"Ce serait injuste de parler de tactique"
- Publié le 03-07-2018 à 07h38
Roberto Martinez a salué la mentalité de ses joueurs : "Je ne pourrais pas être plus fier d’eux" "C’est ma faute. À 2-1, je n’aurais pas dû changer de tactique."
Dans la salle de conférence de presse de la Rostov Arena, le sélectionneur Akira Nishino a plaidé coupable. Touché, fier, il a même été applaudi par les journalistes japonais.
Roberto Martinez était dans un tout autre état d’esprit. Plusieurs fois, il a répété que ce n’était "plus qu’une question de tactique" dans ce match plein d’émotions.
Roberto Martinez, le système à trois défenseurs a montré à quel point il pouvait être dangereux pour votre équipe. Faut-il le changer ?
"Aujourd’hui, il ne s’agit pas de système. Si j’analyse notre performance, je vois que nous avons eu 20 occasions ! La réalité, c’est qu’à 0-2, il fallait réagir. Le groupe l’a fait avec désir et solidarité. Aujourd’hui, il ne faut pas parler de nos points faibles. Le Japon était très bien préparé, il nous a frustrés. Pendant de nombreux moments, nous avons manqué de pénétration. Puis ils ont inscrit deux buts sur deux actions isolées. La rencontre est devenue très difficile. Mais j’ai vu très peu d’équipes se qualifier après avoir été menées de deux buts. Les joueurs n’ont jamais abandoné. Ce serait donc très injuste de parler de l’approche tactique. Ce qu’on a réalisé ici, c’était incroyable."
Avez-vous sous-estimé le Japon ?
"Non. Le premier but vient d’un contre fantastique. Sur le deuxième, c’est une frappe magistrale et Thibaut a la vue masquée. Tu peux toujours faire un peu mieux… Mais moi, je regarde surtout notre réaction. Le deuxième but japonais nous a moins affectés que le Japon n’a été affecté par le 2-1. Mais je dois féliciter les Japonais. Ai-je des conseils pour eux ? C’est moi qui devrais leur demander des conseils !"
Au final, qu’est-ce qui a fait la différence ?
"Physiquement, on a fini très fort. Le but de Jan nous a remis dans le match. Regardez aussi notre dernier but : nous avons mis 6 secondes d’un rectangle à l’autre ! Su le coup, un attaquant aurait pu vouloir la mettre lui-même mais Romelu a été très altruiste. D’un point de vue tactique, le Japon a bien géré nos cinq joueurs très hauts. Nacer et Maourane ont joué encore plus haut et apporté de la présence dans le rectangle. Nous avons alors eu plus de liant. Certes, nous avons eu sur notre premier but un peu de réussite,… Celle qui nous avait manqué sur le tir d’Hazard sur le poteau. Ce ne serait pas possible pour moi d’être plus fier de mes joueurs qu’à cet instant."
Psychologiquement, comment les libérer les joueurs pour ce quart de finale face aux Brésiliens ?
"Quand tu joues le Brésil, il faut d’abord comprendre et accepter que c’est la meilleure équipe du tournoi. Si tu acceptes ton rôle, alors tout sera plus clair. Cette sélection possède des individualités comme Coutinho et Neymar, capables de faire la différence à tout moment. Apprenons de ce match face au Japon. Nous avions presque la peur d’être favori. À 0-2, nous n’avions plus rien à perdre et c’est dès ce moment qu’on a profité du moment. Contre le Brésil, on pourra profiter dès la première seconde. Les gens n’attendant pas qu’on passe, le Brésil est favori. Alors savourons. C’est le genre de match dont on rêve quand on est gamin."
Interview > Benoît Delhauteur