Plus précoce que Neymar et moins brouillon que Vinicius Junior: voici Rodrygo, le vrai faux Brésilien

Avec son triplé face à Galatasaray, la pépite du Real Madrid fait parler d'elle.

"Tombé du ciel", "en avance sur l'avenir", "il illumine Bernabeu": la presse madrilène n'a pas caché son optimisme au lendemain du festival du jeune brésilien face à Galatasaray. Pour lui, c'était le genre de soir où "tout vous réussit. Vous n'avez plus aucune limite", comme l'expliquait Eden Hazard il y a quelques années en évoquant sa prestation contre Lyon en Coupe de France, un soir de mars 2009: un but et deux assists pour une qualification 3-2 en prime time sur France Télévisions. C'est ce match, plus que d'autres, qui l'avait révélé en France. Rodrygo, lui, a visé un public plus large, avec la Ligue des Champions. Et puis, forcément, un triplé marque encore plus les esprits. D'une frappe sèche du gauche, d'une superbe tête, puis d'un pointu du droit, le natif d'Osasco (ville de la banlieue de Sao Paulo) a commencé à écrire sa légende à même pas 19 ans dans un club qui a pourtant l'habitude de s'appuyer sur des produits finis.

Le jeune brésilien, recruté pour 45 millions d'euros cet été, ressemble déjà au coup du siècle. S'il n'a pas coûté plus cher au Real l'été dernier, c'est peut-être à cause de quelques blessures en début d'année qui l'avaient empêché de confirmer sa belle saison 2018 à Santos. C'est aussi, sans doute, à cause de la situation financière de son club qui avait forcé les dirigeants brésiliens à faire rentrer des liquidités, mettant au passage le Real en position de force lors des négociations. Au lendemain de ce match contre Galatasaray, on imagine que le prix théorique du garçon a au moins doublé. Florentino Perez et Zizou peuvent se frotter les mains...

Bien sûr, ses prestations demanderont d'être confirmées. Mais quand on le voit jouer, Rodrygo ne ressemble pas vraiment au diamant brut qui doit encore être poli pendant des mois et des mois. La comparaison avec Vinicius Junior lui est d'ailleurs à ce titre favorable. Pourtant, son compatriote avait mis la barre haut, la saison dernière, avec 7 buts et 13 assists pour le Real. Mais le jeu de l'ancien attaquant de Flamengo, qui est pourtant de 18 mois son aîné, est bien moins épuré que celui de Rodrygo. Une statistique le démontre parfaitement: en ce début de saison, Vinicius Junior a tenté 33 dribbles en 430 minutes de jeu, soit un dribble toutes les 13 minutes, pour seulement 39% de réussite dans l'exercice. Rodrygo ne tente sa chance que toutes les 26 minutes, soit deux fois moins. Avec un pourcentage de réussite bien meilleur: 57%.

Mieux intégré dans le collectif du Real, celui qui est actuellement utilisé comme ailier droit fait jouer ses partenaires et s'entend à merveille avec Benzema, qui adore dézoner pour venir combiner avec son nouvel équipier tout comme avec Eden Hazard, à gauche: "Tout est plus facile avec Benzema. C'est un crack. Un 10 qui joue en n°9. Je suis très heureux de jouer avec lui", lâchait Rodrygo après la rencontre de ce mercredi. Zidane, lui, ne cache pas sa satisfaction au sujet de sa pépite: " Il montre à chaque fois qu’il joue bien, et c’est pourquoi il joue. On peut dire beaucoup de choses sur lui, mais si je dois retenir une chose, c’est qu’il est très intelligent et qu’il apprend vite."

La bonne entente entre l'ailier et son nouveau mentor semble d'ailleurs réciproque. Rodrygo déclarait ceci à propos de Zizou, il y a quelques semaines: "Quand je l'ai rencontré, j'ai commencé à trembler. Depuis le début, il m'a toujours bien traité et m'a beaucoup appris. Au début de la saison, je me suis blessé. Je me sentais presque déprimé, mais il venait tous les jours au département de médecine pour me parler et me remonter le moral. C’était très important pour moi de garder la tête froide et de me motiver pour ma convalescence. Et je suis devenu encore plus fort."