Federer, Goffin, Nadal, Djokovic, Kyrgios: les tops et les flops du tennis en 2017
- Publié le 27-12-2017 à 15h46
- Mis à jour le 27-12-2017 à 15h55
Federer, Nadal, Goffin: What else ? Du côté des flops, on retrouve notamment Djokovic et ses blessures ainsi que Kyrgios et ses dérapages.
Nos 3 Tops
David Goffin, l’irrésistible ascension
Depuis le début de sa carrière, il ne cesse de progresser. Et chaque fois qu’on l’imagine à son sommet, il franchit un nouveau palier. Nul ne sait, à ce rythme, où s’arrêtera David Goffin, désormais pointé à la septième position de la hiérarchie mondiale. Cette année, le Liégeois de 27 ans a clairement affiché ses intentions. Vainqueur à Shenzen et à Tokyo, il a surtout atteint la finale des Masters de Londres, en battant notamment Nadal et Federer. Son jeu n’a plus la moindre faille. À son talent naturel, sa vitesse d’exécution et son sens de l’anticipation, il ajoute désormais un véritable arsenal offensif avec un service très efficace et une volonté d’aller de plus en plus vers l’avant. Jusqu’où ira-t-il ? That’s the question ! Aux yeux de tous les spécialistes, le champion belge fait partie, avec Grigor Dimitrov, Dominic Thiem et Alexander Zverev, des joueurs capables de bousculer prochainement le fameux Big Four (Nadal, Federer, Djokovic et Murray). En 2018, David Goffin s’efforcera de consolider ce statut avec, en toile de fond, l’espoir de frapper un grand coup lors des tournois du Grand Chelem où il n’a jamais fait mieux qu’un quart de finale. Capable de briller sur toutes les surfaces, le défi semble à sa mesure.
Federer et Nadal : c’est juste fabuleux !
Il y a un an, certains en faisaient déjà des semi-retraités. C’était mal les connaître. Roger Federer et Rafael Nadal ont illuminé de toute leur classe l’année 2017, signant même une véritable OPA sur les grands tournois. C’est bien simple : les deux ténors se sont partagé les quatre Grands Chelems et cinq des neuf Masters 1000 . Histoire de bien marquer les esprits, ils ont, en prime, terminé la saison aux deux premières places du ranking mondial. Qui dit mieux ? Oui, le Suisse (36 ans) et l’Espagnol (31 ans) ont écrit une véritable page d’histoire. Tous les passionnés ont encore en mémoire leur fabuleux duel en cinq sets en finale de l’Open d’Australie, remporté par le Bâlois au terme d’un vrai thriller. Et que dire du dixième sacre - la fameuse Decima - du Majorquin à Roland-Garros ? À l’instar des plus grandes icônes du sport planétaire, Federer et Nadal sont entrés définitivement dans la légende. Le premier totalise désormais dix-neuf trophées du Grand Chelem à son tableau de chasse et le deuxième en compte seize. Personne n’a jamais fait mieux. Et ce n’est sans doute pas fini…
Coupe Davis : le coup est passé tout près
Pour la deuxième fois en l’espace de trois ans, l’équipe belge de Coupe Davis a atteint la finale. Certes, comme en 2015 face à la Grande-Bretagne de Andy Murray, elle n’a pu conquérir le mythique Saladier d’Argent. Cette fois, dans le chaudron de Lille, c’est la France de Yannick Noah qui a brisé le rêve de tout un pays. On aurait tort, pourtant, d’être déçu. Certes, on ne saura jamais ce qu’il serait advenu si David Goffin - au sommet de son art - avait participé au double ou si Steve Darcis avait été à 100 % de sa forme physique. Mais il ne sert à rien de réécrire l’histoire ou de cultiver les regrets. Pour une petite nation comme la Belgique, il est déjà exceptionnel de se retrouver sur les plus hauts sommets dans un sport universel. Les secrets de cette improbable réussite ? Il y a, bien sûr, le talent de Goffin, véritable locomotive du train de l’exploit. Mais il y a aussi - et surtout - un véritable team spirit . Le tennis est, par essence, un sport individuel. Mais la Coupe Davis est, elle, une compétition par équipe où les egos doivent rester au vestiaire. Et le capitaine Johan Van Herck a réussi à inculquer un état d’esprit gagnant basé sur la solidarité, l’humilité et la rage de vaincre. Une recette qui a fait ses preuves.
