Additifs alimentaires : les trois édulcorants les plus utilisés sont aussi les plus controversés et "peu recommandables"
L’aspartame n’est plus populaire mais il continue à être dans le top 3 des édulcorants intenses les plus utilisés… et les moins recommandables.
- Publié le 04-04-2024 à 17h22
Dans le monde discret des édulcorants sobrement appelés par la lettre E suivi d’un nombre, il y a ceux dits “intenses” apportant le plaisir du sucre sans ses calories (souvent issu de la pétrochimie) et d’autres dits édulcorants de charge ou polyols : qui apportent un goût sucré mais sans l’inconvénient de provoquer des caries. Les premiers sont les plus utilisés. Dans le top 3 : Acésulfame K, sucralose, et toujours aspartame, nous apprend l’association de consommateurs UFC-Que Choisir qui les classe tous comme “peu recommandables” !
On fait le point sur leur nom de code, leur pouvoir et leurs aspects controversés.
L’aspartame
Nom de code : E951 – Pouvoir : 200 fois plus sucrant que le sucre. Dans : plus de 6000 produits !
Massivement utilisé depuis les années 80, l’aspartame a fait l’objet de nombreuses études contradictoires depuis les années 60 pour finir par être classé cancérigène possible en 2023 par un organisme émanant de l’Organisation Mondiale de la Santé. Son utilisation est en perte de vitesse depuis quelques années, ce qui n’empêche qu’il se classe encore dans le top 3 des édulcorants intenses les plus utilisés. Normal vu qu’il était partout…
L’acésulfame de potassium
Nom : E950. Aussi appelé Acésulfame K. Pouvoir : 150 fois plus sucrant que le sucre, dans le top 3 des plus utilisés. Dans : les boissons et les chewing-gums.
Dans le top 3 mais de plus en plus controversé. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) n’a pas reconnu son potentiel cancérigène, mais des chercheurs remettent en question la fiabilité des recherches qui ont conduit à cette conclusion, a révélé l’association de consommateurs UFC-Que Choisir. Qui l’a classé comme “peu recommandable”.
Le sucralose
Nom : E955 – Pouvoir : 600 fois supérieur à celui du sucre – Dans : les sauces, dans les biscuits apéritifs à base de pommes de terre, dans la bière étiquetée comme moins calorique ou encore dans les édulcorants de table
Le sucralose est partout grâce à son super-pouvoir sucrant. La vedette du moment, désormais autorisée dans la nourriture infantile par l’Europe est pourtant bien intrigante. On la soupçonne de rendre la paroi intestinale plus perméable. Dans une étude parue l’année dernière, des chercheurs ont découvert qu’une substance se formait dans l’intestin… capable d’endommager l’ADN !
Le sorbitol
Nom : E420 (naturellement présent dans les fruits) Pouvoir : deux fois moins sucrant que le sucre de table, laxatif. Dans : le dentifrice, le paracétamol et les anti-constipation, les bains de bouche, les confiseries et les aliments pour diabétiques
Outre sa présence dans des produits d’hygiène et des produits revendiquant le “naturel”, il est très employé dans le secteur de l’alimentation pour diabétiques car il ne fait pas augmenter la glycémie. En revanche, c’est aussi un super laxatif d’où sa présence dans les dispositifs anti-constipation et son interdiction dans la nourriture infantile.
Le cyclamate
Nom : E952. Pouvoir : 20 à 30 fois supérieur à celui du sucre. Dans : certains édulcorants de tables, laitages et boissons allégés.
Tout comme l’aspartame, l’acide cyclamique est sous haute surveillance. Il pourrait troubler le système de régulation du glucose. Et chez le rat il se transforme dans l’intestin en une molécule qui dégrade le tissu testiculaire et le sperme (son impact sur la fertilité humaine n’est pas établi). Ce sulfureux ersatz est synthétisé à partir du benzène, ce composé qui appartient aux hydrocarbures.
La saccharine
Nom : E954. Pouvoir : 300 à 400 fois supérieur à celui du sucre. Dans : des produits dits “light”
En 2023, l’Organisation Mondiale de la Santé l’a cité dans la liste des édulcorants non sucrés à éviter parce qu’ils n’avaient aucun intérêt nutritionnel et qu’ils ne permettaient pas de contrôler son poids. On le voit encore dans les produits light solides et liquides. Son défaut est de présenter un arrière-goût amer, ce qui a limité son usage. Pas plus mal quand on sait que c’est un dérivé du… goudron.