activité. En mettant en valeur les richesses locales en produits de bouche.
Une galerie d’art "inaugurée" par Félix Roulin
L’hiver dernier, Alexandre de Radiguès a ouvert une "winter terrasse"… sur la terrasse du château: des fêtes avec DJ le samedi soir. Pour déjà faire revivre la propriété. Mais pour la suite, il faudra attendre l’issue de travaux titanesques: refaire le toit, changer les châssis… revoir à peu près tout. Commentaire: "Ça n’a pas été chauffé pendant des années, c’est humide, parfois pourri. Une partie de la façade arrière se décroche. Ça fait un peu peur".
Mais le nouveau propriétaire des lieux avance sans crainte. Il veut aussi construire un parking de 230 places, condition sine qua non pour une nouvelle vocation, événementielle.
Il imagine aussi que le château Maredsous sera le départ d’un "chemin des abbayes". On est à 350 mètres de celle de Maredsous, par une étroite voirie, et donc également près de l’abbaye de Maredret.
Le projet est aussi culturel. Une "art gallery Maredsous" se trouve dans les cartons, avec un premier vernissage le 16 mai et l’exposition d’œuvres de Félix Roulin. Nous en reparlerons. Le même artiste, qu’Alexandre de Radiguès a rencontré il y a quatre ans, va aussi installer des œuvres permanentes (c’est déjà en cours) dans la propriété. Laquelle sera par ailleurs agrémentée d’œuvres végétales.