La métamorphose d’Eden Hazard chez les Diables: "Le brassard a tout changé pour moi"
Eden Hazard est en lutte avec Romelu Lukaku pour être le Diable le plus décisif de l’histoire.
- Publié le 19-11-2019 à 06h57
- Mis à jour le 21-11-2019 à 19h14
Eden Hazard est en lutte avec Romelu Lukaku pour être le Diable le plus décisif de l’histoire. Marc Wilmots vit des moments compliqués en Iran sur le plan sportif, mais Eden Hazard lui aura mis un peu de baume au cœur lundi soir, depuis l’auditorium du centre national de Tubize.
Quand on l’a confronté à ses statistiques individuelles, impressionnantes depuis trois ans chez les Diables, la star du Real Madrid a expliqué ce qui avait fait la différence : l’obtention du brassard de capitaine. Une décision de Wilmots juste avant l’Euro 2016. "Quand j’ai été nommé capitaine, j’ai compris que je devais être encore plus un exemple pour l’équipe. J’étais le leader technique et je devais le montrer. C’est ce qui explique mes stats."
Le pouvoir d’un bout de tissu peut être insoupçonné : avec le brassard, Hazard a inscrit 20 buts et donné 21 passes décisives. En 42 apparitions. Vous aurez fait le compte vous-même : il est pratiquement décisif à tous les matchs quand il a le brassard. Sa réputation de joueur qui privilégie la beauté à l’efficacité peut être rangée au placard.
Sans même s’en rendre compte, le Brainois de 28 ans est au coude à coude avec Romelu Lukaku pour le titre du Diable le plus décisif de l’histoire. Après son show à Saint-Pétersbourg, Hazard en est à 64 actions décisives en équipe nationale (32 buts + 32 assists), à juste une longueur de l’attaquant de l’Inter (65 actions décisives, 52 buts + 13 assists). Bien loin devant tous les autres joueurs offensifs, d’aujourd’hui et d’hier.
Et si Eden avait la rage de Romelu…
N’imaginez pourtant pas qu’Eden Hazard est devenu un killer. Il n’aura jamais la mentalité de l’avant-centre et il reconnaît facilement. "Je ne joue pas pour mes stats. Je monte sur un terrain pour faire du Eden, pour prendre du plaisir. J’essaie d’être décisif dès que possible mais je perds cet instinct quand le match est plus facile. Quand on mène 6-0 à la mi-temps, je me dis que la rencontre est terminée pendant que d’autres veulent aller continuer à marquer pour battre des records. C’est mieux de briller quand il y a de l’enjeu. J’ai plus envie quand c’est difficile."
On peut tirer deux constats de cette tirade :
- Hazard aurait sans doute largué Lukaku dans leur duel du Diable le plus décisif s’il l’avait vraiment voulu.
- Espérons avoir le parcours le plus compliqué possible à l’Euro, comme au dernier Mondial où les Diables avaient choisi la voie la plus difficile en battant l’Angleterre dans le dernier match du groupe.
On pourrait même en ajouter un troisième constat :
- Quel sacré bonhomme quand même, cet Eden Hazard !
"Je rêve de jouer avec Yannis Hazard, mon aîné"
Le capitaine a évoqué l’avenir à plus long terme des Diables. Avec une bonne nouvelle pour les Coupes du monde 2022 et… 2026.
New York, mi-juillet 2026. La Belgique bat le Brésil en finale de la Coupe du monde. L’unique but de la partie est inscrit par Hazard. Yannis (16 ans), sur une passe décisive d’Eden (35), son papa.
De la science-fiction ? Oui, mais rien d’inconcevable non plus.
Le capitaine des Diables l’a confié lundi à Tubize : il voudrait jouer un jour avec son fils aîné, Yannis (9 ans). "J’ai déjà fait les calculs et c’est possible. À 35-36 ans, je ne serai pas encore trop vieux, hein ! Ce serait vraiment beau. J’en rêve."
Derrière l’humour et la bonne humeur d’Eden, on peut quand même lire un message : il ne donne pas l’impression de vouloir dire stop aux Diables dans un avenir proche. "Pour les joueurs de la génération 1985-1986-1987 (NdlR : Kompany, Vertonghen, Vermaelen et Mertens), ce sera peut-être plus compliqué de poursuivre au-delà de l’Euro, même si rien n’est décidé. Mais les autres seront encore dans une bonne tranche d’âge."
À moins qu’une victoire à l’Euro le 12 juillet prochain ne change la donne. "Est-ce que je peux promettre que je continuerai si l’on est champions d’Europe ? Non, je ne peux pas affirmer ça (sourire) ."
Et notre scénario new-yorkais alors ?