Le rugby à VII, c’est virevoltant et les filles belges en ont fait une spécialité
Le petit frère du XV est en plein essor. Notre équipe nationale féminine vise le Top 12 mondial.
- Publié le 05-04-2018 à 07h31
- Mis à jour le 05-04-2018 à 07h32
Le petit frère du XV est en plein essor. Notre équipe nationale féminine vise le Top 12 mondial. On avait coutume de dire dans le jargon de l’ovalie que le rugby à VII, c’est beau mais que cela ne se prend pas au sérieux. Mais depuis 1883, quand un apprenti boucher écossais décida, pour sauver son club de la faillite, d’organiser un short game pour attirer le public en divisant le nombre de joueurs par deux ainsi que le temps de jeu (2 x sept ou dix minutes) pour multiplier les rencontres, jusqu’en 2016, date à laquelle le rugby à VII est devenu un sport olympique à Rio en 2016, l’évolution fut lente mais prit une folle expansion depuis quatre décennies.
Ce jeu, dont la principale compétition vit le jour en 1975 à Hong Kong, offre un spectacle vif, dynamique avec des essais à profusion. Haut en couleur dans les tribunes, les tournois se déroulent sur trois jours où les équipes se défient sur un terrain aux dimensions normales.
Le rugby à VII donna l’occasion à des nations mineures du XV de s’illustrer. À ce titre, les Fidjiens sont souvent considérés comme les meilleurs spécialistes. On relève de plus en plus que des fédérations mineures décomplexent leurs meilleures joueurs - c’est le cas en Belgique avec l’équipe nationale féminine - en leur permettant de se frotter au gratin mondial.
C’est le cas aussi depuis quelques années de nations comme le Portugal, la Russie, le Canada ou le Kenya. Des joueurs professionnels comme Lomu, Habana ou Gregan ont souvent pris part aux compétitions de rugby à VII.
Cette discipline est très exigeante physiquement et est faite de courses d’évitement où la technique en mouvement est capitale. D’ailleurs, le talent individuel des joueurs est souvent plus important qu’au jeu à XV.
Balbutiant au niveau international jusqu’en seconde moitié du vingtième siècle, le premier tournoi officiel se déroula en Angleterre en 1973 où le VII de la Rose remporta officieusement le titre de champion du monde. En 1976, Ian Gow et Tokkie Smith, présidents de la filiale de Rothmans à Hong-Kong et entrepreneurs sud-africains ressuscitent le jeu à sept en organisant un tournoi réunissant douze équipes à Hong-Kong.
C’est un succès qui va entraîner la création de plusieurs autres tournois. En 1993, en Écosse, eut lieu la première Coupe du Monde à VII mettant aux prises 24 équipes nationales.
Ce Mondial a désormais lieu tous les quatre ans. Depuis 2000, l’IRB (devenu World Rugby) organise une série de dix tournois internationaux, les World Sevens Series, qui couronnent la meilleure nation sur l’ensemble de la saison.
Le fait que le rugby à VII soit devenu un sport olympique a considérablement aidé à la popularisation de la discipline féminine. Ainsi, les femmes disputent la Coupe du Monde, les Jeux Olympiques ainsi que le Wordl Rugby Women’s Sevens Series que nos BelSevens tenteront de rejoindre ce week-end en disputant les qualifications du Hong Kong Sevens et d’accéder au top mondial après avoir échoué en demi-finale l’an dernier face aux joueuses sud-africaines.
Les Belsevens visent la victoire à Hong Kong
Les filles de Guillaumes Mundele ont les moyens d’intégrer le Top 12 mondial.
Au Hong Kong 7’s, les BelSevens disputent ces trois prochaines journées le tournoi qualificatif pour les World Series. Les filles du coach Guillaume Mundele défieront ce jeudi en matches de poule, l’Argentine, la Pologne et le pays de Galles avec un seul objectif : la victoire pour s’ouvrir les portes des World Series.
Hormis les blessées de longue date comme Ciska De Grave ou à peine de retour de blessure (Caitlynn Cool et Héloïse Stévins), le staff de l’équipe nationale à VII tablera sur une ossature des joueuses de Dendermonde et Boitsfort qui n’ont d’ailleurs pas disputé la récente finale de la Coupe de Belgique puisqu’elles étaient en pleine préparation du Honk Kong Sevens. Une préparation minutieuse au sein du pôle performance féminin et étalée sur plusieurs mois qui, espérons-le, débouchera sur le plus grand des bonheurs, à savoir rejoindre le gratin mondial. Guillaume Mundele détaille le fonctionnement du rugby à VII pour l’élite européenne et mondiale.
"Le rugby à 7 fonctionne sur des tournois d’un week-end à différentes périodes de l’année - officiels ou de préparation. Pour nos filles, les tournois officiels se déroulent sur le Vieux Continent (Grand Prix Series). En parallèle, le Top 12 mondial dispute un championnat mondial (World Series). Hong Kong est une étape des World Series. Pour la Belgique, c’est aussi un tournoi de qualification pour l’intégrer et s’y maintenir."
Dans un pays où le rugby a toujours un statut amateur, les BelSevens ont un volume de jeu qui s’apparente au semi-professionnalisme, voire plus. En étalant leur passion et en surmontant la pression, nos filles peuvent vraiment croire en leurs chances…
La sélection belge : Margaux Lalli, Sytske D’Haeseleir, Nele Pien, Margaux Stévins, Carmen De Donder, Emilie Musch, Gaëlle Portier, Evelien Rosier et Cécile Blondiau. Coach : Guillaume Mundele.