Elle accuse son mari d’être un dealer: l’enquête démontre qu’elle livrait la drogue et encaissait l’argent
L’arroseuse se retrouve arrosée. Elle dénonce à la police son compagnon comme dealer. Les preuves déposées démontrent qu’elle participe à ce trafic de stupéfiants.
- Publié le 20-04-2024 à 08h21
Lors de l’instruction d’audience du 7 février dernier, un véritable climat de haine régnait dans un couple en instance de séparation. Assis aux deux bouts opposés de la salle d’audience en attendant que le juge les appelle, ils ne se sont jamais jeté le moindre regard.
Le couple vivait à Arlon, aujourd’hui Monsieur vit chez sa mère à Florenville. Les relations étaient tendues à tel point que la dame a déposé plainte plusieurs fois pour des violences psychologiques.
Elle se rend une nouvelle fois au commissariat en décembre 2021. Cette fois, outre les reproches habituels, elle y ajoute une nouvelle dimension. Son mari est un dealer. Pour étayer ses dires, elle remet aux policiers une clé USB contenant la liste des clients.
"L’enquête a démarré, explique Murielle Seret. Lors de la perquisition au domicile du couple, balance de précision, sachets de conditionnement, quelques centaines de grammes de drogue et de l’argent en espèces, tout le petit matériel du petit dealer, ont été trouvés sur place. La clef USB a été analysée, confirmant le trafic régulier, mais démontrant que la dame était largement partie prenante, livrant elle-même les stupéfiants et encaissant le produit des ventes, parfois sur son compte bancaire." Un parfait exemple de l’arroseur, arrosé !
Le juge André Jordant a constaté la relative ancienneté des faits, l’absence de condamnations spécifiques sur les casiers judiciaires, la stabilité professionnelle de Monsieur et le travail à temps partiel de son ex-épouse, l’obligation de Monsieur de payer les échéances de l’emprunt hypothécaire de la maison où virent Madame et son fils, les efforts entrepris par Monsieur pour diminuer sa consommation de drogue et la faible implication de Madame dans l’activité du couple dans la vente de stupéfiants.
Le prévenu bénéficie d’une suspension probatoire du prononcé pour une durée de cinq ans à condition de poursuivre ses efforts pour arriver à cesser sa consommation de drogue et de s’astreindre à un suivi psychologique.
La prévenue bénéficie d’une suspension simple du prononcé pour une durée de trois ans.