Les défis d'Antoine Griezmann au Barça
Griezmann file au Barça, à l’issue d’un véritable feuilleton aux relents parfois aigres.
- Publié le 12-07-2019 à 20h50
Griezmann file au Barça, à l’issue d’un véritable feuilleton aux relents parfois aigres. En voilà encore un de (presque) réglé ! Après Frenkie de Jong, le FC Barcelone a officialisé Antoine Griezmann. Le club a finalement accepté de claquer 120 millions d’euros pour finaliser le transfert de l’attaquant (même si les choses restent compliquées, voir par ailleurs). Le champion du monde s’apprête à parapher un contrat de cinq saisons, assorti d’une clause libératoire de... 800 millions d’euros, afin d’évoluer aux côtés de Lionel Messi et consorts.
Il devient par la même occasion le sixième joueur le plus cher de l'Histoire, derrière João Félix (126 millions d'euros), dans un classement toujours dominé par Neymar et ses 222 millions d'euros (Eden Hazard, est dixième, avec un transfert à 100 millions).
Alors que l’institution blaugrana semblait en perte de vitesse, la voilà qui réalise un énorme coup, tandis que le Real dépensait à tout-va, notamment pour Eden Hazard. Une façon de prouver que le Barça n’est pas décidé à laisser le rival mearengue se refaire une santé, tout en affirmant sa détermination à retrouver les sommets européens, lui qui n’a plus atteint de finale de Ligue des champions depuis quatre ans maintenant.
Pour Griezmann aussi, le signal est limpide : le Français veut gagner des titres. Oui, il a déjà soulevé la Coupe du monde, l’Europa League, les Supercoupes d’Espagne et d’Europe. Mais le Mâconnais veut maintenant donner plus de poids à son armoire à trophées. Un peu à l’image de Hazard, qui a lui aussi attendu ses 28 ans pour atteindre un club du top absolu. Si le Barça doit tout doucement penser à reconquérir le Vieux Continent, il pourra compter sur la motivation de Griezmann, qui sait que le chemin vers le Ballon d’or passera aussi par la paire de grandes oreilles la plus célèbre du football.
Mais le joueur va tout de même devoir s’adapter à une nouvelle réalité. Exit le foot ultratactique et plutôt défensif de Diego Simeone. Exit aussi le poste d’attaquant axial dans l’immuable 4-4-2 du C holo . Place désormais à un 4-3-3 très catalan, auquel Ernesto Valverde tentera d’apporter un peu plus de couleurs que l’an dernier.
Une saison où le succès reposait plus que jamais sur les prouesses de Leo Messi. Ce dernier va peut-être lui aussi devoir changer son fusil d’épaule. Placé sur l’aile droite (dans un rôle assez libre, il est vrai), l’Argentin pourrait glisser dans l’axe de l’attaque, à nouveau dans un rôle d’électron libre, afin de laisser le flanc au nouvel arrivant. Un Gri zi qui devrait donc retrouver ses sensations d’ailier, une tâche qu’il a connue durant ses années à la Real Sociedad (mais plutôt sur la gauche).
Cela laisserait Luis Suárez dans une position délicate. À 32 ans, l’Uruguayen a su se ressaisir après une entame de saison calamiteuse. Mais un constat s’impose, ce n’est plus le Pistolero des grandes années (25 buts tout de même, mais cela reste son pire ratio buts/minutes jouées depuis 2011-2012). Cette arrivée en fanfare de Griezmann pourrait donc tout doucement sonner le glas de l’aventure du buteur au Camp Nou…
Cette configuration garderait aussi une place sur la gauche pour Neymar, étant donné qu’Ousmane Dembélé n’a pas encore affiché la maturité suffisante (ni le niveau footballistique) pour s’affirmer comme un titulaire en puissance. Pas plus que Philippe Coutinho. Et si Thomas Tuchel, le coach du PSG, parvenait à séduire (et relancer ?) Dem bouz , trois ans après l’avoir fait exploser sur la scène continentale avec le Borussia Dortmund ?
Cette hypothèse laisserait la voie un peu plus libre à un retour de Ne y’ en Catalogne. Histoire de vraiment parfaire ce coup du chapeau made in Barça.
Des négociations difficiles… et pas finies
Reprise boycottée par Antoine Griezmann, communiqué incendiaire de l’ Atléti (le club a regretté un "manque de respect" de la part du joueur et de la direction catalane) : c’est peu de dire que les négociations entre le Barça et l’Atlético se sont déroulées dans un climat délétère. Mais, alors que Barcelone officialisait l’arrivée du Français pour 120 millions d’euros, la direction rojiblanca répliquait par un communiqué de presse réclamant 80 millions de plus aux Blaugranas !
La raison ? Le club madrilène affirme que son rival et son attaquant, qui était sous contrat avec lui jusqu’en 2023, ont conclu un accord entre eux dès le mois de mars. Or, à cette époque, la clause libératoire de Gr izi était de 200 millions d’euros. Ce n’est que le 1er juillet que celle-ci a été revue à la baisse, pour atteindre les 120 millions. Il manquerait donc la différence entre ces deux sommes, à en croire Madrid, qui a également déclaré avoir lancé des procédures pour "défendre ses intérêts".
On notera aussi que cet accord ne réjouit à 100 % que Griezmann. En effet, L’Équipe révèle que les Colchoneros voulaient ajouter le latéral droit portugais Nelson Semedo dans le d e al , mais se sont opposés à un refus catégorique des dirigeants du Barça. Ceux-ci étaient prêts à verser un montant supérieur aux 120 millions équivalents à la clause libératoire du joueur, afin d’éviter d’avoir à la débloquer (car c’est moins intéressant fiscalement parlant), à condition de pouvoir régler le prix du joueur en deux parties. Cette fois, c’est l’Atlético qui a dit non (il a besoin d’argent après avoir fait une folie pour João Félix). L’affaire n’est donc toujours pas totalement bouclée et pourrait retarder le programme de présentation du champion du monde.