Avant Selemani, Fellaini, Vainqueur et Malanda ont utilisé la loi de 78
Elle est surtout utilisée comme ultime menace par un joueur sur le départ.
- Publié le 21-08-2019 à 12h02
- Mis à jour le 20-11-2020 à 06h42
Elle est surtout utilisée comme ultime menace par un joueur sur le départ. On en entend régulièrement parler, mais elle n’est pas souvent mise à exécution. Elle, c’est la loi de 78, ou plus exactement la loi du 24 février 1978 relative au contrat de travail du sportif rémunéré.
1. C’est quoi la loi de 78 ? Pour faire simple, c’est la possibilité pour un joueur de mettre fin unilatéralement à son contrat, moyennant paiement d’une indemnité (égale au montant de rémunération due jusqu’au terme du contrat en question). Mais en Belgique, il existe un "gentlemen’s agreement" qui dit qu’un club s’interdit de transférer un joueur qui a actionné la loi de 78. L’article 8 de la loi en question précise également que si le sportif rompt son contrat sans motif grave (la nuance est importante dans le cas de Selemani), il ne pourra pas participer au restant de la saison en cours.
2. Elle est souvent utilisée comme menace. Dans les faits, la loi de 78 est rarement appliquée, mais elle est souvent utilisée comme menace. C’est une manière pour un joueur de dire à son club "je suis prêt à vous donner un peu d’argent (le reste de la rémunération prévue jusqu’à la fin de son contrat), mais ce sera de toute façon moins que ce que vous auriez pu gagner en me transférant." Un argument qui fait souvent plier les clubs, d’autant qu’un retour à la situation normale après avoir brandi une telle menace est quasiment impossible. Par le passé, Steven Defour (avant son passage de Genk au Standard en 2006), Koen Casteels (de Genk à Hoffenheim en 2011), Nabil Dirar (du FC Bruges à Monaco en 2012) ou plus récemment Leon Bailey (de Genk à Leverkusen en 2017) et Alejandro Pozuelo (de Genk à Toronto en 2019) avaient brandi cette menace avant d’arriver à leurs fins.
3. Qui l’a déjà utilisée ? Si utiliser la loi 78 comme menace est assez fréquent, l’application pure et dure est beaucoup plus rare, d’autant que la sanction peut être grave (interdiction d’évoluer en Pro League durant la saison en cours). Dans le passé, Marouane Fellaini (en juin 2007, soit quelques jours avant la fin de la saison en cours) et William Vainqueur (en juin 2013) l’avaient utilisée… avant de signer un nouveau contrat revalorisé au Standard dans la foulée. Le regretté Junior Malanda, lui, avait utilisé la loi de 78 en 2013 pour casser son contrat avec Zulte Waregem avant de signer à Wolfsbourg… puis d’être prêté six mois à Zulte Waregem.