Les riverains des broyeurs à métaux d’Obourg plus exposés que les autres : Jacqueline Galant réclame “des mesures urgentes” pour les épauler
L’exposition aux polluants est confirmée grâce au biomonitoring réalisé auprès d’adolescents.
- Publié le 23-04-2024 à 10h25
- Mis à jour le 23-04-2024 à 10h55
Ils étaient attendus de longue date, ils viennent enfin d’être communiqués. Les résultats du biomonitoring spécifique visant à évaluer l’exposition des riverains des sept broyeurs à métaux wallons sont désormais connus. Réalisée sur 121 adolescents, l’étude, réalisée par l’ISSeP, a comparé leur exposition aux métaux, PCB et autres polluants à celle de la population générale wallonne. Il en ressort “des dépassements de la valeur de risque pour la santé pour quelques substances.”
Du côté de l’ISSeP, on précise toutefois que “cette étude ne permet pas, vu le faible taux de participation, de présenter des résultats concluants quant à la part de responsabilité des broyeurs dans l’exposition des riverains observée” et “de dresser un constat site par site, excepté pour le site d’Obourg”, où le taux de participation s’élève à 74 %.
”À Obourg, les adolescents recrutés montrent une imprégnation en PFHxS plus élevée que la population générale d’adolescents wallons. Par contre, concernant les autres polluants recherchés (Cd, Cr, Cu, Hg, Ni, Pb_S Se, Tl, Zn, HAPs, PDBEs et les autres PFAS et PCBs), les concentrations sont comparables, voire parfois légèrement inférieures (pour les HAPs, par exemple), voire parfois légèrement supérieures (c’est le cas pour quelques métaux dans les urines)”, souligne-t-on du côté de l’ISSeP.
Ce dernier précise encore que sur le site de CometSambre Obourg, les systèmes de filtration ne sont entrés en fonction qu’en septembre 2020. “Il ne s’est passé que deux ans entre le placement des filtres et les prélèvements sanguins, ce qui est peu pour des marqueurs toxicologiques à très longue durée de demi-vie dans l’organisme.”
Pour Jacqueline Galant, qui avait maintes fois réclamé ces résultats au cours des mois derniers, ceux-ci traduisent une réelle problématique. “Ils démontrent des surexpositions au niveau de l’arsenic, du plomb, d’un PFAS et d’un PCB en comparaison avec le restant de la population wallonne. Nous avons perdu énormément de temps dans ce dossier avec des résultats qui ont sans doute été reportés. On sait que des surexpositions existent et que des riverains sont touchés. Nous réclamons des mesures urgentes depuis des mois avec d’autres parlementaires mais comme d’habitude, c’est dos au mur que la Ministre se décide à s’activer”, estime-t-elle.
”Ce retard est inaudible pour les citoyens touchés, en attente de réponses concrètes.” Cette semaine au Parlement wallon, la députée réclamera auprès de la Ministre des mesures rapides, qui pour certaines, ont déjà fait l’objet de discussions en commission, sans réelles suites. Citons le lancement d’une nouvelle étude biomonitoring avec un échantillon de participants bien supérieur grâce à une plus large campagne de participation.
Mais aussi : le lancement urgent d’une étude pour confiner les installations qui émettent le plus de particules ; des recommandations claires pour les autorités locales et les riverains avec courrier postal, affichage autour des broyeurs à métaux, publication sur le site internet des communes concernées et sur les réseaux sociaux ; des consignes concrètes et rapides pour les médecins généralistes et la création d’un guide de sensibilisation aux pollueurs éternels à destination des professionnels de la santé.
La députée estime également nécessaire le recours à des organismes privés en urgence si les délais pour obtenir les analyses sont trop longs, l’activation des discussions sur l’instauration d’un fonds d’indemnisation pour les victimes de ces surexpositions et un suivi juridique et psychologique pour les victimes de ces surexpositions.
”Ces scandales environnementaux à répétition devront faire l’objet d’une vraie attention de tous les instants durant la fin de cette mandature mais aussi pour les prochaines. Les riverains méritent la plus grande transparence dans ces dossiers”, insiste encore Jacqueline Galant. On notera que ce mercredi, les résultats du biomonitoring seront présentés aux riverains lors d’une séance d’information. Cette dernière se tiendra à 18 h 30 à la salle calva d’Havré.