Comment Corentin Campener a gagné son combat : "Il a encore de la marge"
Le sauteur en longueur tournaisien inaugure le bal pour les Belges ce lundi à l'Euro d'athlétisme
- Publié le 06-08-2018 à 06h44
- Mis à jour le 06-08-2018 à 08h36
Le sauteur en longueur tournaisien inaugure le bal pour les Belges ce lundi. "Franchement, je suis très heureux pour Corentin parce qu’il le mérite largement. Je pense que cette qualification démarre quelque chose dans sa carrière..."
Pour entraîner Corentin Campener depuis près de dix ans, Joffray Baune sait mieux que quiconque par quels combats le Tournaisien est passé. À 27 ans, le sauteur en longueur affilié au Royal Excelsior SC a validé in extremis son billet pour l’Euro dont il est bien décidé à profiter dans la mesure où il s’agit de sa première grande expérience internationale si l’on excepte une participation aux Universiades en 2017.
"Même si j’ai déjà pris part à 15 concours cette saison, je ne suis pas du tout carbonisé", assure celui qui a porté son record à 7,98 m, ce 25 juillet, à Castres. "Les jambes sont là et j’espère connaître une bonne journée en qualifs, ce lundi (16 h 35), pour passer en finale. En franchissant 8 m, la limite de qualification, ou, à défaut, en me classant dans les douze à l’issue des trois essais. Derrière le Top 6, il y a en tout cas une grosse densité entre 7,95 m et 8,05 m."
Si elle attise son appétit pour la suite de sa carrière, la présence à Berlin de ce diplômé en éducation physique, qui ne bénéficie d’aucun soutien, n’a pas coulé de source même si elle était attendue. Il y a deux ans déjà, il avait manqué l’Euro d’Amsterdam pour... 1 cm face à ce même minimum de 7,95m !
"J’ai eu peur que le scénario se reproduise", avoue l’athlète, qui réside désormais à Genappe pour une question de facilité d’entraînement. "J’ai manqué de chance dans le passé : trop de vent, des sauts légèrement mordus, une blessure. Cette fois, c’était la bonne, même si le concours de Castres a été, lui aussi, assez agité avec trois nuls après un bon deuxième saut à 7,92 m. Malgré une crampe au mollet, j’ai tout mis dans mon dernier essai."
Sa réussite est aussi la conséquence d’une sérieuse remise en question après des championnats de Belgique décevants. "Je ne voulais plus sauter tant qu’on n’avait pas corrigé mon élan : j’avais, en fait, perdu tous mes repères en fin de course mais également mes sensations !"
Le déclic s’est alors produit à Gentbrugge, le 22 juillet, lors d’un concours conclu à 7,76 m.
"Vous savez, Corentin a vécu une année difficile d’un point de vue émotionnel", reprend Joffray Baune. "Quand on sent qu’on peut faire une perf, mais que ça ne passe pas, c’est difficile, c’est une frustration qu’il faut être capable de gérer. C’est un vrai combat mais Corentin a réussi à trouver les forces nécessaires pour le remporter et il en sort grandi. Quant à son potentiel, il a encore de la marge."