Mais où est Charly ?
- Publié le 11-10-2017 à 06h56
- Mis à jour le 11-10-2017 à 06h59
"Vous faites des sacrifices, travaillez très dur, donnez plus qu’attendu et plus souvent que vous ne le pouvez car vous aimez ce que vous faites. Et que recevez-vous en retour ? Littéralement rien. Ceci étant dit, je continuerai de m’impliquer avec le même engagement et la même ferveur" - Charly Musonda sur Instagram.
Charly. Permets-moi de te tutoyer. Même si cela va à l’encontre de mes habitudes. Mais puisque tu vas aussi à l’encontre de celles du milieu, autant enfreindre les codes à deux. La lecture de ton petit message sur Instagram où tu te plains de ta situation m’a laissé pantois.
Dans un monde normal, cette semaine, tu n’aurais pas dû rester à Cobham à t’entraîner sans relâche comme tu l’as visiblement fait. Non, vendredi soir, tu aurais dû être à Louvain. Et ce mardi, il faisait beau à Larnaca. Le soleil chypriote t’aurait peut-être remonté le moral qui n’est pas au beau fixe apparemment.
Mais voilà, tu as décidé le mois dernier de ne pas venir en Espoirs parce que tu attendais un appel des A. Roberto n’a pas téléphoné. Johan, non plus. Il n’avait pas à le faire de toute façon. D’autres membres de la fédération l’ont fait par contre. Sauf que tu n’as pas daigné décrocher alors que quand le nom de certains de tes coéquipiers des Blues s’affiche sur ton smartphone, tu dégaines aussi vite que tu peux le faire balle au pied, à l’entraînement.
Passons sur cet épisode. Tu n’as finalement même pas 21 ans puisque tu les fêteras ce dimanche au lendemain de Crystal Palace - Chelsea où tu resteras sans doute sur le banc dans le meilleur des cas ou ailleurs si Antonio Conte rime avec connecté.
Tu en es sorti contre Nottingham et tu as marqué ton premier but pour les Blues le mois dernier. Tu as couru partout. Tu as même pleuré. Après tout, tu n’es qu’un enfant, finalement, dans ce monde. Ton amour pour le jeu apparaît sincère. Il suffit de te voir après un entraînement. Oui, ton talent est rare. Singulier. Comme la manière dont tu as pour l’instant de le gâcher. Le terme est trop fort ? Peut-être. Mais après tout, il faut savoir dire les choses.
Se voir trop beau est un piège dans lequel tu es en train de tomber. La tête la première. La presse, en te surmédiatisant, a sa part de responsabilités. Autant l’admettre. Comme il est peut-être pour toi le moment d’admettre que tu te perds à travers ton comportement des dernières semaines.
Tu as encore tout le temps devant toi, mais à ton âge, cet Eden Hazard que tu admires tant et que tu peux côtoyer au quotidien avait déjà signé un doublé Coupe - Championnat en France en étant élu meilleur joueur de Ligue 1, empruntant un tout autre chemin. À toi maintenant de trouver le tien. Le bon.