Anderlecht pour la première fois en seizième de la C1: "Montrer qu'une équipe belge peut réussir en Champion's League"
Les Anderlechtoises s'apprêtent à disputer le premier seizième de finale de leur histoire.
- Publié le 11-09-2019 à 12h15
- Mis à jour le 12-09-2019 à 18h27
Les Anderlechtoises s'apprêtent à disputer le premier seizième de finale de leur histoire.
Avis aux supporters mauves frustrés de ne pas voir leur club évoluer en Europe cette saison: la section féminine sera elle bien de la partie, avec un seizième de finale qui s'annonce costaud face aux Kazakhs du BIIK-Kazygurt de Chimkent, une ville perdue à la frontière entre le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et le Kirghizistan. Des habituées de la compétition européenne, qui avaient même atteint les huitièmes il y a deux ans. Autant dire que les Mauves ne partent pas forcément favorites. "Elles ont l'expérience, mais on a une bonne équipe cette année et on peut les battre chez nous", affirme cependant la médiane Charlotte Tison. "On ne doit pas avoir peur", dit quant à elle Britt Vanhamel. "Elles ont réalisé de belles choses dans le passé, mais on doit jouer avec nos qualités, ne pas reculer et développer notre jeu."
Un rapide coup d’œil à la phase qualificative suffit à constater que les championnes du Kazakhstan constituent un sacré morceau. Quinze buts inscrits en trois matches (dont un 9-0 contre les Féroïennes de Skála), un seul encaissé, tout cela s'annonce solide. Surtout quand on sait que l'an dernier, les prochaines adversaires des Mauves avaient battu Barcelone, futur finaliste de la Ligue des Champions, en seizième aller, avant de se faire éliminer par les Catalanes. Une sortie douloureuse, mais qui met en lumière le pedigree de ce noyau renforcé par la présence de plusieurs joueuses américaines.
"On sent la pression qui monte, car c'est un gros match et on n'a pas l'habitude de disputer de telles rencontres", ajoute Tison, l'une des Red Flames du RSCA. En effet, c'est la première fois que le club arrive aussi loin dans le tournoi continental. En août dernier, les filles de Patrick Wachel étaient parvenues à s'extirper de leur groupe qualificatif, en venant à bout notamment du LSK Kvinner SK, quart de finaliste de la C1 la saison passée. "Les Norvégiennes étaient les favorites de notre groupe et on savait que ça serait compliqué, mais on joue au foot pour ce genre de chocs", se souvient l'Anderlechtoise, titulaire lors de cette victoire mémorable. "Là, on a une nouvelle opportunité de nous mesurer à une grande équipe et on est toutes super motivées à l'idée d'y arriver. On veut montrer qu'une équipe belge peut réussir en Champion's League, afin de prouver à tout le monde qu'on peut le faire."
À commencer par un public du Sporting, qui pourra se rendre au Lotto Park pour assister à ce seizième aller. Un atout, selon la joueuse, qui se rappelle avoir été boostée par ses supporters lors du tournoi qualificatif. "Contre Linfield (leur dernier match de qualif', Ndlr), le stade n'était peut-être pas entièrement rempli, mais il y avait du monde et entendre nos fans pendant tout le match nous avait aidées."
Le mot qui revient le plus souvent lorsqu'on évoque ce choc contre le BIIK-Kazygurt avec Charlotte, c'est "motivation"." Si on arrive à sortir quelque chose, c'est positif. Et si on s'arrête là, ce qui ne sera je l'espère pas le cas, on pourra déjà se satisfaire d'être arrivées jusque-là. Mais on est ultra-motivées pour aller chercher la victoire." "La pression est plutôt sur elles, car c'est d'abord elles qui se déplacent devant tous nos supporters", ajoute Britt Vanhamel. Pas de pression, mais une grosse envie de sortir "un truc", donc. Un résultat qui sera nécessaire afin d'aborder le match retour (qui aura lieu le 25 septembre à Chimkent) dans les meilleures conditions.
