Pour Lokonga, Kompany est de loin au-dessus de Vanhaezebrouck
Albert Sambi Lokonga, de retour après six mois d’absence, estime qu’il va encore plus loin tactiquement que Vanhaezebrouck.
- Publié le 13-07-2019 à 14h09
Albert Sambi Lokonga, de retour après six mois d’absence, estime qu’il va encore plus loin tactiquement que Vanhaezebrouck. On pourrait presque le considérer comme un transfert. Absent depuis mi-décembre, Albert Sambi Lokonga a repris l’entraînement collectif lors du stage aux Pays-Bas la semaine passée. Pile dans le timing prévu par les médecins après son opération des ligaments croisés du genou le 22 décembre. "Mais il faudra du temps avant de pouvoir rejouer en compétition, tempère-t-il. Je vise le mois de septembre pour être prêt. Mon corps doit se réhabituer à jouer au foot et à prendre des coups."
Comment avez-vous vécu la rééducation ?
"Le troisième mois fut le pire. Tu te dis que tu n’es qu’à la moitié mais la routine commence déjà à peser. À partir du quatrième mois, j’ai retrouvé le moral et le reste est vite passé finalement."
Avez-vous déjà parlé avec Kompany, qui s’y connaît en retour après une blessure ?
"Il m’a dit qu’il était là en cas de besoin. Je sais qu’il sera de très bon conseil vu tout ce qu’il lui est arrivé. J’espère quand même ne pas avoir autant de blessures que lui dans ma carrière (sourire)."
Vanhaezebrouck était l’entraîneur au moment de votre blessure. Vous revenez et c’est Kompany à la barre. Avez-vous déjà noté des différences ?
"Il y a la jeunesse de Kompany. Il est proche de la nouvelle génération. Vanhaezebrouck était quelqu’un de très ouvert. Tu pouvais même lui parler de ta copine et tout ça. Mais Kompany est quand même plus proche de tous les jeunes du groupe."
Tactiquement, c’est différent aussi ?
"Kompany, c’est encore deux niveaux au-dessus de Vanhaezebrouck. Tout est programmé. Dès la relance du gardien, tout le monde sait ce qu’il faut faire. Vanhaezebrouck aimait aussi les séquences mais il laissait beaucoup de liberté offensivement. On sent que Kompany a beaucoup appris avec Guardiola. Il nous l’a dit d’ailleurs. Je comprends. Moi, j’ai déjà beaucoup appris avec Emilio Ferrera chez les U21. Je n’imagine donc même pas ce que ce doit être avec Guardiola. Sans savoir que Kompany allait venir, j’étais fan de la philosophie de Manchester City. J’adore regarder les équipes qui jouent du beau football."
Comment gère-t-il sa double casquette de manager/joueur au quotidien ?
"C’est la question que je me suis directement posée quand j’ai appris la nouvelle. Il parvient très bien à le faire finalement. Il s’implique très fort dans les deux rôles. C’est notre coach mais aussi un équipier. La seule différence, c’est qu’il se change dans le vestiaire du staff, pas dans celui des joueurs."
Quel objectif avez-vous cette saison ?
"Quand tu es formé à Anderlecht, tu veux toujours gagner. Donc, on doit viser le titre."
Vous avez fini à la 6e place, l’an dernier. Est-il déjà réaliste de viser le titre ?
"On est conscient qu’on peut faire beaucoup mieux. Regarder la Coupe d’Europe va aussi nous faire mal et nous donnera encore plus de motivation pour le championnat le week-end."
Les nombreux jeunes du groupe ont-ils progressé ?
"Oui, beaucoup. La mauvaise saison nous a appris beaucoup de choses."
Quel est le jeune qui va exploser, cette saison ?
"Si je ne peux en citer qu’un, je dirais Doku. S’il reçoit du temps de jeu, il va faire très mal."
Une dernière chose : racontez-nous votre voyage au Congo pendant votre rééducation.
"C’était la première fois de ma vie que j’allais dans le pays de mes parents. J’y suis allé avec ma maman et mes conseillers. J’ai vu des gens de ma famille en vrai pour la première fois. C’était émouvant. Je ne m’attendais pas à voir le Congo ainsi. La joie de vivre des gens m’a vraiment marqué."
Les Congolais vous demandaient-ils de choisir leur sélection plutôt que les Diables, comme votre grand frère Mpoku ?
"Tout le temps (rires). Et j’ai toujours répondu la même chose : je ne sais pas encore. Je suis allé voir un match de l’équipe nationale. Il y avait 100 000 personnes dans le stade. Il y avait une atmosphère de dingue. Quelque chose qu’on ne connaît pas en Belgique."
Avez-vous suivi la CAN du Congo (élimination en 1/8es) ?
"Oui. Avec tous les talents qu’il y a, le Congo aurait dû faire mieux. Ce n’est pas normal d’avoir des résultats ainsi. Les gens sont très critiques au pays. Tu es un Dieu quand tu gagnes mais quand tu perds… Il y a une grosse pression. Après les deux premières défaites en poule, les joueurs ont dû faire une vidéo pour s’excuser auprès du peuple. Vous imaginez toutes les vidéos qu’on aurait dû faire avec Anderlecht la saison passée (rires) ?"