Ewan, un air de McEwen chez Lotto-Soudal
- Publié le 10-08-2018 à 07h54
- Mis à jour le 10-08-2018 à 07h55
Le jeune sprinter australien rappelle son compatriote qui a longtemps porté le maillot de cette formation belge La scène se passe à la fin du mois d’août 2013, dans les Alpes. Entre Morzine et Châtel, sur la route du Tour de l’Avenir. Dans la voiture de Bernard Hinault, qui y conduisait les invités du Tour de France des moins de 23 ans dont nous faisions partie, l’ancien quintuple lauréat de la Grande Boucle se retourne et s’adresse à ses interlocuteurs : "Regardez-les bien, dans cinq ans, on en aura déjà beaucoup reparlé !"
Le Blaireau avait raison. Car les coureurs qu’il pointait dans cette étape, c’était Julian Alaphilippe, les frères Simon et Adam Yates, Matej Mohoric et le petit Caleb Ewan. "Celui-ci, ça va être un costaud", disait-il au sujet du coureur australien, dont le transfert chez Lotto-Soudal vient d’être officialisé. Mais qui est ce coureur de 24 ans, chargé de remplacer André Greipel au sein de la formation belge ?
C’est un des grands sprinters de la nouvelle génération. Qui a, comme la plupart des coureurs australiens, une solide formation de pistier dans les jambes, lui qui a été champion du monde junior de l’omnium. Au sein de l’équipe belge, il va rappeler un certain Robbie McEwen. Car il a la même nationalité que l’ancien maillot vert. Et le même profil : il est petit (1 mètre 65), capable de se faufiler seul dans les sprints et il est surtout très explosif. Ewan a d’ailleurs longtemps été fan de l’ancien sprinter australien.
"Quand j’étais petit, je pouvais passer des heures à regarder les victoires de Robbie McEwen", évoque celui qui avait marqué les esprits, quand il était encore junior, en battant Robbie McEwen au sprint lors d’une étape de la Jayco Bay Classic. Depuis, il n’a cessé de confirmer.
Il compte une trentaine de victoires, dont une étape du Tour d’Italie et une de celui d’Espagne ou la Classique de Hambourg. Au printemps, il avait remporté le sprint du peloton à Milan San Remo, pour la deuxième place, juste derrière Vincenzo Nibali. Fils d’un père australien et d’une mère coréenne, il s’est installé à Monaco et retrouvera chez Lotto-Soudal Jens Keukeleire, qui a longtemps été son coéquipier chez Orica-Scott.
"Lors des discussions que j’ai pu avoir avec Caleb, j’ai été surpris par son amabilité et par son intelligence", commente Marc Sergeant. "Il est jeune, mais il sait parfaitement ce qu’il veut. Malgré son jeune âge, il a déjà montré qu’il était capable de remporter des étapes dans des Grands Tours, avec son style si singulier. Il représente véritablement la nouvelle génération du sprint. Et nous avons à nouveau décidé de miser sur un sprinter prometteur, comme nous l’avions fait avec Greipel. Nous avons préféré investir sur un sprinter plutôt que sur un coureur de Grands Tours car c’est moins coûteux, mais aussi parce qu’un sprinter de haut niveau amène des victoires tout au long de l’année."
Julien Gillebert