Incendies en Australie : pourquoi Scott Morrison, le Premier ministre est sous le feu des critiques
Depuis septembre, le pays brûle, une vingtaine de personnes sont mortes, des milliers ont dû être évacuées et un demi-milliard d’animaux ont péri. Malgré ce constat tragique, les bourdes commises par l’homme politique de centre-droit à la tête du pays des kangourous s’accumulent.
- Publié le 05-01-2020 à 11h33
- Mis à jour le 06-01-2020 à 16h47
Depuis septembre, le pays brûle, une vingtaine de personnes sont mortes, des milliers ont dû être évacuées et un demi-milliard d’animaux ont péri. Malgré ce constat tragique, les bourdes commises par l’homme politique de centre-droit à la tête du pays des kangourous s’accumulent.
La scène est éloquente. Un pompier australien embarqué dans un camion à l’assaut des flammes s’arrête pour hurler des injures en direction de la caméra : « Vous pourrez dire au Premier ministre d’aller se faire mettre ». Dans cette vidéo devenue virale, la rage de l’homme du feu crève l’écran et résume à elle-seule le malaise qui règne autour de la personne de Scott Morrison, le chef de gouvernement australien, au plus fort de la crise incendiaire.
Depuis septembre, le pays brûle, une vingtaine de personnes sont mortes, des milliers ont dû être évacuées et un demi-milliard d’animaux ont péri. Malgré ce constat tragique, les bourdes commises par l’homme politique de centre-droit à la tête du pays des kangourous s’accumulent. Alors que les flammes ont ravagé 5,4 millions d’hectares depuis septembre, Scott Morrison s’arroge des vacances à Hawaï en décembre. Un épisode qu’une grande partie de l’opinion juge choquant. Acculé de toutes parts, le Premier formulera des excuses, tout en ajoutant que « quand on fait une promesse à ses enfants, on tâche de la tenir ». Là où le bât blesse encore davantage, c’est qu’il faudra attendre la mi-décembre, soit deux mois après le début des incendies pour que l’homme d’État ne s’exprime sur les fumées toxiques qui étouffent Sydney. Ce samedi 4 janvier, il est une nouvelle fois blâmé pour avoir publié une vidéo sponsorisée du parti libéral australien, mettant en exergue les actions mises en œuvre par son gouvernement en vue d’enrayer la crise. Ces mesures exceptionnelles sont le déploiement de 3.000 militaires, de trois navires de la défense et de plusieurs avions et hélicoptères. La démarche promotionnelle a connu un véritable flop et a été sévèrement rejetée par l’opinion publique.
Accusé de climato-scepticisme, l’homme âgé de 51 ans reconnait que le changement climatique est « l’un des facteurs » qui expliquent les feux de forêts. Scott Morrison est un fervent défenseur de l’industrie minière, qui représente 70% des exportations nationales du pays, mais aussi 7% des émissions mondiales de carbone. Fin décembre, il s’exprime une nouvelle fois en ce sens : «Nous n'allons pas nous engager dans des objectifs irresponsables, destructeurs d'emplois et nuisibles à l'économie […]. Je ne vais pas rayer de la carte l'emploi de milliers d'Australiens en m'éloignant des industries traditionnelles. » Interrogé à la télévision, sur la chaîne ABC, Scott Morrison soutiendra « qu’aucune preuve scientifique crédible » ne permet d’affirmer que sa politique environnementale joue un rôle dans la prolifération des feux de forêts dévastateurs.
Premier ministre depuis le 24 août 2018, Scott Morrison avait été renforcé contre toute attente lors des élections législatives de mai 2019. Il est également le chef du Parti libéral d’Australie (Liberals).