Les influenceurs sont “flous” sur leurs posts sponsorisés et certains n'hésitent pas à conseiller des pratiques dangereuses ou illicites
En France, la répression des fraudes a même épinglé des dizaines d’”anomalies” concernant presque la moitié des influenceurs contrôlés
- Publié le 08-04-2024 à 19h14
Ils étaient 310 influenceurs à avoir été contrôlés par la DGCCRF, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Résultat interpellant : “Près de la moitié” a été épinglée pour des “pratiques commerciales trompeuses”. Ces anomalies concernent “l’affichage de l’intention commerciale de leurs publications, des allégations trompeuses sur certains produits ou la promotion de produits ou services interdits”, a indiqué le rapport du service de répression.
Parmi les mauvaises pratiques les plus relevées : “La mise en œuvre de pratiques commerciales trompeuses consistant à ne pas indiquer le caractère commercial de leurs publications, ou à ne pas identifier clairement la personne pour le compte de laquelle elles sont diffusées”, détaille la DGCCRF. Force est de constater que les professionnels de l’influence ne semblent pas vraiment concernés par l’obligation de visibilité de leurs publications rétribuées dans le cadre de collaborations commerciales. Et ce, quel que soit leur domaine : candidats de téléréalité, influenceurs mode, beauté ou “lifestyle”, influenceurs dans la restauration ou le sport, créateurs de contenus humoristiques, streamers de jeux vidéo, cleanfluenceurs, …
Pratiques dangereuses et illicites
Mais d’autres publications parfaitement intégrées aux feeds Instagram ou TikTok des influenceurs sont plus problématiques encore. Elles consistent “à déclarer ou à donner l’impression que la vente d’un produit ou la fourniture d’un service est licite alors qu’elle ne l’est pas”. Exemples relevés : la mise en valeur d’injections d’acide hyaluronique par une esthéticienne ne disposant pas de la qualité de médecin, ou encore la vente de produits contrefaits ou dangereux et interdits à la vente.
Des publications carrément dangereuses sont enfin pointées. Certains influenceurs affirment en effet “faussement qu’un produit est de nature à guérir des maladies”, en faisant la promotion de “compléments alimentaires qui soigneraient certains cancers”. Ainsi, en touchant au domaine de la santé et des pratiques illicites, certains influenceurs poussent leurs abonnés à dépenser des sommes parfois conséquentes mais mettent aussi potentiellement en danger leur santé.
En contradiction avec l’autorité contrôlant les pratiques publicitaires
Ce qui met à mal le constat positif de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) dans son “Observatoire de l’influence responsable”, rendu public en septembre dernier. L’association y avait analysé la transparence des collaborations et des partenariats de plus de 30 000 contenus publiés en 2022, par 7 300 influenceurs issus de YouTube, Instagram et TikTok.