"On maigrit plus vite à vélo qu’en course à pied" : le vrai du faux des bienfaits du vélo pour votre santé
Le cyclisme fait partie des sports généralement conseillés dans une optique "sport loisir". Avis et conseils d’un spécialiste.
- Publié le 13-04-2024 à 14h10
- Mis à jour le 13-04-2024 à 14h13
Lorsque l’on évoque les sports réputés les meilleurs pour la santé, la marche (nordique) et la natation reviennent souvent. Le cyclisme ? Il n’est jamais loin. Du moins celui qui est pratiqué sans excès, que ce soit au niveau de la durée ou de la puissance développée.
"Les bienfaits de cette pratique sportive peuvent être répertoriés suivant deux volets", nous explique Bernard Godon, médecin spécialisé en traumatologie du sport au CHU de Liège. "Au niveau cardiovasculaire tout d’abord. Beaucoup de gens négligent l’endurance fondamentale (moins de 70% de la fréquence cardiaque maximale), qui est pourtant très importante dans les sports d’endurance. Le vélo permet de travailler des fréquences cardiaques plus basses qu’en course à pied (notamment), ce qui est meilleur pour la santé. Ensuite, sur un plan ostéo-articulaire, l’intérêt du cyclisme est qu’il s’agit d’un sport porté (la charge ou la force de gravité, sur le vélo, est équivalente à 25% maximum de ce qu’elle est à pied), les chocs sont beaucoup moins importants que lorsqu’on court par exemple, donc moins traumatisants. Vos chevilles, genoux, hanches… souffrent moins. Enfin, fort important également: le distinguo entre concentrique et excentrique, au niveau des contractions musculaires. Quand un muscle se raccourcit en se contractant, on parlera de concentrique. À l’inverse, s’il s’allonge en se contractant, ce sera excentrique. Les pathologies (lésions musculaires, arrachements osseux, tendinopathies…) sont quasi toujours inhérentes au mode de contractions excentriques. Or, le vélo a comme particularité de n’engendrer aucune contraction excentrique…"
Le vrai du faux
Quand on évoque la pratique du vélo et ses bienfaits, il n’est guère toujours aisé de différencier le vrai du faux. Nous avons donc soumis trois affirmations, souvent entendues, sur d’autres aspects du vélo à notre expert…
1. On maigrit plus vite à vélo qu’en course à pied. "Vrai", indique Bernard Godon. "Le vélo permettant de travailler dans des fréquences cardiaques plus basses, on peut en faire un peu plus longtemps, avec une métabolisation des acides gras. Par contre, c’est clair que si vous faites du vélo très régulièrement, de manière soutenue, ce que vous perdez en graisse, vous le prenez en muscles, surtout au niveau des quadriceps."
2. Le vélo est mauvais pour le périnée. "Les selles ont énormément évolué. Mais c’est vrai que sur des efforts très soutenus et répétés, on peut avoir des petites lésions de périnée. Maintenant, surtout avec les nouvelles selles fendues au milieu, il faut savoir que ce sont les ischions, deux petites parties d’os latérales, qui reposent sur elles. Bref, pour en revenir au périnée, tout dépend du type d’effort et du matériel utilisé."
3. Le développement musculaire n’est pas harmonieux à vélo. "Vrai. Le bas du corps travaille effectivement beaucoup plus. Les biceps et triceps travaillent quand même un petit peu une fois que vous êtes au-delà du vélo-loisir. Mais pas jusqu’à parler de développement harmonieux…"
Quelques conseils si vous voulez vous y mettre
Terminons enfin par quelques conseils pour celles et ceux qui veulent se mettre au vélo (ou s’y remettre après des années d’inactivité).
"Il faut surtout apprendre à pédaler en souplesse en privilégiant un nombre de tours de pédale/minute relativement important", reprend Bernard Godon. "Ensuite, comme pour toute activité sportive d’endurance, il faut travailler principalement l’endurance fondamentale au début. Par exemple, sur vos trois séances hebdomadaires, travailler cette endurance au moins deux fois. Par après, si telle est votre envie, vous pouvez introduire un peu plus de qualité, avec des intervalles notamment."