Britt Vanhamel: "Prouver que le foot féminin s'améliore"
Comment avez-vous préparé ce choc européen ?
"On avait que peu de temps entre le tour précédent et la rencontre, donc on devait être prêtes assez rapidement, surtout avec la SuperLeague qui reprenait. C'était court, mais physiquement, on était au point. Ici, on a remporté le tour qualificatif et les deux premières journées de championnat (contre Genk et le Club de Bruges, Ndlr). Cela nous donne un gros coup de boost, pour bosser d'autant plus. On arrive avec une mentalité très positive. On croit énormément en notre équipe, car on a déjà montré de belles choses. C'est top que l'on puisse encore jouer dans le grand stade, afin que nos familles puissent venir nous voir. Mentalement aussi, on est prêtes. On veut montrer à tout le monde ce dont on est capables."
Cette victoire contre LSK Kvinner SK, les favorites de votre groupe, cela a été un déclic ?
"Oui, car on avait déjà eu une bonne année l'an dernier, mais c'était uniquement en Belgique. Maintenant, on a remis le couvert contre de supers équipes hors de nos frontières. Lillestrøm, c'était un vrai test, qui nous a apporté beaucoup de confiance. Et qui nous a permis de revenir en championnat la tête haute. Ici, on se dit que c'est déjà génial, mais on en veut encore plus. On veut gagner ce match contre BIIK-Kazygurt, afin de montrer ce qu'on a dans le ventre. On a un peu la même base que la saison passée et cela nous permet d'être dans la continuité. C'est plus simple pour nous."
Jouer au Lotto Park, cela a vraiment une influence ?
"Oui, quand même ! Tous tes proches et même des gens que tu n'as jamais vus sont là pour t'encourager. Si tu n'es pas à 100% concentrée, ils sont là pour te relancer. C'était un vrai douzième homme. Le staff des messieurs, Vincent Kompany et Marc Coucke étaient là aussi pendant les qualifications. Après le match, ils sont venus nous voir et c'était motivant. C'est un rêve de jouer là. On veut aussi prouver que le foot féminin s'améliore. Y compris à des gens qui de base ne croient pas forcément en notre sport."
Comment as-tu senti le groupe durant cette préparation ?
"On est relax, pas trop stressées, car ce n'est pas notre seul objectif et le staff est aux petits soins pour qu'on soit au top. On ne doit pas trop y penser. On est vraiment toutes ensemble, pas uniquement les joueuses, mais avec tout un staff qui se bat pour atteindre le tour suivant."
La Ligue des champions féminine, ça marche comment ?
Le chemin vers la gloire comporte deux phases. La première concerne les plus petits clubs, à savoir les 38 championnes des pays dont le coefficient UEFA les classe au-delà de la douzième place européenne, et les deuxièmes des onzième et douzième pays au meilleur coeff'.
Ces quarante équipes, dont faisaient partie les Anderlechtoises, championnes de Belgique en titre, s'affrontent dans dix groupes de quatre clubs, dont les vainqueures (ici, le Sporting et le BIIK-Kazygurt) accèdent aux seizièmes de finale, qui se déroulent quant à eux en une double confrontation aller-retour. Un stade où débutent les hostilités pour les championnes des douzes meilleures nations continentales, ainsi que les dauphines des dix pays les mieux classés.
Parmi ces équipes, on retrouve les invincibles lyonnaises, quadruples tenantes du titre et grandes favorites à leur propre succession. L'occasion pour la Red Flame Janice Cayman, recrutée au cours de l'été, de garnir son armoire à trophées. On suivra également Davina Philtjens (Fiorentina), Davinia Vanmechelen (Twente) et Tessa Wullaert (Manchester City), ainsi que Tine De Caigny, Laura De Neve, Laura Deloose, Justien Odeurs et Elke Van Gorp, les internationales belges qui feront partie du groupe mauve.