Jean Derycke, notre confrère de l'Avenir, nous a quittés
Il était l'une des fortes personnalités du journalisme sportif belge.
- Publié le 17-12-2018 à 14h02
- Mis à jour le 17-12-2018 à 17h14
Il était l'une des fortes personnalités du journalisme sportif belge.
Des nouvelles comme celles-là, on aimerait ne jamais les entendre. Le monde du journalisme sportif belge est en deuil depuis l'annonce ce lundi du décès inopiné de Jean Derycke, journaliste à l'Avenir.
Jean était un journaliste à la fine plume et la forte personnalité. A l'heure où l'exigence de qualité d'écriture s'évapore souvent sous la pression des échéances continues, lui se refusait d'abaisser ses standards. Suiveur au quotidien du Sporting Charleroi, il a aussi vécu de l'intérieur l'ascension de la génération dorée des Diables. Qu'il a dépeinte avec son style bien à lui, tantôt décalé, tantôt incisif.
Sa créativité, il aimait également l'exprimer en dehors des colonnes trop étroites d'un "canard", comme il disait. Il avait réalisé son rêve de gosse en signant le scénario de sa première bande dessinée, les Diablitos, qui nous plongeait dans l'univers de Diables hauts comme trois pommes dans une cour de récré surveillée par Monsieur Willie. Il avait remis ça avec Bertin Timbert Grand Reporter, album publié par Fluide Glacial et dans lequel on retrouvait toute la singularité de l'humour grinçant de Jean. Il venait de publier une biographie de Felice Mazzù. Une œuvre très humaine, à l'image des deux hommes.
Jean, c'était aussi un sacré caractère, qui osait mettre les pieds dans le plat sans trop se préoccuper de l'avis des gens qui ne comptent pas. Derrière cet air de taureau, il ne fallait pourtant pas beaucoup gratter pour découvrir son vrai fond, celui d'une personne profondément bonne, avec laquelle on a juste envie de devenir pote et de le rester pour longtemps. Les journalistes foot ont un vilain défaut que Jean n'avait pas: celui de parler de foot, et uniquement de foot. Avec Jean, il en était à peine question. Son sujet de conversation préféré, autour d'un café ou d'un godet, était sans le moindre doute sa femme et ses quatre filles.
A elles cinq, ainsi qu'à tous ses proches, amis et collègues, la rédaction de La Dernière Heure-Les Sports présente ses plus sincères condoléances.