A 100 jours du Tour, on fait le point sur ses prétendants : le Giro en aura usé plus d'un !
Bien malin celui qui peut prédire qui finira en jaune à Paris, 50 ans après le premier triomphe d’Eddy Merckx.
- Publié le 28-03-2019 à 06h50
- Mis à jour le 28-03-2019 à 19h34
Bien malin celui qui peut prédire qui finira en jaune à Paris, 50 ans après le premier triomphe d’Eddy Merckx.
Alors que les programmes des différents coureurs sont connus, ceux qui s’aligneront au départ de Bruxelles peuvent être rangés dans deux catégories bien distinctes.
Ils passeront par l’Italie
Dumoulin, Roglic ou encore Nibali disputeront les deux premiers grands Tours de la saison. Depuis Marco Pantani en 1998, personne n’a réalisé le doublé Giro - Tour même si Tom Dumoulin a terminé deuxième des deux courses en 2018.
Mais six semaines séparaient alors l’arrivée du Tour d’Italie et le départ du Tour de France contre cinq, cette année. Une petite semaine de récupération en moins qui pourrait faire la différence et nous pousse à faire des participants au Giro des outsiders de la Grande Boucle.
Le leader de la Sunweb sera le plus sérieux d’entre eux. Les trois contre-la-montre individuels du Giro présentent une opportunité en or de ramener aux Pays-Bas un deuxième maillot rose, après celui conquis en 2017.
Pour rester compétitif entre mai et juillet, Dumoulin prend soin d’augmenter son niveau lentement mais sûrement, dans l’espoir d’étirer son futur pic de forme le plus possible : "Je viens de terminer un travail de base solide. Cela ne rapporte pas de résultats pour l’instant car la forme n’est pas encore très bonne mais je suis où je dois être à ce stade de la saison", expliquait-il après sa 11e place à Milan-Sanremo.
Miguel Angel Lopez (Astana) et Richard Carapaz (Movistar), troisième et quatrième du Giro 2018, s’y aligneront de nouveau et devraient se contenter de regarder le Tour à la télé. Tout comme Alejandro Valverde qui misera lui sur la Vuelta.
Simon Yates , qui avait connu une terrible fringale dans la 19e étape du Giro 2018 avec le maillot rose sur les épaules, tentera pour sa part de prendre sa revanche en Italie avant, probablement, de défendre son titre à la Vuelta bien que l’idée d’aider son frère jumeau Adam sur la Grande Boucle ne soit pas encore exclue.
Vincenzo Nibali est lui aussi décidé à doubler le Giro et le Tour en visant le classement général en Italie et les étapes en France. Une formule qui avait donné du spectacle, en 2016. Primoz Roglic, vainqueur du Tour des Émirats et de Tirreno Adriatico cette saison, pourrait imiter l’Italien et le Néerlandais. Il s’alignera au départ de Bologne avec pour seul objectif de décrocher son premier Grand Tour. La suite de son programme n’est pas définie mais sa quatrième place finale à Paris l’an dernier pourrait le pousser à retenter sa chance.
Ils se concentrent sur la France
Thomas, Froome, Bardet, Quintana et Uran misent d’abord sur la Grande Boucle.
Qui dit Tour de France dit, forcément, Team Sky. Ou plutôt Team Ineos (à partir du mois de mai prochain). Avec le tenant du titre Geraint Thomas qui déclarait dans Stade 2 au sujet de sa cohabitation avec Chris Froome : "On verra qui sera le plus fort, en juillet. Après les Pyrénées et le Tourmalet, on saura lequel de nous deux est le plus fort et toute l’équipe se mettra à son service. Je ne peux pas parler pour Froomey mais de mon côté, je ne ferai jamais quelque chose pour l’empêcher de gagner. Je suis presque sûr qu’il pense la même chose mais il faut lui poser la question."
Des précautions qui ne ressemblent pas aux habitudes de l’équipe en termes de communication. Une équipe où Egan Bernal, leader sur le Giro, jouera sur le Tour le rôle d’équipier de luxe.
Steven Kruijswijk, cinquième en 2018, dans la roue de son équipier Primoz Roglic, se concentre sur la Grande Boucle. Cette fois, le Néerlandais y endossera le costume de leader unique et sort d’une préparation hivernale très appliquée.
Les Français Romain Bardet et Thibaut Pinot tenteront de monter à nouveau sur la boîte à Paris, tout comme un certain Nairo Quintana qui sera (enfin) débarrassé d’Alejandro Valverde.
L’excellent Paris-Nice du Colombien, deuxième de la course au soleil, confirme qu’il sera probablement plus redoutable en tant que leader unique. Son compatriote Rigoberto Uran, deuxième en 2017 avant son abandon en 2018, se concentra lui aussi exclusivement sur la Grande Boucle.
Adam Yates aura une revanche à prendre après sa décevante 29e place en 2018 tandis que Dan Martin tentera de se servir des progrès effectués en contre-la-montre cet hiver pour améliorer sa 8e place de l’an dernier.
Quant à l’équipe en forme du moment, Astana, elle s’appuiera plus que probablement sur Jakob Fuglsang. Le Danois est d’ailleurs le plus en forme de tous les prétendants puisqu’il a terminé troisième de Tirreno Adriatico et deuxième des Strade Bianche après avoir remporté la Ruta del Sol. Enfin, Enric Mas tentera de confirmer sa deuxième place lors de la Vuelta 2018 sur les routes françaises, bien que cette première participation n’ait pas encore été confirmée par la Deceuninck-Quick Step.