Gembloux | La Ville n'hésite plus à exproprier pour mener à bien sa politique de développement urbain
Pour mener à bien son opération de développement urbain, la Ville a la possibilité d’exproprier. Elle n’hésite plus à activer ce levier de la dernière chance.
- Publié le 21-04-2024 à 05h56
Depuis plusieurs années, la Ville de Gembloux s’est engagée dans une opération de rénovation urbaine. L’objectif: revitaliser le centre-ville, et plus précisément un périmètre précis, dans les environs de la place de l’Orneau.
Pour mener à bien cette politique subsidiée par la Région, la Ville peut inviter les propriétaires à se plier aux exigences des fiches-projets ou, à défaut, faire l’acquisition des bâtiments cible selon une procédure amiable. De même, elle peut activer un droit de préemption en cas de mise sur le marché de l’un ou l’autre bien. L’opportunité a déjà été saisie à plusieurs reprises.
Mais que faire lorsque les négociations s’enlisent ? Le mécanisme prévoit la possibilité d’exproprier pour cause d’utilité publique. S’il ne s’agit pas de la voie privilégiée, la Ville a décidé de ne pas négliger ce levier.
Mardi soir, le conseil communal a décidé de recourir à cette option pour le n° 14 de la rue Notre-Dame. Un bâtiment insalubre et pour lequel les tentatives d’acquisition se sont révélées infructueuses. "Après cette décision de principe, la Région va déterminer si nous rencontrons bien les critères d’utilité publique, a indiqué l’échevin Delsaute, en charge du Développement urbain. Si c’est le cas, un arrêté sera soumis au conseil pour approbation. De là pourra débuter une nouvelle phase de négociation dans un cadre bien plus sérieux."
Sur la même thématique, un dossier est déjà nettement plus avancé, celui du site de l’ancien Blokker, rue Pierquin. "Ici, la Région a confirmé l’utilité publique. Nous allons ouvrir les négociations. Un juge pourra également nous autoriser à devenir propriétaires, moyennant un prix qu’il devra fixer."
Alain Goda (MR) a salué la mesure. "Il faut pourrir la vie de cet opérateur. Il y a des chantiers majeurs dans le centre de Gembloux qui sont dans un état épouvantable. Il faut essayer de faire partir cette personne de Gembloux."
L’échevin Delsaute a tenu à apporter davantage de nuances. Et pour cause, dans ce dossier, la Ville est régulièrement taxée par la partie adverse de vouloir mettre des bâtons dans les roues, sans pour autant que les tribunaux embrayent.
"Pourrir la vie, c’est une expression que je ne veux pas employer, car ce n’est pas notre but. Nous sommes bien d’accord que cette personne possède une série d’immeubles qui ne sont pas valorisés et pour lesquels la population est prise en otage. Pour autant, ces dossiers ne sont pas plus ou moins suivis que d’autres."