Claire Michel (Triathlon) : "J’étais au bout de ma vie !"
Notre compatriote a terminé 31e du test-event olympique, où les Britanniques Learmonth et Taylor-Brown ont été disqualifiées pour être arrivées main dans la main, ce dont Flora Duffy a profité. Avant l’hécatombe...
- Publié le 15-08-2019 à 16h09
- Mis à jour le 15-08-2019 à 16h10
Notre compatriote a terminé 31e du test-event olympique, où les Britanniques Learmonth et Taylor-Brown ont été disqualifiées pour être arrivées main dans la main, ce dont Flora Duffy a profité. Avant l’hécatombe...
Avec une eau à 30,5° dans l’Odaiba Bay et un thermomètre en affichant tout autant dans les rues à proximité où étaient dessinés les parcours à vélo et à pied, la chaleur a été la cause de nombreux malaises, ce jeudi matin, lors du test-event féminin de triathlon. Une épreuve dont le parcours à pied a été réduit de moitié, soit 5 km au lieu de 10 ! Une mauvaise nouvelle pour Claire Michel, dont la course est le point fort.
Mais une autre décision, pour le moins inattendue, a été rendue par les juges. Ceux-ci ont purement et simplement disqualifié les Britanniques Learmonth et Taylor-Brown, arrivées en tête, main dans la main en signe de triomphe, ce qui est interdit par le règlement. Selon l’article 2.11.f, "les athlètes terminant dans une situation d'égalité artificielle, où ils ne consentent aucun effort pour se distancer à l'arrivée, seront disqualifiés". La victoire est donc revenue à la triathlète des Bermudes Flora Duffy, devant l’Italienne Betto et la… Britannique Holland. Un podium sportivement contestable vu la domination du duo Learmonth et Taylor-Brown.
Sur les 65 concurrentes au départ de ce test-event olympique, 54 ont rallié l’arrivée mais, souvent, dans un triste état vu les conditions climatiques. Une chaleur humide… Dans ce contexte, Claire Michel a livré une prestation courageuse. Sortant de l’eau en 50e position, à 1.36 de Learmonth, notre compatriote s’est accrochée à vélo...
"Après la natation, très agressive avec de nombreux contacts, voire des coups, et où je manquais de puissance, je me suis retrouvée à une dizaine de secondes du troisième groupe. Normalement, j’aurais dû pouvoir boucher ce trou, mais j’en ai été incapable parce que je n’étais pas dans un bon jour. Heureusement, j’ai fini par opérer la jonction avec d’autres concurrentes, revenues de l’arrière. À partir de là, j’avais encore toutes mes chances, mais j’ai ressenti des crampes, sans aucun doute dues à la chaleur et à l’humidité, dès les premiers mètres de course à pied. Et, finalement, j’ai terminé à la 31e place. J’étais au bout de ma vie !"
Obligée de s’asseoir dans un fauteuil roulant pour quitter l’aire d’arrivée où les triathlètes s’effondraient les unes après les autres, Claire a passé pas mal de temps sous la tente médicale pour récupérer de cet effort intense.
"J’ai surtout été gênée par la chaleur, moins par la qualité de l’eau, décriée par certains nageurs en eau libre après leur test-event, le week-end dernier. Les organisateurs japonais ont posé un filtre pour nous permettre d’évoluer dans une eau la plus saine possible. Et il y aura quatre filtres l’an prochain. L’inconvénient est que l’eau a, alors, tendance à stagner et qu’à la moindre pluie, elle se dégrade rapidement, d’autant que la baie est entouré de la ville."
Dans de telles circonstances, Claire Michel a beaucoup appris de cette épreuve, qu’elle a donc terminée en 31e position suite à la disqualification des deux Britanniques.
"Outre le sentiment mitigé qui m’habite à l’issue de cette course, je suis déçue par deux décisions. La première est cette disqualification, que je trouve dommageable. La deuxième est la réduction du seul parcours à pied, que je juge anormale. Les organisateurs auraient dû réduire les trois épreuves et transformer ce test-event en sprint, soit 750 m de natation, 20 km à vélo, 5 km à pied. Selon moi, les deux décisions vont à l’encontre de la logique sportive."
En attendant, Claire devra rapidement se reconcentrer sur la suite, à savoir le relais mixte, dès ce dimanche, avec Marten Van Riel, Jelle Geens et Hanne De Vet, remplaçante de Valérie Barthelemy (en revalidation après une chute et une fracture…), et la finale des World Series, dans deux semaines, à Lausanne !