Comme un petit goût de trop peu pour les Cats
Les joueuses belges, de leur propre aveu, avaient peut-être un peu moins faim.
- Publié le 29-09-2018 à 23h19
- Mis à jour le 30-09-2018 à 10h30
Les joueuses belges, de leur propre aveu, avaient peut-être un peu moins faim.
Si elle affichait une toute petite pointe de déception - "On a tenu moins de 30 minutes, j’aurais espéré en tenir 35 ou 38" - qui démontre à quel point elle est toujours en recherche de mieux, Julie Allemand avait de quoi se consoler à l’issue d’une partie qui la conforte dans son nouveau statut. "La coach américaine m’a dit qu’on a vraiment une bonne équipe, qu’on doit continuer à y croire et aller chercher cette médaille de bronze."Voilà qui en dit long en effet même si tout ne fut pas parfait. "En fait, je pense qu’inconsciemment, on n’a pas démontré l’envie des autres matches. C’est aussi la première fois qu’on a vraiment été en problèmes face à nettement plus fort. Et cela, c’était nouveau pour nous. On n’a pas su réagir comme il faut mais cela fait aussi partie du processus d’apprentissage" relevait la protégée de Tony Parker.
Sans doute, les Cats étaient-elles déjà rassasiées après l’accession en demi-finale tout en sachant qu’une défaite à ce niveau de la compétition et face aux intouchables Américaines n’aurait vraiment rien de dramatique. "Oui mais on doit passer au-delà, par contre ce qui est impressionnant, c’est de voir la facilité des Américaines. Tout est dans le contrôle, rien n’est forcé, tout est hyperintelligent dans la gestion. C’est aussi pour cela aussi que ce sont des stars !"
Retour sur terre
Dans l’euphorie de deux succès d’affilée face à des grands d’Europe, les Belgian Cats s’étaient sans doute prises à rêver à mots couverts de créer la surprise du siècle face à une dream team qui est déjà apparue bien plus irrésistible que dans ce Mondial. Force est de constater que Diana Taurasi et ses coéquipières les ont quelque peu ramenées les pieds sur terre à l’occasion de cette demi-finale aux allures de première pour les Belges. Pourtant, il serait faux de croire que Team USA n’a eu qu’à paraître pour retrouver sa place naturelle en finale. Au contraire, les Cats leur ont opposé une valeureuse résistance pendant 25 minutes avant de décrocher face à la puissance américaine.
"Nous avons très bien démarré. Notre premier quart était d’un très bon niveau. Après ce fut un peu plus difficile mais nous ne comptions qu’un point de retard au repos. À ce stade, il faut croire à ses chances sinon on rentre chez soi. J’ai cependant prévenu les filles que les Américaines reprenaient souvent fort… et c’est ce qui est arrivé", analysait le coach Mestdagh.
De fait, si en première période Emma Meesseman avait pu se livrer à un petit récital (13 pts à 5/6) grâce, entre autres, aux nombreux caviars dont Julie Allemand régalait ses partenaires (12 cette fois pour 13 la veille), la reprise était plus difficile.
"On a encore tenu 5 minutes puis Taurasi est montée en température et là, cela devenait impossible même si j’espérais que l’on tienne encore un peu plus longtemps" relevait de son côté Allemand, la vraie révélation de ce Mondial dont le nom court sur toutes les lèvres.
À 53-60, le coach Mestdagh brûlait sa dernière cartouche en envoyant au combat une Ann Wauters jusque-là préservée en vue du match pour le bronze. Sans autre résultat que de retarder de quelques minutes l’inéluctable. À la 30e (57-73), le trou était fait pour de bon et les Américaines pouvaient désormais dérouler tout au long d’un dernier quart équilibré que les deux coaches auront mis à profit pour donner du temps de jeu à leurs rotations.
"Forcer les Américaines à jouer si longtemps avec leurs vedettes est déjà en soi une satisfaction et une preuve du respect qu’ils ont eu pour nous. On a fait du bon boulot ce soir. Maintenant, il faut tout de suite se focaliser sur le dernier match de dimanche. Que ce soit l’Australie avec son colosse Cambage ou l’Espagne avec l’esprit revanchard qu’on imagine, ce ne sera certainement pas une partie de plaisir mais nous serons prêts", concluait Philippe Mestdagh.