Fellaini: "J’appellerai le sélectionneur quand j’aurai décidé"
Marouane Fellaini s’explique sur son passage en Chine : "Je devais y aller maintenant. Après, il sera trop tard." C’est le transfert qui a fait le plus de bruit en Belgique. Marouane Fellaini a quitté la Premier League afin de rejoindre la Chine après plus de dix ans de bons et loyaux services. Une page s’est tournée pour le Big Fella qui se retrouve devant une feuille blanche sur laquelle il compte inscrire ses nouvelles aventures asiatiques. Des objectifs dont il a parlé avec Het Nieuwsblad.
- Publié le 23-02-2019 à 07h44
- Mis à jour le 23-02-2019 à 08h18
Marouane Fellaini s’explique sur son passage en Chine : "Je devais y aller maintenant. Après, il sera trop tard." C’est le transfert qui a fait le plus de bruit en Belgique. Marouane Fellaini a quitté la Premier League afin de rejoindre la Chine après plus de dix ans de bons et loyaux services. Une page s’est tournée pour le Big Fella qui se retrouve devant une feuille blanche sur laquelle il compte inscrire ses nouvelles aventures asiatiques. Des objectifs dont il a parlé avec Het Nieuwsblad.
Son histoire avec Shandong Luneng a débuté en tribune. Légèrement blessé au mollet, Marouane Fellaini a regardé sa nouvelle équipe sortir Ha Noi T&T, champion du championnat vietnamien, en Ligue des champions asiatique.
Il a coché la date du 1er mars dans son agenda. À 11 heures du matin en Belgique, il entamera sa première saison en Super League face à Beijing Renhe. "Je m’entraîne deux fois par jour et je me sens prêt", affirme-t-il.
Sur une échelle de un à dix, à quel point êtes-vous satisfait de ce transfert ?
"Dix. C’est clair quand même ?"
N’est-ce pas une obligation pour un joueur de votre rang d’aller en Chine ? Un choix plus financier que sportif en soi…
"Je ne vois pas ça comme une obligation. C’est un nouveau challenge dans un club qui a tout ce qu’il faut. Vous devez voir notre staff technique et médical. Je me plais ici."
L’été dernier, vous auriez pu signer au PSG. Ça vous aurait plu…
"Il y a tellement de deals qui finissent par ne pas se conclure… Si le transfert vers Shandong Luneng a réussi, c’est parce que le club me suit depuis des années et que je me sens prêt pour un nouveau défi dans une nouvelle culture. Je découvre une nouvelle vie."
Vous n’avez que 31 ans, c’est encore jeune…
"J’ai signé pour trois ans. J’aurai 34 ans à la fin de mon contrat. Cela aurait été trop tard pour signer en Chine."
Cela ne nous empêche pas de penser que vous auriez pu continuer d’évoluer pour une grande équipe européenne !
"Oui, certainement. Durant un an ou deux. Mais j’ai déjà joué dix ans et plus de 350 matchs en Angleterre. Je me sentais prêt à quitter cela. Je ne regrette pas du tout ma décision."
Vous sentiez-vous un peu cassé physiquement après autant d’années en Angleterre à enchaîner les matchs ?
"Il y aura aussi deux matchs par semaine ici avec la Ligue des champions. Je ne pourrai pas toujours davantage récupérer qu’en Angleterre. L’intensité est toutefois moindre. Cela fera une différence."
Que garderez-vous de vos dix années en Premier League ?
"Que ma première saison à Manchester United a été difficile pour finalement quitter le club avec le statut de joueur respecté. Je me suis toujours donné à fond pour le club. J’ai joué beaucoup de matchs (177) et ai marqué des buts importants. J’ai eu la chance de travailler avec de super joueurs et des entraîneurs de renom dans l’un des plus grands clubs au monde. Une réussite sur toute la ligne."
Un entraîneur vous a-t-il davantage marqué qu’un autre ?
"Je n’ai pas de favoris. Que ce soit David Moyes ou Louis Van Gaal, j’ai pris un peu de chacun."
Confirmez-vous que sans le renvoi de José Mourinho, vous seriez toujours à Manchester ?
"Je ne sais pas trop. Des opportunités arrivent, d’autres s’en vont. J’étais encore sous contrat à United donc j’aurais pu encore être là-bas."
Il ne sera pas trop tard pour revenir en Europe après un passage en Chine. Cela pourrait même relancer votre carrière ?
"Relancer ? Cela fait plus de douze ans que je suis pro et tout s’est toujours bien déroulé. J’ai toujours posé mes propres choix. Et sans regret. J’ai joué au Standard, le plus grand club belge et j’y ai gagné des titres. Je suis devenu le transfert record du pays en signant à Everton et j’ai ouvert la porte vers la Premier League à d’autres Belges. J’ai ensuite, grâce à mon boulot à Everton, pu signer à Manchester United où j’ai gagné deux coupes (FA Cup et Coupe de la Ligue) et l’Europa League. La seule chose qui me manque, c’est un titre en championnat. Mais aurais-je voulu changer le cours de ma carrière ? Certainement pas."
Vous ne rêvez donc plus d’un retour en Europe ?
"Non, je veux donner le maximum. Ici, en Chine. Je le répète, il s’agit d’un vrai défi pour moi."
Un retour en Belgique est envisageable ? C’est ce que Lucien D’Onofrio, le patron sportif de l’Antwerp, laissait sous-entendre…
"Why not ? Si mon corps le permet, c’est possible. Lucien a beaucoup fait pour moi. Il a lancé ma carrière et m’a emmené à Everton."
Avez-vous encore des rêves sportifs ?
"Nous allons nous battre pour le titre en Chine et faire au mieux en Ligue des champions asiatique."
Oui, mais vous ne citez pas l’Euro 2020…
"On verra bien. Je n’ai pas très envie d’évoquer ce sujet maintenant. Je réfléchis encore à mon avenir chez les Diables."
En 2017 vous disiez qu’un transfert en Chine signifierait la fin de votre carrière internationale. Quelle est désormais votre vision des choses ?
"Que je dois encore y penser. Une semaine, un mois ou même quelques mois. Je veux d’abord bien m’installer en Chine. Je déciderai ensuite."
Avez-vous déjà discuté avec le sélectionneur national ?
"Non. N’est-il pas plus logique que je prenne contact avec lui une fois ma décision prise ?"
Vous sentez-vous respecté chez les Diables ? Vous avez souvent été critiqué par les fans, les consultants. Souvent avec moins de nuance que pour d’autres joueurs…
"C’est vous qui le dites. Si j’avais dû écouter les médias, j’aurais arrêté le football lorsque j’étais encore au Standard. Je n’écoute jamais ce qu’on dit sur moi. Seuls les faits comptent. J’ai toujours joué à fond pour l’équipe nationale. N’ai-je pas marqué contre l’Algérie (Coupe du monde 2014) et contre le Japon (2018) ? Sans cela, nous n’aurions pas été aussi loin dans ces compétitions. J’ai beaucoup marqué. De cette génération, seuls Romelu Lukaku et Eden Hazard sont devant moi. Ceux qui me critiquent n’ont rien compris au football."
Cela ne vous fait pas mal d’entendre ce genre de choses ?
"Ça rentre par une oreille et ressort par l’autre. Littéralement. J’accepte qu’on me critique. Pas de souci. Je sais que dans mes clubs, dans les vestiaires et dans le groupe des Diables, mes qualités ont été respectées. Cela m’a offert de beaux souvenirs. Chaque étape dans ma carrière a été la bonne."
Si on suit votre logique, le départ en Chine l’est également…
"Oui. Aucun regret."