Le temps de jeu des Belges en D1: une compétition de plus en plus...belge!
Le temps de jeu octroyé aux Belges est en hausse au sein des clubs de l’Euromillions League.
- Publié le 22-03-2019 à 06h47
- Mis à jour le 22-03-2019 à 08h11
Le temps de jeu octroyé aux Belges est en hausse au sein des clubs de l’Euromillions League. Il y a un peu moins d’un an, la Ligue validait une nouvelle règle destinée à augmenter le temps de jeu des joueurs belges en D1. Celle-ci spécifiait qu’à partir de la saison 2018-19, il devrait y avoir en permanence sur le terrain au moins un joueur belge, ou formé en Belgique, par équipe. Mais quelques semaines plus tard, la Ligue et les clubs faisaient marche arrière et décidaient de se limiter à la règle en place des six joueurs belges obligatoires sur la feuille de match.
Une décision appropriée nous semble-t-il car, au-delà de l’aspect peu attractif de la formule, on a toujours du mal à imaginer le casse-tête que cela aurait impliqué pour un coach de l’Euromillions League. Les chiffres concernant le temps de jeu des Belges, en augmentation depuis plusieurs saisons, donnent d’ailleurs raison aux décideurs puisque 40 % du temps de jeu total cette saison en Euromillions League a été octroyé aux joueurs belges ou de formation belge. Aucune équipe de l’élite ne passe en dessous de la barre des 30 %. Un bon signe même s’il existe évidemment des différences de niveaux entre le réservoir belge de chaque équipe.
Et cette différence est évidemment avant tout liée au budget. Des clubs comme Ostende et Anvers se doivent de conserver un réservoir belge de haut niveau pour ne pas devoir revoir les ambitions, notamment européennes, à la baisse. Et ce n’est donc pas un hasard de les retrouver dans le top 4 des équipes offrant le plus de temps de jeu aux joueurs nationaux dans notre compétition. Le BCO et les Giants se reposent chacun sur cinq joueurs belges confirmés et réguliers.
Juste derrière ces deux grosses cylindrées au classement du championnat, le Brussels surprend avec un quota de 48 % de temps de jeu octroyé au contingent belge, patagé entre expérience et jeunesse. Mais dans le cas du club bruxellois, ce résultat reflète plutôt une réelle volonté de laisser les Belges s’exprimer sur les parquets. Serge Crevecoeur est le seul coach de la Ligue à offrir plus de 10 minutes de jeu en moyenne à six joueurs belges différents. Et le pari s’avère payant jusqu’ici.
Plus loin dans le classement, on voit une flopée d’équipes se tenant entre 30 et 40 %. Parmi celles-ci, on peut regretter de voir Charleroi et Mons fermer la marche. Les Montois ont une petite circonstance atténuante avec la perte d’Idris Lasisi (26,7 minutes de temps de jeu en moyenne) qui a dû manquer plusieurs matchs. Le Spirou, de son côté, est le club du haut de tableau qui utilise le moins de Belges.
À Liège, c’est plutôt la situation inverse. Lanterne rouge en championnat, Liège Basket est l’équipe qui fait le plus jouer les joueurs belges avec un quota de plus de 50 %. Cela s’explique par un budget (très) limité, avec quelques contrats peu lucratifs, et la volonté de ne jouer qu’avec quatre joueurs étrangers. Muni d’ambitions très mesurées, Liège a d’autant plus intérêt à laisser de la place aux Belges, comme c’est aussi le cas à Louvain par exemple…
“Des chiffres clairement en hausse”
Optimiste, Thierry Wilquin espère toutefois voir le vivier de jeunes talents s’élargir à l’avenir. Même si Mons est l’équipe qui offre le moins detemps de jeu aux joueurs belges cette saison, Thierry Wilquin confirme néanmoins les progrès enregistrés ces dernières années au sein de la Ligue. “Les chiffres concernant le nombre de joueurs belges utilisés et leur temps de jeu sont largement en hausse ces dernières années”, explique le manager de l’Union Mons-Hainaut. “Je n’étais pas vraiment favorable à la règle d’un joueur belge en permanence sur le terrain et je me dis maintenant qu’on a bien fait de finalement laisser le règlement inchangé. L’évolution s’opère au fur et à mesure…”
Le dirigeant montois s’attend à voir cette tendance se poursuivre même si les ressources sont parfois un peu limitées.
“Avec les budgets en baisse un peu partout, il devient de plus en plus difficile de retenir les meilleurs joueurs belges au sein de notre compétition. Les moyens limités poussent aussi les clubs à recruter du Belge plutôt qu’un transfert étranger moyen et risqué. Mais on ne peut pas se reposer que sur des Belges confirmés non plus. Ce sont plutôt les jeunes talents qui doivent être visés prioritairement dans ce genre de processus. Mais au niveau de la formation, notre pays accuse encore pas mal de retard, malheureusement. L’objectif doit être, à terme, de pouvoir faire jouer la concurrence entre joueurs belges au sein des clubs comme c’est déjà un peu le cas dans des équipes comme Anvers et Ostende. Mais pour cela, le vivier doit s’élargir…”