Liège Bastogne Liège: malgré le froid, les Bastognards ont fait la fête à Kopecky et Pogacar (Vidéo)
24 équipes féminines ont pris le départ de Bastogne devant une foule emmitouflée. Lotte Kopecky a été la star de la journée, sans oublier les coureurs qui ont fait un passage éclair.
- Publié le 22-04-2024 à 08h04
Il y avait foule à Bastogne ce dimanche, principalement sur la place Mc Auliffe, à l’occasion de Liège-Bastogne-Liège. L’événement cycliste, qui en est à sa 110e édition, a toujours attiré les plus passionnés et les plus curieux. Ceux-ci ont d’ailleurs, par miracle, été épargnés par les grosses pluies. Seuls quelques gouttes et quelques flocons de neige ont fait leur apparition, laissant peu à peu place à de belles éclaircies.
"Les 140 coureuses s’apprêtent à affronter la plus difficile épreuve de l’histoire de la course"
La course cycliste Liège-Bastogne-Liège est et restera toujours un moment fort, sportivement parlant. Il était d’ailleurs difficile de se garer dans le centre de Bastogne, les places de parking étant prisées dès la matinée. Il faut dire que beaucoup venaient déjà assister, avant le passage des hommes à 12 h 30, à la présentation des vingt-quatre équipes féminines qui se tenait avant. Celles-ci ont pris le départ à Bastogne pour la huitième fois.
Si cette présentation a eu plus de trente minutes de retard, le public n’a pas déchanté, certains allant s’abreuver sous le chapiteau monté sur la place Mc Auliffe tandis que d’autres profitaient calmement d’un petit-déjeuner au grand air, acheté dans les commerces locaux. En attendant le début du défilé, des équipes féminines, dans le public, des jeunes et moins jeunes se plaisaient à discuter du circuit de la course, long de 254,5 kilomètres et de 4 000 mètres de dénivelés positifs, ou se remémoraient encore les moments forts du cyclisme de ces dernières semaines, notamment la chute de Remco Evenepoel lors du tour du Pays Basque et donc, grand absent de cette édition de Liège-Bastogne-Liège. Toujours dans le public, des politiques que l’on ne présente plus, des touristes d’un week-end mais surtout de fervents Bastognards, à l’image des Piches Cacayes.
Soudain, le micro du présentateur s’est allumé et les équipes féminines ont défilé, saluant tour à tour la foule.
Gants et grosses écharpes de circonstance
Muni de gants, de grosse écharpe et de bonnet à cause du temps frisquet et venteux, le public s’est rapproché des grilles et de la scène, saluant et applaudissant à son tour les sportives, quelles que soient leurs nationalités.
Petit sifflement d’encouragement supplémentaire cependant pour les Belges, tout sourire sur la scène malgré le froid. "Les 140 coureuses, les meilleures au monde, s’apprêtent à affronter la plus difficile épreuve de l’histoire de la course", a affirmé le directeur Christian Prudhomme.
Après une légère interruption pour voir passer les hommes, en provenance de Bonnerue et qui regagnent les terres houffaloises et la célèbre côte de Saint-Roch ensuite, toutes les femmes ont pris place sur la ligne de départ fictive à Bastogne, la vraie se tenant cinq kilomètres plus loin, où le public s’est dirigé en masse pour les encourager les participantes. Les photographes, amateurs et professionnels, se sont agglutinés pour prendre des clichés de Lotte Kopecky, coureuse belge et membre de l’équipe SD Worx.
La championne du monde sur route 2023 espérait remporter la course et l’ajouter à ses victoires.
Venues du monde entier, les pays les plus lointains étant les États-Unis et l’Australie, les équipes se sont ensuite affrontées sur une course digne de ce nom, une belle bataille sur une distance de 153 kilomètres jusqu’au finish, comprenant dix belles ascensions.
De nombreuses nationalités dans le public
Le long des routes, des personnes dans le public arboraient fièrement le drapeau de leur pays, en soutien à leurs poulains. Ici, le drapeau de la Slovénie a flotté dans les airs durant le passage des hommes. Le drapeau des supporters de Tadej Pogacar, grand favori.
Un jambon d’Ardenne pour Prudhomme
L’organisateur Christian Prudhomme était présent ce dimanche à Bastogne pour assister au passage des hommes et surtout au départ des femmes. C’était la première fois que la course des dames partait de Bastogne. "La météo est plutôt fraîche, mais tout peut se passer sur Liège-Bastogne-Liège", a-t-il dit. Le bourgmestre de Bastogne, Benoît Lutgen, lui a remis un jambon d’Ardenne le remerciant pour sa présence.
7500 héros dans la peau de Pogacar et consorts : les cyclos amateurs ont eu aussi leur jour de gloire sur la Doyenne
Un interminable serpent a déroulé sur nos routes 24 heures avant les pros, lors d’un LBL challenge revisité et couru dans des conditions dantesques.
Comme toujours, les cyclos aussi ont eu droit aussi à leur Doyenne. Samedi, un peloton de 7500 forçats de la route a précédé Pogacar et consorts sur le bitume liégeois et luxembourgeois. Avec toutefois une différence notoire en termes de parcours, ou du moins pour la moitié qui avait opté pour le même kilométrage que ceux dans la peau desquels ils se sont mis. Suite à l’interdiction des Communes de l’arrondissement verviétois de traverser leur territoire aux cyclosportives de plus de 500 participants, qui a contraint l’organisateur, Golazo Sports, à trouver un itinéraire bis. Après Houffalize et sa côte Saint-Roch, plutôt que de filer vers Gouvy et Vielsalm, puis quitter nos contrées, l’interminable serpent a été trinquer à Achouffe, puis sur les routes des communes d’Érezée et Manhay.
Avant de retomber sur le tracé classique à Aywaille et sa toujours très redoutée Redoute, la meute a découvert notamment la trilogie Wanne-Stockeu-Haute Levée, dont la Roche-à-Frêne et ses 2,3 km à 8,6 %, qui n’ont guère à envier aux plus mythiques ascensions de Liège-Bastogne-Liège. Au final, ce sont 257 km et 4400 m de dénivelé positif qu’ils se sont farcis. Ou du moins ceux qui ont survécu à la brochette de murs, et à des conditions dantesques, faites de températures à peine positives, drache nationale dès le départ entre 6h30 et 7h30, grêlons et bourrasques.
Inutile de préciser que les héros d’un jour ont encore plus mérité ce titre à leur retour à Banneux! Maximilien Annet, de Libin, faisait partie de ceux-ci. «J’ai besoin de défis pour garder la motivation dans le sport», confie ce jeune triathlète de 21 ans de libinois. «Malgré un manque de préparation et des douleurs aux genoux à 100 km de la fin, et même si c’était encore plus hard avec cette météo, j’ai pris du plaisir dans la souffrance. Le changement de parcours? Cela ne m’a pas posé de problème. Mais c’est sûr que c’est dommage de ne pas avoir fait exactement le même que les professionnels.»
Dans un an. Qui sait?
B.G.