On a testé la course à pied dans la neige aux Arcs : voici nos conseils pour ne pas se casser la figure
Des appuis plus difficiles et un cardio qui grimpe en flèche, bienvenue au Star Trail, une épreuve de 11 km pour 500 D + à travers Les Arcs. Histoire de déjà préparer en montagne les objectifs du prochain été.
- Publié le 20-03-2024 à 13h46
L’heure est plus que jamais à la diversification des activités pour les stations de montagne.
Aux Arcs, cela passe aussi par l’organisation d’un trail blanc chaque année au mois de mars. Une offre qui reste relativement rare dans un calendrier trail devenant rapidement surchargé une fois que le manteau blanc a disparu des hauteurs.
Un trail blanc, kesako ? Courir dans la neige, tout simplement, le plus souvent sur des distances relativement courtes pour un trail et sur des larges sentiers ou des pistes damées à proximité du village ou de la station. Pas question de grimper vers les plus hauts sommets enneigés ni encore d’affronter des petits sentiers techniques. Le format, souvent proposé en fin de journée, se veut avant tout fun.
C’est ce que nous avons expérimenté à l’occasion de la 9e édition du Star Trail, une épreuve de 11 km pour 500 mètres de D + au départ et à l’arrivée des Arcs 1800. Sur papier, cela semble accessible. Dans les faits, courir sur la neige est un effort particulier, plutôt intense. D’autant plus quand les températures positives impactent la qualité de la neige.
En fin de saison hivernale, alors que la neige commence à se faire rare, on a testé le concept. Histoire de déjà pouvoir se confronter à la montagne baskets aux pieds avant l’été.
La difficulté : des appuis fuyants
La principale différence avec un effort habituel de trail est à chercher du côté des appuis. Votre pied s’enfonce au contact de la neige, d’autant plus quand celle-ci est molle comme ce fut le cas lors de notre expérience. Votre pied fuit également à chaque foulée, encore plus quand il y a du relief, que ce soit en montée ou en descente. Le tout rend l’effort beaucoup plus intense. A vous d’utiliser au mieux l’accroche – ou idéalement les crampons – de vos chaussures de trail et de vous rendre le plus “léger” possible au contact du sol.
“Cela demande beaucoup d’énergie pour relancer à chaque foulée”, analyse Dorian Carpentier, l’un des quelques Belges au départ de cette épreuve qui a réuni 200 participants. “C’est vraiment fatigant, à l’image de la première montée, vraiment cassante, de ce parcours. Les distances et le dénivelé d’un trail blanc peuvent sembler facilement accessibles sur papier mais la neige ainsi que la fatigue générée par ce type d’appui rendent l’effort beaucoup plus difficile.”
Des similitudes avec la course sur le sable
L’effort peut en fait être comparé à celui de la course sur du sable mou. Le lendemain d’une telle sortie, il y a d’ailleurs de fortes chances que vous sentiez un peu plus qu’à l’accoutumée vos mollets, très sollicités sur ce type de sol.
“Chaque pas en vaut quatre”, rigole Jocelyn Arpin-Pont, responsable de la logistique et de l’animation pour Bourg-Saint-Maurice – Les Arcs. “Le cardio a tendance à s’emballer rapidement. Il faut pouvoir gérer cet effort. Ici, la distance n’est que de 11 km mais il faut être un minimum préparé, sinon on va au carton….”
L’instant fun : les descentes
Si les montées abruptes, le plus souvent en remontant des pistes de ski, sont à gérer pour ne pas basculer rapidement dans le rouge, les descentes sont l’occasion de lâcher les chevaux sur un trail blanc.
Et contrairement à ce qui est conseillé habituellement, n’hésitez pas, pour gagner en stabilité, à utiliser un amorti talon sur neige souple tout en déroulant. Restez néanmoins très concentré car le terrain est fuyant en tout instant. Mais le plaisir comme l’impression de vitesse seront maximales alors que le risque de se faire mal est quasi nul avec la neige pour vous amortir en cas de chute.
“En descente, on débraille un peu les jambes et on fait ce que d’habitude il ne faut pas faire sur les trails en été. C’est-à-dire amorti talon. Là, ça passe, tu les plantes et ça déroule. C’est la neige qui amorti pour toi”, confirme Jocelyn Arpin-Pont.
Comment s’équiper pour un trail blanc ?
Autre aspect à prendre en compte : l’équipement. Celui-ci est primordial lorsqu’il s’agit de courir sur la neige. Et peut fortement varier en fonction de la qualité de celle-ci.
D’abord, n’ayez pas exagérément peur du froid. Vu l’intensité de l’effort, ne multipliez pas les couches mais protégez-vous les extrémités (main, tête…).
Le plus important est évidemment dans le choix du chausson. Pour ce trail, nous avions opté pour les Winter Spike Cross. Une chaussure spécialement conçue pour la course sur la neige par Salomon. Ses particularités, des crampons sous la semelle et une guêtre qui empêche la neige et l’humidité de rentrer dans la chaussure.
Une paire très typée qui vous permet d’affronter ce terrain de jeu très particulier en confiance et qui fait même le job, malgré le bruit désagréable des crampons, sur les petites portions non enneigées ou bétonnées. Son prix, à 200 €, n’en fait cependant pas un indispensable si cela est une pratique très occasionnelle pour vous.
Autre alternative, s’équiper de petits crampons spécialement conçus pour cette pratique que vous pourrez fixer rapidement à vos chaussures de trail habituelles.
Les bâtons, malgré le format relativement court, étaient nombreux parmi les participants de ce Star Trail. Une façon de se rassurer pour gagner en stabilité. S’ils pourront vous aider à faire face au dénivelé proposé par la montagne, cela ne sera cependant pas une solution miracle pour lutter contre les appuis fuyants imposés par la neige. A vous de trancher sur leur utilité.