Olek Kazimirowski, chef de mission pour les Jeux: “On vise dix médailles à Tokyo”
Olek Kazimirowski, chef de mission pour les Jeux, se montre ambitieux et réaliste.
- Publié le 29-10-2019 à 16h05
- Mis à jour le 29-10-2019 à 16h06
Olek Kazimirowski, chef de mission pour les Jeux, se montre ambitieux et réaliste. À dix mois du début des Jeux de Tokyo, la Paralympic Team Belgium a emmené ses athlètes (41) à l’Insep (Institut national du Sport, de l’Expertise et de la Performance) à Paris pour un stage d’une semaine qui doit lancer le sprint final vers le Japon. Chef de la délégation noir-jaune-rouge qui a pris possession de l’usine à champions française, Olek Kazimirowski explique les raisons d’un tel stage.
Olek, pourquoi venir à l’Insep pendant une semaine ?
"On a deux objectifs. Le premier, c’est l’entraînement. On veut que nos athlètes travaillent dans de bonnes conditions et l’Insep est l’endroit idéal pour cela. Le deuxième se rapporte au team-building. C’est un bon moment, à dix mois des Jeux, de créer une équipe où on retrouve de la cohésion."
C’est la deuxième année que vous venez à l’Insep. Pourquoi ?
"On est très content des conditions de travail. Bien sûr, ce n’est jamais parfait, mais ici à Paris, on s’y approche. Les infrastructures sont d’une bonne qualité, les logements aussi et le restaurant propose des repas adaptés aux sportifs de haut niveau. Nos kinés et médecins peuvent aussi travailler dans de bonnes conditions. En plus, cette année nous avons accès à la balnéothérapie et à une salle de fitness supplémentaire. L’Insep possède une bonne réputation et ce n’est pas pour rien qu’on vient ici. Et d’un point de vue logistique, c’est plus facile qu’à Lanzarote par exemple. Cela coûte aussi moins cher. Mais ce n’est pas tout. À Lanzarote on était limité à trois sports, l’athlétisme, la natation et le cyclisme, ici on a neuf sports représentés. C’est pratique. Et comme ce n’est pas trop loin de la Belgique, cela permet à certains athlètes de venir ici quelques jours avant de partir en compétition. Je pense que la plupart de nos athlètes sont contents de pouvoir profiter de telles infrastructures tout en côtoyant de grands athlètes français."
Quels athlètes pouvaient prétendre à ce stage ?
"L’objectif était de lancer l’invitation aux athlètes belges qui ont une chance de se qualifier pour Tokyo. Dans les sports pour lesquels c’était possible de s’entraîner ici."
Aux Jeux de Rio, la Belgique avait envoyé 29 athlètes avec un bilan de 11 médailles. Quels sont les objectifs pour Tokyo ?
"On table sur une trentaine d’athlètes. Et au niveau des résultats, on annonce un objectif de dix médailles. C’est un peu moins qu’à Rio mais au Brésil on avait littéralement cassé la baraque. On y espérait huit médailles et nos athlètes en ont décroché onze. On veut rester particulièrement réaliste car le niveau continue de progresser dans de nombreux sports. C’est quelque chose dont il faut tenir compte et on pense que cela correspond avec la réalité d’aujourd’hui. On observe que la rivalité entre les athlètes est de plus en plus grande et que les rankings sont de plus en plus denses."
"Une nouvelle raison de vivre"
Si le travail de la Paralympic Team Belgium est de placer les athlètes dans les meilleures conditions de travail possibles, il est aussi de changer le regard du grand public.
"Le mérite d’un athlète handisport est le même que celui d’un valide. Et peut-être plus grand , explique Olek Kazimirowski. Souvent nos athlètes ont connu des accidents de parcours. Ou ce sont des cabossés de la vie qui sont nés avec un handicap. Il y a souvent des histoires dramatiques ou fortes. Ce sont des gens qui ont connu des difficultés à un moment de leur vie et qui parviennent à les surmonter tout en excellant dans un domaine. C’est une leçon de vie pour tout le monde. Le sport peut devenir un nouvel objectif, une nouvelle passion ou une nouvelle raison de vivre. Cela peut ouvrir de nouvelles portes."
Et l’un des combats du PTC est de faire parler de ses sportifs : "On n’en parle jamais assez dans les médias (rires). Sinon je trouve qu’il y a une évolution positive. Ce qu’on veut à travers les résultats de nos champions, c’est sensibiliser le grand public aux problématiques des personnes en situation de handicap afin de les aider à s’intégrer dans la société. Une plus grande médiatisation participe directement à cet engagement."