La saison de Stoffel Vandoorne dans le rétro: "J’ai appris à ne rien lâcher"
- Publié le 24-11-2017 à 09h22
- Mis à jour le 24-11-2017 à 09h25
Stoffel Vandoorne tire un bilan honnête de sa première saison en F1. Stoffel Vandoorne entame aujourd’hui le 21e week-end de Grand Prix de sa carrière, le dernier de sa première saison complète en F1. "C’est incroyable comme cela est passé vite. Je me vois encore à Melbourne. J’ai l’impression que c’était hier."
Une première année complète, avec des hauts et des bas, dont notre compatriote tire un premier bilan avec nous.
Stoffel, quelle est votre première impression quand vous regardez 2017 dans le rétro?
"Cela n’a pas été ma meilleure saison quant à mon niveau de performances personnelles. J’ai encore des trucs à améliorer. Je dois encore progresser. C’est la première fois que je me suis retrouvé dans cette situation où la plupart du temps je savais avant même de démarrer que je n’avais quasi aucune chance de signer un bon résultat. Ce n’est pas évident à gérer mentalement. Le début de saison a particulièrement été difficile avec beaucoup de problèmes techniques, de pénalités, peu de roulage. Mais à partir de Monaco je dirais, la roue a commencé à tourner. Tout le travail avec l’équipe s’est mis à payer. Ils ont commencé à me faire plus confiance aussi. J’ai pu adopter mes propres réglages, adapter la voiture à mon style de pilotage et cela s’est mis à fonctionner de mieux en mieux. J’ai commencé à me rapprocher de Fernando. Et c’est devenu de plus en plus positif."
Être l’équipier d’un double champion du monde expérimenté comme Alonso vous a-t-il aidé au final ou plutôt quelques fois démoralisé ?
"Non, dans le scénario vécu cette année, avec une monoplace pas très compétitive, il est important d’avoir une référence à vos côtés. Car lui non plus n’a pas gagné ou n’est pas monté sur les podiums avec la McLaren-Honda. Je trouve que j’ai plutôt bien soutenu la comparaison avec lui, surtout en seconde moitié de saison. C’est un bosseur. Beaucoup de pilotes ont eu du mal avec lui, mais pas moi. On a une bonne relation. On s’entend bien."
Quel a été votre meilleur week-end ?
"La tournée asiatique m’a plutôt bien réussi. J’ai signé mes meilleurs résultats (7e) à Singapour et en Malaisie sur deux circuits que je découvrais. Même si j’ai dû abandonner, je garde aussi un excellent souvenir de Monza."
Et le pire?
"Oh il y en a eu beaucoup (rires) . Le début de saison a été compliqué. Le pire aura sans doute été Bahreïn où je n’ai même pas pu prendre le départ."
Vous attendiez tout de même plus que 13 unités sur l’année...
"Tout le monde attendait plus. Après deux saisons difficiles pour McLaren-Honda, on espérait voir une réelle progression. Cela n’a pas été le cas. Mais on a tous continué à se battre."
Qu’avez-vous appris?
"Qu’il ne faut jamais rien lâcher. À garder confiance en soi dans les moments durs. À ne jamais douter. Savoir gérer des week-ends avec des problèmes. Cette saison 2017 m’a rendu encore plus fort pour la suite. On apprend plus dans la difficulté."
La McLaren-Renault va-t-elle pouvoir s’imposer dès 2018 ?
"Ce ne sera pas si évident que cela. Tout le monde est très motivé à l’usine par ce nouveau défi. Le feeling a changé. Mais il va y avoir de nouveau pas mal de pression sur l’équipe car on va attendre des résultats et il y aura deux bonnes références, Renault et surtout Red Bull avec le même moteur. Les trois dernières années, on ne pouvait se comparer à personne."
Fernando a déclaré récemment qu’il se voyait lutter pour des victoires et le titre mondial dès l’an prochain. Sans parler de vous dans le Top 7 . S’il gagne, vous vous situerez où ?
