Christian Kabasele a tourné la page de la Coupe du monde: "J’étais à deux doigts d’être sur la photo"
Christian Kabasele a tourné la page de la Russie et espère s’installer en sélection.
- Publié le 30-04-2019 à 09h14
- Mis à jour le 30-04-2019 à 09h17
Christian Kabasele a tourné la page de la Russie et espère s’installer en sélection. Christian Kabasele sourit. Son pull noir ajusté donne à sa carrure un côté encore plus impressionnant. Ce que Vincenzo Ciuro lui fait remarquer lorsqu’il s’installe sur le plateau du Grand Débrief dont il a été l’invité ce lundi.
Au menu du talk foot de Proximus et de La DH, sa saison, forcément, les Diables aussi, où il souhaite s’ancrer : "l’entraîneur sait qu’il peut compter sur moi, il connaît mes qualités", explique-t-il.
Juste avant, il avait aussi été question de la sélection. De la Ligue des nations mais aussi de son absence à la Coupe du monde qu’il a vite digérée. Mais sur laquelle il a accepté de revenir.
Christian, spontanément, si je vous dis Coupe du monde 2018, que répondez-vous ?
"Déception. Déception d’être passé si proche d’un rêve d’enfant. Quand je vois d’où je viens, mon parcours, être dans les 28 était déjà exceptionnel. Mais mon ambition était de faire la Coupe du monde. J’en étais très proche. J’ai été déçu de ne pas y prendre part."
Comment le sélectionneur vous l’a-t-il annoncé ?
"Le matin même où il a annoncé sa sélection. On s’est retrouvé dans une chambre avec tout son staff et il m’a appris que je n’allais pas faire la Coupe du monde."
Lorsqu’il vous a appelé, vous saviez que c’était pour cela…
"Bien sûr. Au départ, on a un petit espoir parce qu’on entend qu’il l’a dit à certains joueurs la veille. On se dit que peut-être il y a une chance. Mais le matin, quand quelqu’un toque à votre porte alors que jamais personne ne toque à votre porte, vous comprenez…"
À cet instant, vous entendez les explications ou la déception prend le dessus ?
"J’entends, j’écoute ce qu’il a à dire. Je prends note de ses explications. Cela ne servait à rien de se renfermer, la décision était prise, autant l’entendre. Certains entraîneurs prennent des décisions sans les expliquer. Là, il s’est expliqué. Mais cela restera entre lui et moi. Paradoxalement, il a été très positif dans son discours et il a insisté sur le fait qu’il comptait sur moi, que j’avais le potentiel pour continuer à progresser."
Comment avez-vous vécu le Mondial ? En vous disant que vous auriez pu y être ou en tant que supporter ?
"La plupart du temps, on est supporter. Individuellement, c’était l’une des meilleures équipes du tournoi. Je m’en suis surtout rendu compte quand je suis retourné à Tubize en octobre. Quand tu vois la photo de la troisième place, tu te dis ‘j’étais à deux doigts d’être sur la photo’. C’est un sentiment bizarre."
Vous êtes revenu au moment de la fin de la Ligue des nations avec cette élimination rocambolesque en Suisse…
"Cela a été une grosse claque. On avait tout en main pour se qualifier. On mène 2-0 après quelques minutes de jeu. Sur le banc, on se dit qu’on va faire la finale en juin, qu’on aura un match amical en mars et quand on voit le déroulement du match, ils reviennent à 1-2, 2-2. Mais même à 3-2, on est encore qualifié et on se dit que cela va s’arrêter. J’étais à côté de Timothy Castagne, on n’était pas plus paniqués que cela. Puis les buts se sont enchaînés. C’était vraiment une grosse claque et tout le monde était déçu d’avoir laissé passer cette chance-là. On a eu vraiment du mal à digérer cela."
Parce que la perspective de gagner un trophée s’était envolée pour cette génération qui, vu son talent, a les moyens d’en gagner un ?
"Oui. Dans le foot, on ne retient que les vainqueurs. Au niveau national, on va retenir que c’est la meilleure équipe belge qui a fait la plus belle performance. Mais au niveau international, tout le monde s’en foutra. Je suis incapable de citer le troisième de la Coupe du monde 2014. c’est pour dire. Cette génération mérite un trophée. L’Euro est une belle opportunité, il faudra la saisir."
"Watford, c’est la priorité"
Le défenseur a une offre de prolongation dans les mains depuis l’automne.
Résumer sa saison en un mot ? Christian Kabasele n’hésite pas très longtemps. "Bizarre."
"J’ai fait l’un des meilleurs débuts de saison de ma carrière. Puis j’ai eu cette malchance d’être exclu contre Bournemouth assez sévèrement. Après, l’entraîneur a fait tourner et l’équipe a eu de bons résultats. C’est un entraîneur assez conservateur, on va dire, qui veut être juste avec tout le monde, qui a eu la chance d’avoir un très bon noyau. Au moment où je récupère ma place, je me tape contre le poteau contre Chelsea lors du Boxing Day. Après, je ressors de l’équipe pendant deux semaines et les résultats suivent. Je dois attendre mon heure pour revenir."
Qui résonne souvent lors des grands matchs. "Cela veut dire que le coach croit en moi, c’est sûr et certain que ce n’est pas une question de niveau" , explique celui qui estime "avoir franchi un cap, même si cela ne se voit pas sur [son] temps de jeu".
"Sur mon début de saison, mes matchs contre des équipes du top, c’est là que je vois que je peux jouer et être à niveau contre une équipe de Ligue des champions. C’est pour cela que ma saison est frustrante car je n’ai pas pu le montrer mais, à chaque fois que j’ai pu, j’ai répondu présent sur le terrain" , argumente le défenseur lié à Watford jusqu’en 2021 et qui pourrait poursuivre l’aventure un peu plus longtemps.
"Le club a émis le souhait de prolonger mon contrat depuis octobre" , dévoile le Liégeois. "Après, c’est clair que je n’ai pas eu le temps de jeu que j’aurais souhaité avoir. Watford, à l’heure actuelle, c’est ma priorité. Je ne vais pas mentir : ma situation a aussi éveillé l’intérêt d’autres équipes. Même s’il n’y a rien de concret pour le moment. Je discuterai avec la direction en fin de saison."