Mariam Oularé: "J’ai dû apprendre à gérer mon nouveau statut"
Après une année 2018 folle, l’athlète du Racing a effacé Kim Gevaert des tablettes.
- Publié le 21-02-2019 à 14h30
- Mis à jour le 21-02-2019 à 14h32
Après une année 2018 folle, l’athlète du Racing a effacé Kim Gevaert des tablettes.
Beaucoup considèrent Mariam Oularé comme la future reine du sprint belge. Du haut de ses 16 ans, l’athlète affiliée au Racing de Bruxelles impressionne lors de chaque compétition. Le 31 janvier dernier, elle s’est même permise de battre le record du 60 mètres indoor. En signant un chrono de 7.43 secondes, elle a effacé des tablettes le 7.46 secondes réalisé par Kim Gevaert en 1995. Mieux, lors du meeting de l’IFAM qui s’est tenu à Gand il y a peu, elle a encore amélioré son propre record, pour le porter à 7.37.
"Battre ce record a été une énorme surprise car ce n’était pas du tout un objectif en début de saison. C’est bien simple, je ne savais même pas quel était son temps", confie-t-elle. "Mais à force de m’en approcher, c’est devenu un objectif. Alors le battre deux fois et voir mon nom succéder à celui d’une grande athlète comme Kim Gevaert, c’est un honneur."
Ces chronos viennent confirmer l’excellente saison indoor que la jeune athlète est en train de livrer. "C’est une très bonne saison, avec de bons résultats et surtout des chronos dont je suis très satisfaite. J’espère ponctuer tout ça par des médailles lors des prochains championnats de Belgique et de France", précise celle qui réside actuellement à Lille.
Cette saison indoor s’installe dans la continuité d’une année 2018 royale au cours de laquelle la sprinteuse s’est fait un nom sur la scène de l’athlétisme belge. "Ce fut incroyable. J’ai pu participer à deux grands championnats internationaux, chose à laquelle je ne m’attendais pas du tout. En plus de ça, j’ai pu y réaliser de bonnes choses."
En passant rapidement du statut de révélation à celui de future grande du sprint belge, Mariam Oularé a dû apprendre à gérer son nouveau statut. "J’ai débuté l’athlétisme il y a trois ans à peine. Tout se passe très vite pour moi. Je suis à la fois surprise et contente car je ne m’attendais pas à vivre autant de belles choses dès mes débuts. J’ai dû apprendre à gérer mon nouveau statut mais participer à de grands championnats comme je l’ai fait en 2018 m’a beaucoup aidé à gérer le stress et la pression. Tout cela me surprend un peu mais c’est surtout un grand plaisir de constater que des gens reconnaissent mon potentiel. Même si ce n’est encore que minime par rapport à ce que j’espère pouvoir réaliser dans les années à venir."
Elle a débuté il y a… trois ans
Contrairement à la plupart des athlètes, Mariam Oularé a débuté l’athlétisme sur le tard, à l’âge de 13 ans seulement. “Ma grande sœur a fait de l’athlétisme et j’assistais à ses entraînements et ses compétitions. Et puis j’ai complètement arrêté pour me mettre au tennis. J’ai pratiqué ce sport pendant sept ans. Voici trois ans, j’ai voulu reprendre l’athlé. Au bout d’un an, je me suis rendu compte que cela me convenait mieux et j’ai arrêté le tennis.”
C’est tout naturellement qu’elle s’est spécialisée dans le sprint. “D’apparence, j’ai plus un physique de sprinteuse. Et puis les autres disciplines, où je n’étais de toute façon pas aussi bonne, ne m’attiraient pas autant que le sprint.”
L’Euro U20 avant les JO ?
Après une année 2018 remarquable, Mariam Oularé souhaite confirmer et poursuivre sa progression en 2019. Avec quelques objectifs à atteindre dans un futur proche. “Ma première ambition est de participer aux championnats d’Europe U20 cet été. C’est un beau challenge que j’ai envie de réaliser.”
Par la suite, une participation aux Jeux olympiques fait partie de ses grands espoirs. “Il est un peu tôt pour déjà parler des JO 2020. Mais les Jeux sont un rêve pour tout sportif et ça fait évidemment partie de mes ambitions pour les années à venir. J’ai eu l’occasion de goûter aux Jeux olympiques de la jeunesse cette année et ça m’a clairement donné envie de vivre ça à une échelle encore plus grande.”
Son frère est l’attaquant du Standard
Dans la famille Oularé, le sport a toujours tenu une place importante. Et pas uniquement l’athlétisme puisque Mariam est la sœur d’Obbi Oularé, l’attaquant du Standard de Liège. “Dans la famille, dès qu’on a eu l’âge de pratiquer un sport, on s’y est mis. Nos parents nous ont tout de suite inscrits dans les sports qu’on voulait. Et puis, avec un papa ex-footballeur, on a tous ça dans le sang.”
Le sport a également soudé frère et sœurs. “Même si on pratique des sports différents, on vit un peu la même chose. Le sport nous a beaucoup soudés.”
Même si son frère a préféré le football à l’athlétisme. “Obbi s’est essayé à l’athlétisme mais le football l’a toujours plus attiré. Au final, il a fait le bon choix et c’est avec plaisir que j’assiste à ses matchs quand j’en ai l’occasion.”