Dembélé et Alderweireld dans le rétro: "un talent naturel" et "une très bonne frappe de balle"
- Publié le 16-02-2017 à 13h44
- Mis à jour le 16-02-2017 à 13h56
Dembélé a débuté à 6 ans à Berchem avant de rejoindre le Beerschot à 12. Et dire qu’il n’avait même pas de chaussures pour son premier entraînement. À 6 ans, Moussa Dembélé est emmené par sa maman, Tilly, au terrain de foot de la commune, Berchem. Et dès ses premiers pas, le petit Dembélé impressionne. "On n’apprend pas à jouer au foot à un gamin pareil", se souvient Willy Ludikhuyze, coach des jeunes à Berchem Sport, dans la Gazet van Antwerpen. "On l’appelait l’homme serpent, il slalomait entre les joueurs. Il dribblait tout le monde, comme s’il dansait."
Très vite, Moussa est repéré par le Germinal Beerschot. En 1999 (12 ans), il débarque dans ce qui était, à l’époque, le meilleur centre de formation de Belgique, dans une équipe qui avait fière allure. "Sa génération formait une des meilleures équipes en Europe", se souvient son ami Mohamed Messoudi. "Avec Jan Vertonghen et Tom De Mul notamment, ils avaient gagné la Nike Cup, un tournoi prestigieux."
Moussa Dembélé joue à l’époque à la pointe de l’attaque. Ses forces : sa puissance et sa technique. "Moussa était fan de futsal", nous confie Messoudi. "On jouait dans le même club, le ZVC Hoboken. C’est là qu’il a appris à garder le ballon comme il sait le faire aujourd’hui. Sa technique, sa vitesse d’exécution, son jeu cours et rapide, c’est notamment grâce au futsal. Mais Moussa avait un talent naturel. Ses dribbles, c’est inné."
La suite est logique : le Beerschot lui a fait signer un contrat. À partir de 16 ans, Moussa Dembélé est intégré au noyau A du club. "Même s’il était jeune, il était déjà prêt. Je me souviens qu’à l’entraînement, il gagnait ses duels contre Carl Hoefkens, qui était pourtant notre défenseur le plus solide. Il rendait Carl fou."
Dembélé a fait ses débuts pro le 24 avril 2004, contre Charleroi. Mais à l’époque, son problème était… la conclusion. "Il ne marquait pas assez pour jouer en équipe première. Le coach préférait Cavens et Cadu. Mais il faisait mieux jouer les autres."
Au total, il aura joué 23 rencontres pour le Beerschot (trois buts, deux assists). Et puis le club a décidé de le vendre, en 2005, à 18 ans. "Pour 250.000 euros… Quand on voit ce qu’il est devenu, c’était une mauvaise idée", dit Messoudi. "En Belgique on voit souvent les points faibles."
Il aurait pu rejoindre l’Ajax, dont le Beerschot était un club satellite. "Mais il y avait déjà Ryan Babel", dit Urbain Haesaert, ancien directeur de la formation des jeunes au Beerschot. "Et on ne voulait pas partager les minutes de jeu entre ces deux jeunes."
Raison pour laquelle il s’est retrouvé à Willem II, avec la suite que l’on connaît. "Moussa, c’est un gars très sympa", conclut Messoudi. "Parfois un peu trop. S’il avait plus de caractère, il aurait joué au Real. Il est peut-être parfois un peu trop gentil."
La Belgique leur manque
Dès qu’ils en ont l’occasion, Moussa Dembélé et Toby Alderweireld (qui devraient être titulaires ce soir avec Tottenham, au contraire de Vertoghen, blessé) reviennent en Belgique pour voir leurs proches. Parce que leur foyer leur manque. "Après douze années à l’étranger, cela commence à peser", a récemment déclaré Alderweireld dans Humo. Quitter la Belgique à 15 ans n’a pas été simple pour le défenseur. "Il est très famille", confirme Urbain Haesaert. "Il savait qu’il faisait le bon choix, mais c’était difficile."
Le constat était le même pour Moussa Dembélé, qui est, lui, parti à 18 ans, soit il y a 12 ans également. "Il adore sa ville, il adore Anvers et le Beerschot", dit Mohamed Messoudi. "Moussa veut toujours être avec sa famille. Son père, Yaya, vient voir tous ses matches. Londres, ce n’est pas le bout du monde." Une chose est certaine : ils profiteront de leur passage en Belgique, à Gand soit à 60 kilomètres d’Anvers, pour saluer le plus de monde possible.
"Toby n’était pas le plus doué"
Pour Toby Alderweireld, le football commence en 1994. Alors âgé de cinq ans, celui qui est désormais un des meilleurs défenseurs d’Europe débute au Germinal Ekeren, le club de son quartier. Vu son talent, le petit Toby a vite été appelé à jouer avec les équipes plus âgées que lui. "Il était beaucoup plus puissant que les autres", se souvient Walter Cuypers, ancien délégué de l’équipe, dans la GvA. "La différence de talent était énorme entre lui et ses équipiers."
En 1999, lorsqu’il avait 10 ans, le Germinal Ekeren et le Beerschot décident de fusionner pour devenir le Germinal Beerschot Antwerpen. Seuls les meilleurs joueurs peuvent rester et Toby Alderweireld en fait partie. Pourtant, le défenseur n’est pas le meilleur de son équipe. Lors de sa première moitié de saison avec le GBA, il passe son temps sur le banc. "Le coach estimait qu’il n’était pas assez mobile et que son jeu de tête était insuffisant", se souvient son frère, Steve.
"C’est vrai que sa technique et son jeu de tête, surtout pour un défenseur central, n’étaient pas bons", nous confirme Urbain Haesaert, ancien directeur de la formation des jeunes au Beerschot. " Quand je l’ai vu pour la première fois, son talent n’était pas frappant. Il n’était pas le plus doué. Au contraire de Moussa Dembélé ou de Jan Vertonghen."
Mais Toby Alderweireld s’est accroché. Et après la trêve hivernale, son coach a décidé de l’aligner au milieu, devant la défense. "Cela lui a fait du bien", dit Haesaert. "Sa plus grande force, c’était sa frappe de balle. Il était capable d’envoyer de longues transversales et c’était précieux pour l’équipe. Il s’est développé et amélioré à cette position. Cela lui a permis de travailler sa technique, notamment aux côtés de Simon Tahamata."
Alderweireld s’est ensuite imposé et est devenu un des plus grands talents du centre de formation du GBA. "À force de travail", salue Haesaert. "De tous ceux qui ont aujourd’hui émergé, c’est lui qui a le plus progressé, notamment au point de vue technique. Il a beaucoup travaillé sa vitesse sur les premiers mètres et son agilité également."
La récompense est arrivée lorsqu’il avait 15 ans, en 2004 : une offre pour intégrer le prestigieux centre de formation de l’Ajax. "Il a accepté, mais c’était difficile pour lui de quitter sa famille", dit Haesaert. "Mais quand on voit où il se trouve aujourd’hui, je pense qu’il ne le regrette pas."