Coman ça marche enfin
L’attaquant espère avoir tourné la page des blessures pour s’imposer en bleu.
- Publié le 10-09-2019 à 14h55
L’attaquant espère avoir tourné la page des blessures pour s’imposer en bleu. Lui-même l’assurait. Posément. Sagement presque. "Mon heure arrivera", avait lancé dans l’équipe Kingsley Coman comme pour prévenir de ce qui allait suivre face à l’Albanie. L’ailier a tenu parole, signant sa plus belle prestation en sélection avec deux buts et une passe décisive pour ensuite céder sa place sous une ovation franchement méritée.
En l’absence de Kylian Mbappé, les Bleus ont découvert, ou plutôt redécouvert, le potentiel du natif de Paris. Lui qui a grandi à l’étranger depuis son départ du PSG pour la Juventus Turin en 2014 en se forgeant un palmarès XXL (voir chiffre) ne l’avait exprimé en sélection qu’avec parcimonie. De ses débuts en novembre 2015 contre l’Allemagne avant cette soirée bénie contre l’Albanie, son histoire bleue a été celle d’un amour contrarié avec seulement 17 sélections pour un but.
Son dernier bon match en sélection ? Sans doute cette rencontre amicale le 30 mai 2016 contre le Cameroun. Sa dernière titularisation ? Le 10 novembre 2017, face aux Gallois.
Lui qui avait établi un record de précocité en devenant l’international français le plus jeune aligné lors d’un grand tournoi, pendant l’Euro 2016, a vu son explosion retardée par les blessures en tout genre. Notamment à la cheville. Une avant et une après la Coupe du monde l’ont privé de la campagne de Russie.
Cette année encore, alors qu’il devait être titulaire en Moldavie en mars, un pépin au dos l’a relégué en tribune. Idem en Andorre, en juin cette fois-ci, en raison de tensions musculaires. Ce qui lui a valu d’être rangé dans la catégorie des joueurs fragiles.
"Cela m’embête", a concédé l’ailier dans L’Équipe, précisant aussi que ses séjours à l’infirmerie l’ont poussé "à relativiser". Tout en le faisant grandir.
"J’ai vécu avec lui ses deux grosses blessures à une cheville et cela a été très compliqué pour lui", confirme Corentin Tolisso. "Je le vois au quotidien, à l’entraînement. Ce qu’il fait depuis le début de la saison, au Bayern comme en Bleu, c’est vraiment exceptionnel. Les blessures, cela renforce mentalement. Et Kinsgley est devenu quelqu’un de très fort sur l’aspect mental."
Parce que, comme le soulignent Benjamin Pavard, qui voit en lui "un joueur talentueux, efficace, qui, sur les premiers mètres, avec ses crochets, est difficile à tenir", ou Didier Deschamps, qui évoque un élément "très intéressant avec qui il faut faire en sorte qu’il ne lui arrive rien sur le plan athlétique parce que quand il est comme cela, c’est difficile pour les adversaires", Coman présente un profil rare. Celui d’un dragster à l’accélération prodigieuse et aux facultés d’élimination au-dessus de la moyenne. Qui marche enfin.