L’Oscar de la longévité
- Publié le 29-06-2018 à 20h12
- Mis à jour le 29-06-2018 à 20h11
Oscar Tabarez est unique en son genre et l’Uruguay ne veut pas le lâcher Nous sommes en février 2006, le 13 plus précisément, et en ce jour ordinaire, l’équipe de l’Uruguay ne le sait pas encore mais elle vient de faire signer son Arsène Wenger : Oscar Tabarez. Lui qui était passé par Cagliari et Oviedo en Espagne se retrouvait alors à la tête de la Céleste, une équipe malade qui venait de se faire éliminer de la Coupe du Monde 2006 en barrages par l’Australie au bout d’une séance de tirs au but qui a brisé plus d’un cœur à Montevideo.
À ce moment-là, personne ne sait encore que Tabarez dépassera les cent matches à la tête de la sélection. Et le huitième de finale de ce samedi contre le Portugal sera son 139e match sur le petit banc du tout premier champion du monde de l’histoire. Il a pourtant dû tout reconstruire, tout d’abord rendre la confiance à tout un groupe. Il place surtout l’équipe au centre de toutes les préoccupations. Il a trois attaquants de classe mondiale avec Forlan, Suarez et Cavani. Pas de soucis, il joue avec trois attaquants et n’hésite pas à décaler ses stars sur l’un des côtés du terrain. Malgré les ego, tout le monde accepte et l’Uruguay retrouve en 2010 la Coupe du Monde.
Avec quels résultats ? Un jeu pétillant, des buts à la pelle et une belle quatrième place finale, l’équipe ne perd en demi-finale que d’un but contre les Pays-Bas (3-2 pour les Bataves). Le deuxième coup de force de Tabarez sera de prolonger ces performances jusqu’à la Copa America de 2011. La Céleste est royale, élimine le Brésil sur ses terre et s’impose en finale. Cette victoire remet enfin l’Uruguay sur la carte du football mondial et personne ne va s’en plaindre. Arrive 2010 et la Coupe du Monde brésilienne apporte son lot d’espoirs. Malheureusement, tout part un peu en fumée lorsque Suarez dévore autrement que du regard l’épaule de Giorgio Chiellini et, sans son meilleur joueur, Tabarez ne peut qu’admirer Rodriguez et la Colombie : le mondial s’arrête en huitièmes de finale pour eux.
Oscar le magnifique va alors sortir un troisième coup de force de son chapeau. Pour la première fois depuis les années 20, l’Uruguay se qualifie pour la troisième Coupe du Monde consécutive de son histoire et arrive en Russie avec des ambitions. Ces dernières sont assumées et celles du pays sont plus grandes que de passer le premier tour : à l’économie, Suarez et compagnie assurent la qualification, la première place et affronteront donc le Portugal pour aller plus loin dans la compétition. Tout cela avec une charnière centrale madrilène formée de Gimenez et de Godin, que Tabarez admire, et en comptant sur l’un ou l’autre coup d’éclat de son duo magique Suarez/Cavani, qui ont jusqu’ici marqué trois buts à eux deux.
En fin de contrat après la Coupe du Monde, la tendance est à la prolongation pour Tabarez. En Uruguay, tout le monde ne jure que par lui et ce, malgré ses 71 ans. Après tout, à 75 ans, on peut encore aller au Qatar.
Florian Holsbeek