Liverpool - Real: deux équipes pour le même prix
Le Real Madrid et Liverpool ont quasiment investi autant pour construire leur effectif. Avec deux stratégies différentes
- Publié le 24-05-2018 à 10h07
- Mis à jour le 24-05-2018 à 10h09
Le Real Madrid et Liverpool ont quasiment investi autant pour construire leur effectif. Avec deux stratégies différentes
D’un côté, 445,5 millions. De l’autre, 441,5. Le Real Madrid et Liverpool ont dépensé plus ou moins la même somme pour bâtir leur effectif. Mais derrière ce point commun se dessinent deux types de politiques qui rappellent que les deux finalistes de la C1 n’ont pas le même terrain de chasse en termes de mercato.Au Real, une révolution en vue ?
Il faut y voir un paradoxe mais aussi une volonté de la politique du club. Longtemps champion des transferts, le Real Madrid a traversé les deux dernières saisons en dégageant un excédent de 7,5 millions en 2016/17 et de 87,5 millions cette saison. Un chiffre assez incroyable gonflé notamment par les ventes d’Alvaro Morata pour 66 millions et de Danilo pour 30 qui, avec le recul, apparaissent comme d’excellentes affaires pour des doublures qui ne voulaient plus l’être à Madrid mais qui l’ont quand même été à Chelsea et à Manchester City. Plutôt que de concurrence, l’effectif a été régénéré par l’arrivée de Theo Hernandez et Dani Ceballos.
Mais cette politique visant à miser sur des promesses de Liga n’a pas vraiment porté ses fruits : tant l’ancien défenseur de l’Atletico que l’ex-milieu du Betis ont stagné.
Le prochain marché va marquer le retour du Real Madrid au premier plan. Le recrutement du prodige brésilien, Vinicius Junior, acheté 45 millions l’an passé et qui va débarquer cet été en provenance de Flamengo, est déjà acté. Dès cet hiver, Marca avait évoqué "une révolution" à venir, avec une enveloppe estimée à 300 millions d’euros.
Depuis, les pistes affluent, notamment en pointe entre Mauro Icardi (Inter Milan) et Robert Lewandowski (Bayern Munich) sans oublier le fantasme Neymar ou le dossier Eden Hazard et désormais Leon Bailey pour combler le départ annoncé de Gareth Bale. Florentino Pérez, dont le dernier gros transfert remonte à juillet 2014 avec les 75 millions d’euros versés à Monaco pour James Rodriguez, est décidé à frapper fort. Et ceux qui se mettent en vitrine lors de la Coupe du Monde en Russie l’intéresseront fortement et forcément.
Liverpool aux deux visages
Virgil Van Dijk et Andrew Robertson qui forment la partie gauche de la défense des Reds symbolisent d’une certaine manière l’ambivalence de leur club en matière de recrutement.
D’un côté, le défenseur le plus cher de l’histoire, arrivé contre 80 millions d’euros l’hiver dernier, qui apparaît comme le plus gros investissement du club, tant en termes d’indemnités de transfert que de salaire (voir par ailleurs).
De l’autre, l’international écossais venu de Hull à l’intersaison qui prouve que Liverpool entend rester un club britannique en étant à l’écoute du marché local. Sans pour autant rentrer dans la surenchère autour des sujets de Sa Gracieuse majesté.
À l’arrivée, l’effectif possède une forte teinte anglaise : sur les 27 joueurs alignés cette saison en championnat, 37 % d’entre eux sont anglais. Seul Arsenal (33 %) s’en rapproche dans le Top 6, Manchester United plafonne à 30 %, Tottenham à 28, Manchester City à 24 et Chelsea à 15. De quoi entretenir cet ancrage populaire auprès des supporters qui ont les yeux de Chimère pour Trent Alexander-Arnold qui porte l’héritage des Scousers.
Mais la manière avec laquelle les dirigeants ont ficelé l’arrivée de Van Dijk rappelle aussi qu’ils sont prêts à investir massivement. Ce qui se traduit par le recrutement bouclé cet hiver pour cet été de Naby Keita. Conscients de ne pas appartenir au premier cercle des grands clubs européens, les dirigeants misent sur ce type de profils capables d’exploser chez eux, à l’instar de Mohamed Salah venu de Rome, Roberto Firmino d’Hoffenheim ou Sadio Mané de Southampton.
Christian Pulisic (Dortmund), Thomas Lemar (Monaco) et Nabil Fekir (Lyon) pourraient les imiter.