Quelles sont les ambitions de Thomas Detry en 2018?
Le jeune et talentueux golfeur bruxellois brûle les étapes.
- Publié le 10-01-2018 à 08h26
- Mis à jour le 06-09-2018 à 19h38
Le jeune et talentueux golfeur bruxellois brûle les étapes. Thomas Detry dispute, dès ce jeudi, en Afrique du Sud, son premier tournoi de l’année. Le champion bruxellois de 24 ans a signé une première saison remarquable sur l’European Tour. De l’avis unanime, c’est l’un des grands espoirs du golf européen. Et il entend gravir de nouveaux échelons en 2018.
Rencontre…
Quel bilan tirez-vous de votre pendaison de crémaillère sur le circuit européen ?
"Très positif. J’ai assuré ma carte dès le mois de juin, j’ai failli gagner mon premier tournoi à Munich et je termine finalement à la 86e place de la Race to Dubai . Comme rookie , je ne pouvais pas rêver beaucoup mieux !"
Comment s’est déroulée votre adaptation dans la jungle du Tour professionnel ?
"Très bien. J’ai vite trouvé mes marques. J’ai été beaucoup aidé, il est vrai, par Nicolas Colsaerts et Thomas Pieters qui m’ont conseillé et guidé, un peu comme deux grands frères. Ils m’ont permis de rencontrer les bonnes personnes. L’adaptation s’est donc faite naturellement. Et, à la réflexion, l’ambiance générale est plutôt sympa. Je m’attendais à un modèle axé autour du chacun pour soi. Il y a, bien sûr, de l’individualisme. Mais l’état d’esprit est plutôt cool."
Avez-vous été surpris par le niveau de jeu général ?
"Non, je m’y attendais. Sur le Challenge Tour , déjà, le niveau était très élevé. Sur l’ European Tour , c’est encore plus fort. Si on veut passer le cut, on n’a quasiment pas droit à l’erreur. Mais cela ne me fait pas peur. Au contraire. C’est stimulant."
Où vous situez-vous par rapport aux meilleurs ?
"Techniquement, je crois tenir la route. Il n’y a pas de coups qu’ils réussissent que je ne sais pas faire. C’est dans la régularité et dans la gestion des moments forts qu’il y a encore une différence et une marge de progression. En golf, il faut être à son meilleur niveau à la fois techniquement, mentalement et physiquement. La moindre défaillance se paye cash. Il n’y a pas de droit à l’erreur ou à la déconcentration. Tout est dans le détail. J’ai récemment eu la chance de partager quelques moments avec Justin Rose. Sa préparation est optimale dans tous les secteurs. C’est très inspirant pour un jeune comme moi."
Avec quelles ambitions abordez-vous le cru 2018 ?
"Je veux poursuivre ma progression. Mon premier objectif est de conserver ma carte sur le Tour . Mais j’aimerais remporter aussi mon premier tournoi. Je n’étais pas loin à Munich. Je sens que c’est possible. Et puis, j’espère terminer la saison dans le Top 60 de la Race to Dubai (NdlR : équivalent de l’Ordre du Mérite européen) et intégrer le Top 100 mondial (NdlR : il est actuellement 205e)."
Et à un peu plus long terme, quelles sont vos ambitions ?
"Je le répète : je veux progresser pas à pas. Mais il est clair que j’aimerais jouer sur le PGA Tour américain, remporter un tournoi du Grand Chelem , disputer la Ryder Cup . Mes quatre années passées aux États-Unis, à l’université de l’Illinois, m’ont façonné un tempérament de winner. Je mets la barre très haut. C’est la meilleure façon de progresser."
Avez-vous apporté des changements dans votre staff ?
"En 2018, je confierai mon sac à un nouveau caddie, l’Irlandais Ryan McGuigan qui a déjà travaillé avec Matteo Manassero et qui a beaucoup d’expérience."
"Il n’a pas de limites"
Coaches attitrés du jeune champion bruxellois, Michel Vanmeerbeek et Jérôme Theunis ne tarissent pas d’éloges à son égard. "Il a tous les atouts pour signer une très grande carrière. Il est, bien sûr, très doué naturellement. Sa frappe de balle est exceptionnelle. Mais il possède, en outre, un énorme potentiel de progression. Il voit très clair et intègre instantanément le moindre conseil. Et, en plus, il a acquis, lors de ses études aux États-Unis, une vraie discipline de travail et une volonté de toujours aller plus haut. Ses entraînements sont d’une incroyable intensité. Globalement, son jeu est déjà très solide, sans véritable faille. Mais il peut encore consolider tous les secteurs. C’est un élève qui n’a pas de limites", confient-ils à l’unisson, impressionnés à la fois par le talent et la maturité de Tom.
Un garçon bien sous tous rapports
Quadrilingue et diplômé universitaire, il a le profil du jeune cadre.
"Un garçon discret, bien élevé, intelligent…"
Dans les coulisses du golf international, Thomas Detry fait l’unanimité. Jusqu’ici, son parcours a il est vrai été exemplaire. Très doué sur les greens depuis son plus jeune âge (il a débuté au club de 7 Fontaines avant de rejoindre le Ravenstein), il s’est fait un devoir de privilégier ses études.
Francophone de naissance, il a fait ses humanités en néerlandais (Sint-Jan Berchmanscollege et Topsportschool à Hasselt) avant de mettre le cap vers l’université d’Illinois Urbana-Champaign (USA) où il a combiné, avec réussite, un Bachelor en Business et le golf de haut niveau. Quadrilingue parfait (français, néerlandais, anglais et espagnol, la langue de sa grand-mère), il pourrait prétendre à un poste de jeune cadre dans n’importe quelle multinationale.
Mais , en enfant de la balle surdoué et guidé par la passion, c’est le golf qu’il a décidé de privilégier. Avec la secrète ambition de devenir aussi premier de la classe !