"Très proche. Si on a une bonne voiture, l’expérience comptera moins. Cette année déjà je me suis bien rapproché de lui. Je l’ai d’ailleurs battu quelques fois."
Vous sentez-vous déjà prêt à gagner des courses de F1 si on vous en donne les moyens ?
"Bien sûr, à 100%. Je suis avec McLaren pour du long terme. Cette équipe a les ressources humaines et financières pour redevenir championne du monde. Avec un bon moteur, on va déjà franchir un gros pas en 2018. Tout va dans la bonne direction."
La saison se termine ce week-end à Abou Dhabi. Qu’attendez-vous de cette ultime course de l’année ?
"On va essayer de terminer sur une très bonne note pour nos adieux à Honda.."
Un déficit moyen de 0,371 en qualifs
Dans le tableau ci-dessous, vous trouverez le récapitulatif chiffré de la saison des deux pilotes McLaren-Honda. Attention, comparaison n’est pas raison dans le sens où Fernando a plusieurs fois pu rouler avec des évolutions dont ne disposait pas Stoffel. Cela a notamment été le cas en fin d’année avec le fameux nouvel aileron avant dont l’Espagnol a bénéficié seul durant trois GP.
On peut constater que Stoffel s’est nettement rapproché de Fernando et l’a même battu réellement une fois à la régulière lors des qualifications en Malaisie, la seule fois d’ailleurs où Alonso a déclaré que son équipier avait fait du meilleur travail que lui. À Silverstone, Fernando, pénalisé, n’a pas cherché à passer en Q3 comme Stoffel n’a pas passé de deuxième train en Q2 lors du GP de Belgique où il a surtout cherché à aider Fernando. Lequel lui a renvoyé l’ascenseur et donné une aspiration ensuite à Monza.
Le déficit moyen sur l’ensemble de la saison est de 371 millièmes pour le Belge par rapport à son équipier. Il s’est réduit à 164 millièmes à partir du moment où Stoffel a pu rouler avec une voiture réglée pour lui. Et il aurait été encore plus ténu si les deux pilotes avaient disposé du même matériel sur la fin de saison.
En course , Fernando n’a terminé qu’un tiers des GP auxquels il a participé (6/18). Il n’a été devancé à la régulière qu’à une seule reprise par son équipier belge, en Malaisie. Tous les chiffres ci-dessous tournent logiquement à l’avantage du double champion du monde, l’un des pilotes les plus expérimentés de la F1, par rapport au jeune rookie belge qui ne s’en sort tout de même pas trop mal face à l’ogre espagnol.
Meilleur qualif: 7e en Malaisie
Sur le total des 19 séances qualificatives disputées cette saison, Stoffel s’est qualifié en moyenne au 13e rang. Son meilleur résultat est la 7e place acquise lors des essais du dernier GP de Malaisie, sur le circuit de Sepang. Notons tout de même, pour rappeler le déficit de puissance de sa McLaren-Honda, qu’il pointait à 1 seconde et 506 millièmes tout de même de la pole ce jour-là, ce qui est énorme.
Meilleure position : P7 en Malaisie à 1.506
Plus mauvaise position : P19 en Espagne et en Azerbaidjan
Position moyenne : 13,4
Q1 : 7
Q2 : 6
Q3 : 6
Départs en dernière ligne après pénalités : 5
Meilleur résultat en course: 7e en Malaisie et à Singapour
Avant la finale d’Abu Dhabi, Stoffel a terminé treize des dix-huit GP auxquels il a réellement pris part cette année si l’on se souvient qu’il n’était pas sur la grille à Bahrein suite à un problème de moteur dès le tour de chauffe.
Meilleur résultat : Deux fois 7e (Malaisie et Singapour)
Arrivées : 13
Arrivées dans les points : 3
Points marqués : 13
Abandons : 5
Accidents : 3 (dont deux de sa faute)