Carrasco: le puissant Monsieur Wang lui fait peur
Yannick Carrasco a une offre d’un grand club européen et veut quitter la Chine cet été. Mais il devra convaincre le milliardaire à la tête de Dalian.
- Publié le 06-06-2019 à 06h54
- Mis à jour le 06-06-2019 à 08h31
Yannick Carrasco a une offre d’un grand club européen et veut quitter la Chine cet été. Mais il devra convaincre le milliardaire à la tête de Dalian. Quand un journaliste aborde le mercato en conférence de presse, le joueur assis derrière le pupitre se crispe, en général. Pas Yannick Carrasco. Mercredi matin à Tubize, il semblait même heureux que le sujet arrive sur la table, histoire de faire passer clairement son message. "J’ai une offre d’un club européen et j’ai envie d’y aller. J’ai envie de me rapprocher de ma famille en Europe. Même si je suis le joueur le plus important de l’équipe, j’espère que mon club du Dalian Yifang comprendra et me laissera partir."
Un message sans équivoque adressé à ses dirigeants. Mais ce n’est pas gagné pour autant. Avec ses bonnes stats (7 buts et 2 assists en 10 matchs après une demi-saison), Carrasco est la tête de gondole d’un club très ambitieux en Chine. Après s’être sauvé à la dernière journée la saison passée, le Dalian Yifang est en progrès avec une place dans le milieu de tableau actuellement. Ce n’est qu’une étape vers le sommet dans la tête de Wang Jianlin, propriétaire du club et, accessoirement, quatrième plus grande fortune de Chine avec un magot estimé à 24 milliards d’euros. En 2013, il était même le Chinois le plus riche avant de (légèrement) rétrograder.
Fondateur du groupe Wanda, Monsieur Wang est très dur en affaires. "Il gère son club et ses joueurs comme il gère son business : sans faire de sentiments", nous dit un connaisseur du football chinois. "Il sait que Carrasco est son meilleur joueur et il sait aussi que ce sera difficile de lui trouver un aussi bon remplaçant. Et comme l’argent n’est pas un problème pour lui, il ne voit pas vraiment de raison de laisser filer Carrasco, surtout au beau milieu de la saison."
Un point de vue qui fait peur à l’ancien joueur de Monaco et de l’Atletico Madrid. Il ne se voit pas rester en Chine six mois de plus (au moins) jusqu’au prochain mercato. Outre l’aspect familial, il est conscient que la faiblesse du championnat le fait régresser. "C’est une question de rythme. Les réactions deviennent plus lentes sur le terrain. Là où je mettais une seconde à réagir avant, j’en mets deux ou trois maintenant. Mais on peut très bien jouer en revenant du championnat chinois. Regardez Witsel et Paulinho."
L’espoir de Carrasco, c’est que le club européen qui s’est manifesté est très concret. Il a même déjà fait une offre. "Il semblait y avoir un accord mais ça chipote depuis", a précisé Carrasco lui-même. Quel est ce club ? Il joue souvent la Ligue des champions, nous dit-on dans son entourage, sans vouloir réagir aux rumeurs qui l’envoient à l’AC Milan, à l’Inter ou à Arsenal.
Ce qui est sûr, c’est qu’il reste encore du temps pour convaincre Monsieur Wang, mais pas tant que ça non plus. En Chine, le mercato estival ferme déjà le 31 juillet.