"On vient de vivre une séquence gênante": Van Quickenborne en difficulté à la Chambre
Le ministre de la Justice s'est expliqué devant la Commission Justice.
- Publié le 07-09-2023 à 14h47
- Mis à jour le 07-09-2023 à 19h15
Au cœur d'une vive polémique, Vincent Van Quickenborne a été auditionné devant les députés à la Chambre, dans le cadre de la Commission Justice. Lors de cette rentrée parlementaire anticipée, le ministre est revenu sur le fameux incident du "pipigate", qui lui vaut de vives critiques depuis plusieurs jours. “J’ai appris ces faits le 23 août. J’étais en vacances avec ma famille et je peux vous assurer que j’ai eu honte”, a-t-il débuté, réaffirmant ne pas avoir été au courant des faits auparavant. “Des personnes que j’ai invitées chez moi ont uriné contre un combi de la police à trois reprises. C’est dégoûtant. (...) Je tiens donc à m’excuser explicitement auprès des personnes de la chambre de contrôle de la police qui regardent les images, qui surveillent ma famille. Je tiens aussi à m'excuser auprès des agents de police."
"Nous étions un peu pompettes"
Le libéral flamand a regretté l'ampleur prise par cette affaire. "Ça n'a pas été un des moments les plus heureux de ma carrière", a-t-il confié. "Il s'agissait d'une fin de soirée arrosée. Comme les images le montrent, nous étions un peu pompettes. Personne ne voudrait partager ce genre d'images d'une soirée arrosée avec tout le pays."
Il a ensuite détaillé le déroulement de la soirée et le contexte dans lequel ont été capturées les fameuses images de ses amis urinant sur un combi de police. "Beaucoup d'invités avaient commandé des taxis. Il a fallu attendre 40 minutes pour que tous les taxis arrivent. Je suis resté avec mes invités par politesse."
Il a par ailleurs précisé que l'incident avait eu lieu il y a trois semaines et donc que tout n'était plus "très frais" dans sa tête.
"Nous sommes dans un Etat de droit"
Quant à son geste polémique, le ministre a affirmé ne pas se souvenir de ce qu'il avait voulu faire. "Il faut encore attendre les images de la police pour voir si le geste que j'ai fait était celui qui montre que j'urine. Mais cela ne change rien au fait que je n'ai pas menti. il n'y a pas de combi de police dans les entourages."
Enfin, il a réaffirmé qu'il était innocent et qu'il était déterminé à le démontrer. Il a toutefois jugé que cette séquence était incroyable dans un Etat de droit. "Je trouve ça surréaliste de devoir décrire chaque minute de cette soirée. Mais c'est ce qui m'est demandé, donc je le fais."
Des explications qui ne suffisent pas
Les justifications du ministre n'ont, semble-t-il, pas satisfait les députés présents ce jeudi 7 septembre. Certains d'entre eux n'ont pas caché leur malaise devant cette histoire. Le socialiste Ahmed Laaouej a jugé la situation "très gênante". "Mais ce malaise ne doit pas nous faire oublier la gravité des faits", a-t-il estimé. "Les excuses présentées sont un jalon posé dans la restauration de la confiance mais cela ne suffira pas, et il faudra des efforts supplémentaires pour monter que vous, en tant que ministre de la Justice, vous avez le plus profond respect pour la police." Une opinion vivement partagée au sein de l'assemblée. "Le spectacle de ce genre de chose ne renforce pas la confiance des citoyens", a regretté Gilles Vanden Burre (Ecolo-Groen). Le PTB a quant à lui déploré le "changement de version" opéré par le ministre. "Vos versions changent également de ton. Au début, vous étiez choqué et ensuite, vous avez contre-attaqué en parlant d'un complot de syndicats. (...) Vos petites excuses aujourd'hui arrivent beaucoup trop tard", a vilipendé Sofie Merckx. Son collègue a regretté à son tour la "séquence gênante" que les députés venaient de vivre. L'Open VLD est quant à lui venu au secours de son ministre. "Cessez de grossir les faits", a lancé Katja Gabriëls.