Denis Odoi: "Il faut y aller pour me battre dans les duels"
Denis Odoi dépanne comme défenseur central à Fulham.
- Publié le 05-01-2018 à 14h00
- Mis à jour le 05-01-2018 à 14h02
Denis Odoi dépanne comme défenseur central à Fulham. Pour Denis Odoi, il vit "une bonne saison" du côté de Fulham. L’été avait pourtant mal débuté pour le latéral. Blessé en préparation, il est revenu sur le tard. "Au début de la compétition, en fait", précise-t-il.
Il dépanne donc à droite, à gauche et, nouveauté, dans l’axe.
Expliquez-nous comment, après tant d’années sur les flancs, vous avez commencé à jouer comme défenseur central.
"J’ai un peu patienté quand je suis revenu de blessure. J’ai été aligné à gauche puis une fois dans l’axe car il le fallait. L’un des défenseurs centraux a été exclu et j’ai dû prendre sa place après seulement deux minutes. J’ai directement bien joué."
Vous êtes fixé à ce poste ?
"Je suis le troisième défenseur central. Je dépanne quand il le faut. Et avec les matches qui s’enchaînent… J’amène de la concurrence dans l’axe. Je joue aussi parfois à gauche. Selon les besoins. Le back droit, Ryan Fredericks, est, lui, indiscutable."
Le poste dans l’axe est-il comparable à celui de latéral ?
"C’est très différent. Sur un côté, tu es limité. Dans l’axe, il y a plusieurs options. L’autre différence est la diminution des situations de un contre un. Chose qui arrive toujours sur le côté. J’ai toujours beaucoup communiqué sur le terrain et être dans l’axe me permet d’avoir le jeu devant moi quand je dois diriger."
Quelles sont les consignes que vous recevez ?
"Notre coach aime bien que la défense centrale monte avec le ballon."
Vous devez compenser le fait que vous n’êtes pas une tour de 190 cm…
"Je suis très fort de la tête sans être grand. Je possède la meilleure détente de l’équipe, ça aide. Peu d’attaquants peuvent gagner des duels face à moi. Ou alors, il faut y aller."
Vous êtes du genre à bousculer les plus grands ?
"Je suis assez agressif dans les duels. Le coach me fait confiance à ce niveau-là. Nous avons une équipe assez gentille. Moi, je ne suis pas comme ça. J’ai toujours été à fond au duel."
Le football anglais vous plaît-il ?
"L’intensité est folle. On dirait qu’il n’y a que des contre-attaques tellement ça va d’un côté puis de l’autre. Il y a tous les styles d’équipes. Certains balancent vers de grands attaquants, d’autres, comme nous, jouent au football. Puis, à part Wolverhampton qui est le numéro 1 cette saison, tout le monde peut battre tout le monde."
Vous êtes loin du haut du tableau alors que vous étiez l’une des meilleures équipes la saison passée…
"Notre position au classement est décevante. Nous étions parmi les favoris à la montée en début de saison. Nous avions fini la saison à bloc malgré un échec en playoffs. Nous avons toutefois connu un mauvais début de saison. Notre meilleur joueur, Tom Cairney, était blessé. Puis, d’autres cadres n’étaient pas au niveau. Nous jouons toutefois de mieux en mieux. Il nous manque juste un vrai buteur et tout ira mieux. Nous pouvons espérer revenir dans la course même si les deux premières places sont, je pense, impossibles à atteindre."
"Notre public est riche et aime le beau foot"
"Si ça coupe, je vous rappelle. Je suis dans le métro." Denis Odoi se comporte en vrai Londonien. "Et oui", sourit-il. "On s’adapte à cette immense ville de Londres."
Vous appréciez la vie là-bas ?
"Oui. Il y a toujours quelque chose à faire. J’en profitais peut-être davantage la saison passée. Je suis papa depuis peu et profite de mon temps libre pour rester à la maison. J’aime bien aller faire un tour dans le centre mais en période de Noël, c’est de la folie. Il faut y aller en semaine car le week-end, c’est le bordel. Par contre, le fait de vivre à l’étranger te fait reconsidérer certaines choses sur ton propre pays. Je vois davantage les bons côtés de la Belgique."
La période de Noël, justement, c’est assez spécial quand on joue en Angleterre. C’est un moment que vous appréciez ?
"Le Boxing day , c’est une belle tradition mais c’est très intense. Parfois, je regarde les sites d’info belges et je vois qu’on parle de programme chargé quand il y a deux matchs en trois jours. Ici, c’est rare quand il n’y a pas ça. La Championship est l’une des compétitions les plus compliquées au monde et ce n’est pas pour rien."
Il a donc fallu la jouer calme pour les fêtes…
"Le football à Noël et au Nouvel An est une tradition. Il faut l’accepter même si ça veut dire qu’il faut faire une croix sur les fêtes de famille."
On dit de Craven Cottage qu’il est l’un des plus chouettes stades de Londres. Vous confirmez ?
"À Londres, il y a beaucoup de touristes dans les grands clubs. Ce sont des supporters de l’équipe mais qui voient habituellement les matchs à distance. Les touristes ne viennent pas trop à Fulham. Il n’y a que des vrais fans ou presque. Notre chance est de pouvoir compter sur des fans vraiment tranquilles. Pas comme ceux de Leeds ou d’Aston Villa. Ce sont des gens riches qui viennent du coin. Ils ont plus dans leur vie que le foot. Ils aiment avant tout le spectacle. Ce sont de vrais amateurs de foot qui peuvent se satisfaire d’un nul si le spectacle a été à la hauteur. C’est assez agréable."
"J’étais intéressé par un passage à Gand"
La rumeur au sujet d’un retour de Denis Odoi en Belgique a occupé tout l’été. Longtemps cité à Gand, il n’a finalement pas signé. "J’étais pourtant intéressé. Ils ont fait le forcing cet été et s’étaient déjà renseignés l’été passé. Fulham a été mis au courant et a fixé un prix. La Gantoise n’avait pas de souci à payer la somme réclamée."
Denis Odoi et sa famille étaient déjà psychologiquement de retour en Belgique. "C’était le bon moment car ma femme allait accoucher. On se disait que ça pouvait être chouette de se rapprocher de la famille."
C’était sans compter sur l’intervention du fils du propriétaire du club. "Il m’aime bien et s’est interposé. Il a regardé le prix et a dit qu’avec ce montant, il ne pouvait pas acheter une alternative du même niveau. Soit Gand donnait beaucoup plus, soit je restais."
Il n’a finalement pas quitté Craven Cottage. "C’était un coup mental. Mais bon, je ne suis pas malheureux ici. Loin de là. C’est juste que je ne jouais pas trop à ce moment-là et que Hein Vanhaezebrouck me voulait vraiment à La Gantoise. La dernière fois qu’un coach voulait me transférer, c’était Peter Maes à Lokeren. Et je n’ai pas regretté."