Ferrari privilégie le doublé à Leclerc
Le Monégasque méritait de gagner, mais la meilleure stratégie a été pour Vettel.
- Publié le 23-09-2019 à 07h16
- Mis à jour le 23-09-2019 à 08h11
Le Monégasque méritait de gagner, mais la meilleure stratégie a été pour Vettel. Auteur samedi dans les rues de Singapour de sa 5e pole position de la saison, la troisième consécutive, Charles Leclerc s’imaginait bien remporter hier son troisième GP consécutif et devenir du même coup le premier pilote de Maranello à aligner trois succès de rang depuis Michael Schumacher en 2006.
Auteur du meilleur départ, jamais réellement menacé par Lewis Hamilton, la nouvelle coqueluche de la F1 pensait avoir fait le plus dur en menant les vingt premiers tours. Mais en rappelant son équipier Sebastian Vettel, alors troisième, un tour avant lui, son team a fait un gros pari stratégique. L'objectif était de permettre à l’Allemand de doubler la Mercedes du Britannique. Mais la différence en gommes neuves sur un tour était telle sur ce long circuit que le quadruple champion, premier à rentrer avec Max Verstappen (cela a offert le podium au pilote Red Bull), s’est retrouvé propulsé en tête devant son jeune équipier furieux en voyant l’autre monoplace rouge devant lui à la sortie des stands.
Un coup tactique parfait pour l’équipe de Maranello s’offrant son premier doublé depuis la Hongrie 2017, le premier d’une écurie en douze GP ici.
Pour mieux accepter la décision des dirigeants de Ferrari et une défaite très décevante pour Leclerc, il faut comprendre que si lui était rentré en premier, il aurait gagné mais Ferrari n’aurait pas décroché son meilleur résultat depuis plus de deux ans.
Il faut aussi savoir qu’à Monza, le jeune ami du prince Albert II n’avait pas respecté la consigne du team en ne donnant pas son aspiration lors du 2e run en Q3. Il a peut-être reçu hier la monnaie de sa pièce. Seb Vettel n’était pas content et ordre avait été donné en haut lieu de "rebooster " l’ex-N°1. Cette 53e victoire, la première depuis la Belgique 2018, soit 392 jours, devrait l’y aider.
"Je ne suis pas content, ce n’est pas honnête, on en reparlera," hurla à la radio le poleman. "Donnez moi un max de puissance, je veux le redoubler." En guise de réponse, il reçut la consigne d’assurer le doublé. Aussi rouge que sa combinaison à l’arrivée, Charles bouillait à l’intérieur mais conserva son calme: "Ce n’est pas un scénario évoqué lors du briefing. Je suis déçu de terminer 2e de cette manière. Si j’ai été volé ? On verra à l’analyse. Mais moi j'ai fait tout ce qu’on m’a dit. Le positif est que l’équipe signe un doublé. Nous sommes redevenus compétitifs." Il en gagnera d’autres, c'est certain.