"Un message désastreux", "Un seul vrai gagnant": la presse tire à boulets rouges sur le PS et Ecolo
Dans leurs colonnes, les quotidiens francophones ne sont pas tendres à l'égard des socialistes et des écologistes suite au cataclysme survenu au sein du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
- Publié le 18-04-2024 à 11h55
- Mis à jour le 18-04-2024 à 12h12
Après leur passage en force sur la réforme du décret Paysage, les socialistes et les écologistes sont la cible de vives critiques. Tout d'abord, de la part de leur partenaire de majorité, le MR, qui a du mal à digérer ce qu'il qualifie de "coup de poignard". Ensuite, de la part des organes de presse francophones qui n'ont pas manqué de dénoncer le jeu dangereux des deux formations politiques. Revue de presse.
"La séquence est indigne", fustige La Libre dans son édito, qui parle d'un "message désastreux pour les étudiants, les universités et les citoyens". "Socialistes et écologistes voulaient se partager le vote étudiant et mettre à mal le MR. Ils ont, à l’inverse, ouvert un boulevard à l’extrême gauche. (...) Si les intentions du PTB d’accéder au pouvoir peuvent encore susciter des questions, celles du PS et d’Ecolo de leur offrir un marchepied ne laisse plus guère de doute…" Notre quotidien termine en soulignant à quel point la perspective, pour une Wallonie déjà à la traîne, est "alarmante".
La DH tire comme principal enseignement de ce cataclysme que le PS et Ecolo ont choisi de faire gagner le PTB. "Une prophétie post-9 juin ?". "Pas si vite. Mais c’est factuel : alors qu'en Flandre l'extrême-droite est aux portes d'un succès historique, côté francophone, l’extrême-gauche se rapproche du pouvoir. Avec le blanc-seing de partis traditionnels."
A son tour, L'Echo souligne que "le seul vrai gagnant" dans cette affaire, "c’est peut-être le PTB". "Le parti d’extrême gauche a quitté son hypothèse maximaliste en soutenant – partiellement - la proposition de compromis, tout en s’offrant un trophée à brandir auprès des jeunes. Ceux que le président du PS traitait récemment de «couillons» viennent potentiellement de se montrer plus malins. En offrant leur soutien, ils démontrent qu’ils peuvent – même si cela reste ponctuel – composer pour conclure des accords", peut-on lire dans les colonnes du quotidien financier, ce jeudi 18 avril.
"Le PTB a pris le pouvoir en Wallonie et à Bruxelles." Dans son édito, Sudinfo se montre encore plus catégorique. Nos confrères regrettent "l'emprise du PTB sur l'ensemble de la gauche francophone et donc son impact sur tout notre monde politique". "Les marxistes donnent le ton, dictent le tempo et ont le pouvoir de former des majorités et de faire exploser des gouvernements en plein vol", met en garde Sudinfo. "Ce qui arrive aujourd’hui à la Fédération Wallonie-Bruxelles peut se reproduire demain ailleurs, notamment en Wallonie."
Le Soir estime que si le PS et Ecolo sont responsables de cette triste séquence, le MR l'est tout autant. "En appliquant la tactique de la flibuste ce mardi au parlement, le MR a montré la facette la moins recommandable de la démocratie, celle qui consiste à tout mettre en œuvre pour ne pas arriver au vote", détaille le quotidien. Nos confrères regrettent également les réactions qui sont survenues au lendemain du vote. "Que dire des cris d’orfraie de ce mercredi matin, les uns (MR) parlant de lâcheté et de traîtrise alors qu’ils n’ont rien fait pour sortir de l’ornière, les autres (Ecolo) regrettant le recours à une majorité alternative comme si ce n’était pas eux qui avaient opté pour cette voie ? Hypocrisie et pusillanimité."
Enfin, nos confrères de L'Avenir s'intéressent davantage au fond du dossier et à l'impact que la décision aura sur les étudiants. "Est-ce réellement là un message de nature positive, constructive et encourageante adressé tant aux étudiants qu’au personnel académique sur le terrain?", se questionne le quoditien. "N’y avait-il pas plutôt moyen de prendre le temps, celui de l’analyse des politiques nouvellement engagées, celui du respect de la parole donnée, celui de la concertation des principaux concernés, afin d’avancer sereinement, malgré les oppositions idéologiques quitte à ranger les desseins électoraliste."