Coups de klaxon, filature… Marcel fait vivre un véritable enfer à son ex-femme à Quaregnon : “elle se fait sauter par un poulet ! ”
Harcèlement, porte détruite, pneus crevés, coups à un voisin, outrage envers un policier… Marcel a dépassé les limites. Rosalie crie son désarroi devant le tribunal.
- Publié le 17-04-2024 à 14h01
Le ministère public et l’avocat de la partie civile sont unanimes : Marcel fait vivre un véritable enfer à son ex-femme, Rosalie. Le couple a vécu ensemble durant une bonne dizaine d’années, et un enfant est né. En juillet 2018, Rosalie a rompu, après avoir découvert que son compagnon avait une maîtresse.
Marcel n’a pas accepté cette rupture. Il s’est mis à suivre Rosalie, à l’espionner, à klaxonner devant chez elle, à faire crisser ses pneus à chaque passage, pour montrer sa présence. Il aurait aussi crevé les pneus de sa voiture, “dégonflé” précise-t-il. L’enfer a duré trois ans.
Chez le juge
Il est allé tellement loin que le juge d’instruction l’a menacé d’aller réfléchir en prison. Il lui a imposé des conditions. Marcel a comparu devant le tribunal correctionnel, il minimise déclarant que c’est le hasard qui le conduisait sur la route de Rosalie.
“Sa grande phobie, c’est qu’elle refasse sa vie avec un autre homme”, explique Me Hautenove, avocat de Rosalie. L’avocat reconnaît que Marcel s’est calmé depuis son passage dans le cabinet du juge d’instruction, en 2022. “Toutefois, il ne se remet pas en question”.
Rosalie ajoute qu’elle n’a jamais relancé Marcel. “J’ai toujours essayé d’entretenir un bon climat entre nous pour notre enfant, mais cela était impossible car il imaginait qu’on allait se remettre ensemble. Comme il est devenu méchant et agressif, j’ai rompu le contact. Notre enfant a autant souffert que moi dans cette histoire. J’ai l’impression qu’il s’en contrefout”, dit celle qui prétend disposer de photos prouvant les passages réguliers de la voiture de Marcel devant son domicile à Quaregnon.
Menaces
Le substitut du procureur note que le prévenu instrumentalise l’enfant commun pour avoir des informations sur son ex-femme. Ainsi, quand il a appris qu’elle avait reçu des amis chez elle pour un barbecue, il est allé lui faire une scène devant l’école de la gamine. “Il a fait mine de la gifler devant des témoins”.
Marchal aurait aussi proféré des menaces depuis la voie publique : “je vais te flamber ta baraque”. Selon le substitut du procureur, Marcel est devenu un professionnel de la filature, se cachant derrière les haies pour surveiller Rosalie, en visite chez une voisine.
Enfin, le substitut du procureur déclare que Marcel a cogné un voisin, venu lui demander d’arrêter d’ennuyer Rosalie et le voisinage et qu’il a insulté les policiers, soupçonnant l’un d’entre eux de coucher avec Rosalie, déclarant : “elle se fait sauter par un poulet”. Une peine de 18 mois de prison ferme est réclamée.
Une probation
Pour Me Frédéric Guttadauria, la place de Marcel n’est pas en prison. “La première plainte déposée par Madame date de novembre 2019, cela veut dire que, durant dix-huit mois, la séparation s’est bien déroulée. La période infractionnelle pour le harcèlement doit donc être réduite. Pour le reste, il y a des aveux et des contestations. Je plaide un sursis probatoire”, dit-il.
Marcel soutient qu’il n’avait pas l’intention de nuire à son ex-compagne, mais seulement de voir leur enfant. “En faisant crisser vos pneus en plein milieu de la nuit ? ” demande la présidente. Drôle de méthode…