Witsel, Defour, Weiler, arbitrage, etc.: Lucien D'Onofrio a souvent vu juste dans ses prédictions
- Publié le 25-10-2017 à 11h25
- Mis à jour le 25-10-2017 à 11h36
Ces dernières années, l’ancien homme fort du Standard a fait quelques prédictions… L’heure des retrouvailles a enfin sonné ! Six ans, quatre mois et trois jours après le rachat du club par Roland Duchâtelet le 23 juin 2011, Lucien D’Onofrio retrouvera le Standard ce jeudi soir à Deurne en tant que manager sportif de l’Antwerp.
À Sclessin, les supporters n’ont évidemment pas oublié celui qui a ramené le titre en Cité ardente 25 ans après. À Liège comme partout ailleurs, Lucien D’Onofrio a souvent été décrit comme un précurseur en avance sur son temps. À travers plusieurs déclarations choisies tout au long de ces dix dernières années, nous avons vérifié la pertinence et la véracité des prédictions de Lucien D’Onofrio et le taux de réussite est plutôt élevé.
1. Vrai: "Il faut restructurer la D1. Je n’ai pas la solution et je ne veux pas dire qu’il faut passer à 12, 14 ou 16 clubs, mais il faut faire quelque chose"
Il y a dix ans, Lucien D’Onofrio pointait les limites de la formule du championnat à 18.
Alors que son Standard venait de retrouver le sommet du football belge, Lucien D’Onofrio pensait déjà au futur de notre compétition, conscient des limites du système de l’époque. Lucien D’Onofrio avait vu juste puisque les playoffs verront le jour deux ans plus tard en 2009. Aujourd’hui, alors que nous en sommes déjà à la neuvième saison, ce système fait toujours polémique. En 2016, Lucien D’Onofrio nous parlait à nouveau du système de playoffs. "L’objectif était d’améliorer le niveau du foot belge et que des équipes belges puissent gagner l’Europa League. Mais pour le moment, il y a trop de matchs. Il faut alléger le calendrier. Revenir à l’ancien système n’est pas une solution, car tout pouvait être plié après vingt journées." Là encore, il avait vu juste puisqu’aujourd’hui, nombreux sont les clubs à solliciter une refonte du système pointant également le déséquilibre entre la D1A et la D1B.
2. Vrai "Il ne suffira pas de vouloir aider les arbitres avec la vidéo ou en augmentant le nombre d’arbitres, il faut aussi les aider à passer un palier"
Lucien D’Onofrio sur la problématique de l’arbitrage.
En Pro League, l’arbitrage a souvent été au cœur des débats, et ce, depuis des décennies. C’était déjà le cas il y a dix ans lorsque Lucien D’Onofrio dressait un constat alarmant. Aujourd’hui, le nombre d’arbitres au bord du terrain a bien augmenté (en playoffs) tandis que la vidéo a également fait son apparition dans notre compétition avec le lot de polémiques que cela engendre. Depuis plusieurs saisons, certains referees dont le faible niveau a été pointé du doigt, ont rangé le sifflet tandis que d’autres font encore de la résistance. Enfin, sur la scène internationale, notre arbitrage n’est plus ce qu’il était même si la nouvelle génération semble prometteuse, ce qui donne là aussi raison à la projection de D’Onofrio.
3. Faux: "Michel Preud’homme a justifié son départ en disant que le projet était meilleur à Gand. Nous verrons bien quel est ce fameux projet"
En décembre 2008, Lucien D’Onofrio doutait du projet gantois.
Plus de six mois après, c’est un Lucien D’Onofrio, quelque peu amer, qui revient sur le départ de Michel Preud’homme à Gand. Le patron du Standard doute clairement du projet soumis par la direction gantoise à son ancien coach qui, lui, déclarera, en parlant du Standard : "Pour moi, et avec moi, j’estime qu’il ne s’agissait plus d’un projet." La fin de saison donnera raison à Lucien D’Onofrio puisque le Standard remportera un second titre consécutif (notamment suite à l’épisode du penalty raté de Ruiz à Gand lors de la dernière journée) tandis que Gand et MPH termineront sur la 4e marche du podium. Mais les saisons suivantes donneront tort à D’Onofrio puisque Gand remportera la Coupe et sera sacré vice-champion avec Preud’homme avant de remporter le premier titre de son histoire en 2015, dans son tout nouveau stade, devenant ainsi un des grands clubs belges.
