Ce n’est pas la girouette qui tourne (fou), ce sont nos partis politiques
En moins d’un mois (de campagne, certes), ils se sont dédits, ont mangé l’une ou l’autre parole, ont enterré des accords validés hier, se sont entredéchirés ou contredits. Sale temps pour l’électeur indécis… L’Edito.
Alexis CarantonisRédacteur en chef
- Publié le 04-04-2024 à 17h35
30 jours de campagne politique en Belgique francophone résumée en 30 lignes, chiche ? Ça se tente…
- Un parti fuyant, le PS, à Bruxelles, a recalé un texte consensuel sur le bien-être animal qui faisait partie de l’accord du gouvernement… que le PS préside. Le tout par crainte du retour du débat communautaire enflammé sur l’étourdissement dans le cadre de l’abattage rituel, séquence douloureuse que les socialistes ne veulent pas rouvrir.
- Deux partis changeants, PS et Ecolo, pourraient faire tomber le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, parce que verts et rouges réclament aux bleus d’amender voire de supprimer le décret paysage qu’ils avaient eux-mêmes voté avec eux. Quasi dans le même temps, Ecolo en veut au PS de lâcher du lest sur la zone LEZ à Bruxelles, les socialistes souhaitant soudainement (ou pas) retarder l’interdiction des voitures roulant au diesel dans la capitale.
- Un parti radical, le PTB – avec qui Thomas Dermine, PS, envisage une alliance, puis finalement non – dont l’épine dorsale repose sur la taxe des riches, veut désormais s’attaquer aux millionnaires à hauteur de 5 millions, plutôt qu’un seul.
- Un parti flamand qui a longtemps considéré les Wallons comme des junkies accros aux subsides flamands et qui veut, en bout de chaîne, la séparation de la Belgique, s’est lancé en Wallonie dans un prodigieux exercice d’équilibriste proche du hara-kiri.
- Un parti en sursis, DéFi, a bien failli exploser sous nos yeux, parce qu’emprisonné dans une lutte pathétique entre son ancien président et son actuel.
- Un parti rendurci, le MR, qui par ailleurs veut l’armée dans les rues pour faire le job des policiers, se disait il y a peu pour la dépénalisation encadrée du cannabis. Mais vient d’estimer, dans La DH, qu’après tout, “les consommateurs de drogue, même de cannabis, ont du sang sur les mains”.
Résumé : si vous ne savez pas pour qui voter à deux mois du scrutin, le problème ne vient peut-être pas de vous…
Pour accéder à cet article, veuillez vous connecter au réseau internet.