La mendiante toxicomane de Liège a soutiré 45 010 euros au préjudice d’un octogénaire en lui prétendant qu’elle allait lui rembourser l’argent
La prévenue a admis qu’elle avait utilisé tout l’argent détourné pour se fournir en drogue.
- Publié le 19-04-2024 à 09h45
Le parquet a requis une peine de 15 mois de prison avec sursis à l’encontre de Maryline, 38 ans, une toxicomane Liégeoise qui doit répondre d’avoir soutiré 45 010 euros à un octogénaire rencontré alors qu’elle faisait la manche !
En août 2022, un octogénaire Liégeois a croisé la route de Marilyne, une toxicomane SDF qui faisait la manche. L’état de santé de cette dernière était particulièrement alarmant. L’homme, bienveillant, a entamé la discussion avec cette dernière. Celle-ci a senti que l’octogénaire était particulièrement vulnérable. À plusieurs reprises, Marilyne, qui n’a pas de revenus, s’est rendue au domicile de l’homme pour y obtenir de l’argent. Elle a prétexté d’importantes difficultés financières, omettant de signaler qu’en réalité tout son argent passait dans la consommation de cocaïne et d’héroïne.
Il semblait convaincu qu’elle allait lui rembourser
Elle lui a également promis de le rembourser… En huit mois, ce sont plus de 45 000 euros qui sont ainsi partis en fumée ! La police a été alertée des faits. L’homme a montré aux enquêteurs un carnet dans lequel il a scrupuleusement noté les dates et les montants remis à la toxicomane. Il semblait convaincu qu’elle allait lui rembourser la somme prêtée. Interrogé par la police, il a toutefois admis que Maryline ne lui avait jamais rendu le moindre euro. Il détenait également un document manuscrit d’un prétendu transporteur de fonds auprès duquel Maryline aurait une dette importante.
En réalité, ce document a été rédigé par la toxicomane pour tromper la victime. Entendue, la suspecte a reconnu avoir “emprunté” 45 010 euros. Elle a avoué être l’auteur du document manuscrit exhibé à la victime pour la convaincre qu’elle devait de l’argent à une autre personne. Elle lui a également fait croire que son compagnon allait recevoir 40 000 euros de son assurance et qu’elle pourrait le rembourser.
“Je me disais que j’allais essayer de lui rembourser”
La nièce de la victime a signalé que son oncle n’avait plus les idées très claires. “Je ne me rendais pas compte de ce que je faisais”, a expliqué la prévenue à la juge. “Je me disais que j’allais essayer de lui rembourser. Je ne me suis pas rendu compte de la somme. Je consommais plus d’un gramme par jour de cocaïne et d’héroïne”. Maryline qui consomme de la drogue depuis l’âge de 18 ans aurait, selon elle, tiré un trait définitif sur la drogue. “J’ai totalement arrêté la drogue et j’essaye d’arrêter les substituts. Je ne veux plus rien savoir. Depuis que j’ai été arrêtée il y a un peu plus d’un mois, j’ai pris 10 kg. J’ai fait souffrir des personnes involontairement. Dans ma tête, c’est définitif.”
Me Adrien Croisier, à la défense, a souligné les conditions précaires dans lesquelles vivait sa cliente. Me Croisier a plaidé une peine de probation autonome, une suspension du prononcé ou un sursis probatoire.