4. Vrai: "Witsel vaut déjà au moins le double du prix payé par Benfica"
Sur la valeur marchande de Witsel suite à son transfert au Portugal.
Quelques mois après le transfert d’Axel Witsel à Benfica, Lucien D’Onofrio lançait une projection quant à la valeur marchande de son ancien joueur au Standard. Vendu 9 millions d’euros, bonus compris, par Roland Duchâtelet, Axel Witsel sera cédé au Zenit Saint-Pétersbourg, huit mois plus tard, pour la coquette somme de 40 millions d’euros soit plus de quatre fois le prix payé au Standard ! En octobre 2011, Lucien D’Onofrio n’était donc pas loin de la vérité en précisant que le Diable Rouge valait déjà au moins le double. En 2013, D’Onofrio évoquera à nouveau le départ de Witsel de Sclessin assurant : "Avec moi, un seul élément, Steven Defour, avec qui un accord avait été trouvé, aurait obtenu son bon de sortie. Les autres (NdlR : Carcela, Mangala et donc Witsel) seraient restés un an de plus au moins."
5. Vrai et Faux: "Quitter le Standard signifierait la fin d’un chapitre, pas que j’ai lu tout le livre"
En février 2011, Lucien D’Onofrio évoque son avenir et un possible départ.
Au moment de faire cette déclaration, le Standard tarde à retrouver le Top 6 (il sera finalement vice-champion perdant le titre à la dernière journée). Lucien D’Onofrio évoque l’avenir du club mais surtout le sien et l’homme fort du Standard jette le trouble, comme s’il savait ce qui se tramait en coulisses. Il sent que son aventure en bord de Meuse touche à sa fin. Lucien D’Onofrio quittera bien le club en juin de la même année pour faire place à Roland Duchâtelet. Le nouveau chapitre dont il faisait allusion se nomme l’Antwerp et il l’entamera plus de six ans plus tard confirmant ses déclarations de 2011 tout en contredisant celle tenues en mai 2007 juste après avoir ramené le titre à Sclessin : "Si j’arrêtais de m’occuper du Standard, je ne redeviendrais jamais agent de joueurs. Reprendre un autre club ? Je ne le pense pas : ce n’est vraiment pas facile."
6. Vrai: "René Weiler est un jeune entraîneur avec une personnalité, il faut lui laisser le temps"
La saison dernière, Lucien D’Onofrio a soutenu l’ex-coach anderlechtois.
En novembre 2016, René Weiler était sur la sellette à Anderlecht suite à une série de mauvais résultats. Quelques semaines plus tard, alors que les observateurs n’étaient toujours pas convaincus par l’entraîneur suisse, Lucien D’Onofrio appelait au calme et à la patience, persuadé que Weiler pouvait réussir. En mai dernier, Anderlecht était sacré champion après deux années de disette donnant ainsi raison à celui qui, tout un temps, s’était rapproché de Roger Vanden Stock et ce, même si Weiler et Anderlecht se sont séparés en septembre dernier.
7. Vrai: "Defour à Burnley ? C’est la Premier League, tout va à 200 à l’heure, il doit gérer son corps mais le talent, il l’a"
Sur le niveau de son ancien joueur après son passage à Anderlecht.
Lucien D’Onofrio a toujours défendu ses poulains. Steven Defour, pour lequel il s’est battu en 2006 afin de l’attirer à Liège, en fait partie. Après son épisode anderlecthois loupé, l’ancien capitaine du Standard a migré vers la Premier League. Ce transfert a suscité les doutes voire même les moqueries de certains observateurs persuadés qu’il n’y réussirait pas. Mais suite à une saison 2016-2017 en dents de scie, Steven Defour est désormais un titulaire indiscutable disputant l’intégralité des matchs de Premier League et tapant ainsi dans l’œil de Martinez qui le préfère,notamment, à Radja Nainggolan.