L’affaire Proges refait surface à La Louvière : “20 ans après l’arrivée de ces subsides européens, rien n’a été fait”
Le conseiller Xavier Papier réagit par rapport à l’affaire Proges qui concernait des fonds européens mal utilisés par l’asbl Proges dans les années 90 et qui est revenue à la surface judiciairement parlant.
- Publié le 16-04-2024 à 12h55
Mercredi dernier, une vieille affaire relative à des fonds européens mal utilisés par des instances louviéroises a refait surface à la Chambre du Conseil du tribunal de première instance de Charleroi. Chambre du conseil qui devrait décider si l’affaire de l’asbl Proges allait être renvoyée vers un tribunal. Créée par la Ville de La Louvière fin des années 90 pour gérer les différents projets qu’elle entend développer sur son sol, notamment sur le site de Bois-du-Luc, dans le cadre de subsides européens reçu avec la Ville de Mons. Proges était gérée par l’ancien échevin Jean Degré et le chef de cabinet du bourgmestre de l’époque Pierre Olivier. Plusieurs projets seront sur la table mais rien ne sera, au final, réalisé mais, selon nos confrères de La Libre, l’argent sera bel et bien dépensé dans des voitures de fonction, dans des voyages au Portugal ou en Italie etc...
Un jour, excédée, la Ville de La Louvière, partie civile dans ce dossier, bloque les subsides européens restants soit un montant de près de 360 000 euros et refuse donc de les verser à l’Asbl Proges.
Le problème, c’est que la banque qui a avancé les fonds veut récupérer son argent et se tourne vers Proges qui ne peut pas honorer sa dette. L’asbel Proges est dissoute en 2001 et la banque, tout comme un ancien employé de Proges, vont en justice contre la Ville qui a conservé cette manne dans ses comptes.
Mercredi matin, lors de l’audience de la chambre du conseil de Charleroi, les avocats des parties visées par la plainte ont plaidé la prescription. De l’autre côté, on compte bien obtenir justice.
Une mauvaise politique locale
Pour Xavier Papier, conseiller communal du groupe PLUS, cette affaire est symptomatique d’une mauvaise politique locale. “Cette Ville a tout pour se redresser, des terrains, une richesse multiculturelle, une position géographique enviable, une jeunesse à écarter des tentations faciles. Mais rien de tout ça ne sera possible tant qu’une vraie gestion tournée vers l’avenir ne remplacera pas ce système du passé”, a réagi le conseiller à ce nouvel épisode d’une saga louviéroise qui dure depuis plus de 30 ans. “Le dossier est rempli des habitudes politiques d’un autre âge. Il ressemble à tant d’autres qui sont apparus à Liège ou à Charleroi. De l’argent qui part vers des asbl nébuleuses, des asbl qui utilisent de l’argent public pour faire la promotion du courant socialiste local, des emplois qui vont aux copains ou aux compagnes, des voitures de fonction, des voyages… Et tout ça avec de l’argent qui avait pour but d’aider à la formation et à la création d’emplois.”
Pour le conseiller, la pilule ne passe pas… “Mais Plus de 20 ans après l’arrivée des fonds européens, après 50 ans de pouvoir socialiste, où sont les emplois ? Où sont les centres de formation et les écoles ? L’un et l’autre ne cessent de fuir notre Ville. Alors que la meilleure réponse contre l’insécurité et la désertification du commerce, c’est justement la formation et l’emploi…”
Le bourgmestre de la Louvière, Jacques Gobert, n’a pas voulu en dire plus à nos confrères de La Libre. “Je n’ai pas la mémoire de cette vieille histoire mais je ne vais pas faire de commentaires, puisque je crois qu’il doit encore y avoir des plaidoiries”, argumente-t-il.
En fin de journée, La Libre apprenait que les 300 000 euros d’argent européens bloqués par la ville et jamais dépensés avaient été saisis par la justice en février 2023.
La décision de la Chambre du conseil interviendra vers la mi-mai.