Nos 3 Flops
Un calendrier démesuré : on achève bien les chevaux !
Le calendrier de l’ATP Tour est-il devenu trop exigeant physiquement ? On peut objectivement se poser la question. Tout au long de l’année 2017, les champions sont tombés comme des mouches. Une véritable hécatombe. Les cinq meilleurs joueurs de 2016 ont carrément mis fin, en cours de route, à leur saison : Novak Djokovic (blessure au coude) et Kei Nishikori (poignet) en juillet, Stan Wawrinka (genou) en août, Andy Murray (dos) en septembre, Milan Raonic (mollet) en octobre. On ne peut assurément pas parler de hasard. Au fil des ans, le tennis est devenu de plus en plus physique et la saison dure quasiment onze mois (de janvier à novembre). À l’évidence, les organismes et les articulations ne peuvent plus suivre. Les frappes sont de plus en plus fortes, les échanges de plus en plus puissants. Et les changements de surface n’arrangent évidemment rien. Ce n’est pas un hasard si Nadal et Federer allègent au maximum leur calendrier. Les pontes de l’ATP devraient clairement se pencher sur le problème - et prévoir une plage de repos bien plus longue en fin de saison - sous peine de casser la poule aux œufs d’or.
Les dérapages de Kyrgios ne font plus rire personne
Certains reprochent volontiers au tennis moderne de manquer de personnalités dérangeantes. D’être devenu trop transparent. Presque ennuyeux. Le parachutage sous les feux de la rampe d’un jeune champion talentueux et atypique, un peu bad boy , est donc, dans l’absolu, une bonne nouvelle pour le spectacle. On peut toutefois se demander si, dans le genre, Nick Kyrgios n’en fait pas un peu trop. Caractériel, irrespectueux, incontrôlable, l’Australien n’en finit pas de défrayer les chroniques pour ses colères et ses dérapages. Cette année encore, il a abandonné sans raison lors du tournoi de Shanghai. Pris à partie par un spectateur, il a subitement quitté le court après avoir vertement critiqué l’arbitre de chaise. Kyrgios, 22 ans, fait assurément partie des joueurs les plus doués de sa génération. Doté d’un service supersonique, il a tous les coups dans sa raquette et pourrait prétendre au plus grand destin. Mais, bizarrement, le tennis semble l’ennuyer au plus haut point. C’est à peine s’il s’entraîne. Et, sur le circuit, ses écarts ne font plus rire grand-monde. D’ailleurs, il ne trouve plus de coach pour travailler avec lui ! À l’aube de la nouvelle saison, il a promis de mieux se comporter. Info ou intox ? Rendez-vous lors de l’Open d’Australie…
Le circuit féminin manque de repères
Décidément, le circuit féminin peine à trouver ses marques. Cette année encore, on a recensé cinq joueuses différentes sur le trône de numéro un mondiale : l’Allemande Angelique Kerber, l’Américaine Serena Williams, la Tchèque Karolina Pliskova, l’Espagnole Garbine Muguruza et la Roumaine Simona Halep. Cela fait beaucoup. En vérité, tout semble possible lors de chaque tournoi WTA tant les championnes apparaissent fébriles et vulnérables. C’est à se demander si Serena Williams, 36 ans et jeune maman, n’aura pas encore son mot à dire en 2018 ! Sa sœur Venus, 37 ans et finaliste en 2017 à l’Open d’Australie, à Wimbledon et aux Masters, lui a, en tout cas, montré le chemin. Dans la nouvelle génération, c’est peut-être la Lettone Jelena Ostapenko, 20 ans, qui a le meilleur potentiel. Lauréate à Roland-Garros, elle pratique un jeu renversant qui pourrait remettre enfin le spectacle à l’ordre du jour !