Tavares et Mbappé : la loi de l’offre et de la demande
L’autre regard de Miguel Tasso
- Publié le 24-04-2024 à 08h01
Ce n’est pas la première fois que l’opinion publique s’offusque, de façon artificielle et démagogique, des salaires des grands patrons ou des stars du foot. En apprenant que Carlos Tavares, le big boss du groupe automobile Stellantis, allait toucher une rémunération annuelle de 36 millions d’euros, certains ont crié au scandale.
Dans une économie de marché, elle n’a pourtant rien de surprenant. Grâce à sa vision, Tavares a permis à son entreprise de renaître de ses cendres et de réussir une improbable alliance entre, notamment, les marques Peugeot, Citroën et Fiat-Chrysler. Stellantis a enregistré un bénéfice de dix-huit milliards d’euros. Quelque part, il est donc logique que son CEO soit, contractuellement, récompensé pour sa stratégie. Après tout, Kylian Mbappé, dont le salaire est de 72 millions d’euros par an, touche, de la même façon, les dividendes de son talent balle au pied.
Bizarrement, les zéros des contrats des joueurs de foot passent pourtant mieux auprès du grand public que ceux des pontes de la finance. Dans un cas comme dans l’autre, ils sont pourtant liés à la performance. Doué sur le terrain, Mbappé fait gagner le PSG au niveau sportif, bien sûr, mais aussi au niveau business (sponsoring, merchandising, ticketing, droits de télé).
Doué en fusions et acquisitions, Tavares fait gagner Stellantis en parts de marché au niveau mondial.
À l’arrivée, chiffres en mains, tout le monde s’y retrouve. C’est ce qu’on appelle la fragile loi de l’offre et de la demande. Celle qui dérange parfois les consciences.